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samedi 30 octobre 2010

Retraites, manifestations et bouses de vache.

J'ai raconté autrefois, dans des circonstances analogues, un apologue que l'on trouve dans « Propos de O.L. Baranton confiseur » d’Auguste Detoeuf.. Comme je l’ai fait il y a bien longtemps et dans un autre blog que ce fut celui où j'opère actuellement, je vais le raconter à nouveau, vu sa remarquable pertinence en ces jours, en priant ceux ou celles qui l’auraient déjà lu autrefois de me pardonner cette redite.

Deux gendarmes cheminent paisiblement sur un chemin de campagne. Soudain, ils rencontrent une énorme bouse de vache qui trône au milieu du sentier. Saisi d'une étrange inspiration, le premier propose au second : « Si tu manges cette bouse de vache, je te donne 10 francs ! » . Tenté par cette offre, le second gendarme, non sans quelque mal, avale la bouse, au grand désespoir du premier qui est obligé de s'exécuter et de lui donner la pièce pariée. Un peu plus loin, nos gendarmes découvrent une seconde bouse de vache. Le premier gendarme, qui ne s'est pas remis de son échec, propose alors au second : « Si je mange cette bouse, est-ce que tu me rends mes 10 francs ? ». Pari conclu, le premier gendarme mange la seconde bouse et récupère ainsi ses dix francs. Ayant mangé chacun leur bouse de vache, nos deux gendarmes reprennent leur route.

Dans bien des conflits sociaux français, dont la fin est, dès le départ, tout à fait prévisible, on peut rappeler cet apologue ; dans la plupart des cas, finalement, après des incidents qui font du tort aux deux parties et par là à tout pays, on se retrouve au point de départ comme les gendarmes de l'histoire. On pourrait mettre en évidence les causes de cette spécificité française, mais la forme brève partiquée ici se prête mal à ce genre d’analyse !

Je pensais, une fois de plus à cette apologue, en écoutant avant-hier, 28 octobre, Michel Rocard qu'on interviewait au « Grand journal » de Canal+ sur l'affaire des retraites. Très en forme notre Michel polaire que le froid conserve de toute évidence ! Les maquilleuses de Canal+y étaient aussi pour quelque chose ; elles avaient fait merveille et nous avaient préparé, poudré à frimas, un octogénaire juvénile et épanoui.

Naturellement, Ali Baddou (Denisot était en vacances chez son pépé) s'est bien gardé de lui poser les bonnes questions pourtant incontournables ! « Pourquoi, étant Premier Ministre, il n'avait pas engagé une réforme des retraites, que le grand rapport qu'il avait lui-même commandé, faisait apparaître comme indispensable et inévitable à la fois ? » ; « Pourquoi la gauche au pouvoir dans la suite n'avait pas engagé davantage, dans la suite, une telle réforme ? », « Pourquoi, avec la création par Jospin du fameux « fonds pour les retraites », on s’était borné à une mesurette qui montrait bien que l'on n'avait aucune intention de toucher réellement au système ? » ou enfin « Pourquoi il avait fallu attendre Balladur pour que soit effectuée la première réforme réelle ? ». Il est vrai que ce pauvre Ali ignore clairement tout de ces affaires et ne s’en soucie en rien.

Néanmoins, comme souvent, Rocard a fait apparaître un point de vue lucide, raisonnable et mesuré, en montrant que, dans toute cette affaire des retraites, on s’affrontait surtout sur des symboles plutôt que sur la réalité des choses, puisque, actuellement, l'âge moyen de cessation d'activité en France se situe à 58 ans et de ce fait, ni à 60 ni à 62 et donc moins encore à 65 ou 67 ! Il a également rappelé (et je l’ai souvent fait moi-même) que les étapes essentielles de cette réforme des retraites ont été posées depuis longtemps, avec en particulier, l'accroissement du nombre des années de cotisation, dont la finalité cachée était en fait de réduire les retraites elles-mêmes, en faisant en sorte que de moins en moins de retraités puissent les percevoir dans leur intégralité.

Les gendarmes, ceux du pouvoir comme ceux de la rue, ont désormais mangé leur bouse de vache et la vie peut reprendre comme auparavant, l'économie du pays ayant une fois de plus souffert, en vain, de la sottise de nos dirigeants comme comme de celle ceux qui s'opposent à eux.

Une satisfaction toutefois, le grand manitou de la CGT-SNCF, Didier Le Reste vient de partir en retraite,... à 55 ans naturellement. C’est bien normal après une vie épuisante comme « contrôleur » (ce métier si « pénible » dans lequel le compostage des billets, une heure ou deux par jour, entraîne des callosités du pouce droit quasi définitives). Fort heureusement, D. Le Reste avait très vite, à la SNCF où il était entré à 20 ans, opté pouir le syndicalisme politique (CGT-PCF) et de ce fait, a pu passer sans travailler (comme la plupart de nos grands dirigeants syndicaux) l’essentiel (j’allais dire « le reste », mais ce sont les deux-tiers !) de sa vie réputée professionnelle.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Juste pour vous demander si le commentateur qui a signé usbek sur mon blog
http://onvousditpastout.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/10/29/i-have-a-dream-exploited-young-people-are-revolting-against.html

c'est vous ou pas, car bien que parlant de fèces, le commentaire ne vous ressemble pas.

Anonyme a dit…

j ai lu ceci :"Congés: 8 semaines/an, horaires : 18 heures/semaine, rémunération : 4000 euros bruts/mois, emploi garanti à vie» : a propos des grutiers du port de marseille et qui se passent leut travail de père en fils.....Mais je ne connais pas leur conditions de départ à la retraite :55 ans ?
OLIVIER