Messages les plus consultés

vendredi 29 octobre 2010

Les scoops de Pécresse sur RMC

Mercredi 27 octobre 2010 sur RMC à 8:30 Christophe Jakubyszin interviewe Pécresse.

Nouvelle remarque de ma part (et c'est très loin d'être la première fois que je la fais) nos vedettes de la radio et de la télévision ont désormais le régime intégral de vacances des petits écoliers aussi bien pour la Toussaint que pour Noël, Paques ou la Saint Glinglin, sans que cela frappe quiconque. Sur RMC, le petit Bourdin va en vacances chez son pépé d’Alès tandis que Michou Denisot va voir sa mémé Joséphine à Châteauroux. Michou cède dons les rênes (mais les ânes ont-ils des rênes ?), dans un pas de géant vers l’intégration, à Ali Baddou, aussi médiocre dans ce rôle, pourtant des plus simples, que dans son emploi habituel.

Mais revenons à Mme Pécresse.
Christophe Jakubyszin (on doit se préparer à lui pardonner beaucoup avec un patronyme pareil !) remplace donc Jean-Jacques Bourdin parti se ressourcer au bon air gardois. Il interroge donc ce matin-là Mme Pécresse. Dès l'introduction on sent qu'il va y avoir là de grands moments de radio « solidaire, sincère, et citoyenne » (auto-définition de RMC). Le « journaliste » du jour, dans son introduction, évoque, de façon inattendue, « l'école de Luc Ferry » ! C'est vrai bien entendu, je vous le jure, sinon ce serait pas drôle. Un pauvre Polonais comme lui peut bien confondre Jules et Luc et on ne va pas en faire un fromage ! En tout cas c'est bien parti et la suite va être à la hauteur, le « post » étant hélas est un genre trop bref pour une recension complète de toutes les sottises ou approximations de cet entretien. Je ne vous donne donc ici qu’un ou deux exemples qui ne sont pas forcément les meilleurs car en 48 heures j’ai un peu oublié.

S'agissant donc de « l'école de Luc Ferry », on nous sert bien entendu l'inévitable couplet sur les « fondamentaux », en précisant que tout enfant qui entre en sixième doit savoir lire et écrire. Interrogée sur le rétablissement de l'examen d'entrée en sixième (une idée de Copé donc a priori nulle pour tout sarkoziste pur sucre), Pécresse se déclare défavorable. Elle omet bien entendu de préciser que, dans les universités dont elle la charge,on doit désormais créer, pour les bacheliers, un enseignement liminaire de l'orthographe du français. On peut donc penser qu’il serait plus raisonnable que ce genre de formation soit créé dans l'enseignement secondaire, voire à son début, plutôt qu'après le baccalauréat !

Mais le moment le plus délicieux de cette trop brève émission a été le couplet sur la création dans nos universités d’« e-learning centers ». L'observation liminaire du « journaliste » sur le caractère peu francophone d’une telle dénomination est balayée d'un revers de main parValérie Pécresse par ailleurs, de toute évidence, bien incapable de trouver l'équivalent français pourtant tout à fait évident. Elle nous explique alors savamment que dans ces « e-learning centers », les étudiants auront un accès direct aux livres en rayons, sans demandes ni intermédiaires ; ils y disposeront de tables, de sièges pour pouvoir travailler tranquillement sur place. N’est-ce pas là ce que nous-autres pauvres francophones appelons une « bibliothèque » en accès direct, comme celle de Beaubourg pour prendre un exemple très connu.

Apparemment, Mme Pécresse n'a pas la moindre idée de l'institution qu'elle envisage de créer. Elle qui l'an dernier, à visité des universités américaines, aurait dû visiter aussi, plus près d’elle, des universités françaises. Elle aurait pu constater que, dans les campus des États-Unis, on voit, sans cesse et partout, des étudiants occupés à travailler et à lire comme à fréquenter des bibliothèques qui, là-bas, souvent sont ouvertes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Si Madame Pécresse était un peu plus familière des universités françaises, elle saurait qu’il en est tout autrement en France, où l'on voit rarement des étudiants occupés à travailler (où le ferait-il d'ailleurs si l’idée leur en venait ?) et surtout où les bibliothèques, comme les installations sportives, sont, en général, FERMEES au moment où les étudiants pourraient s'y rendre.

Par ailleurs, pour l’information du ministre comme du « journaliste », et comme son nom l'indique, un « e-learning center » n'est pas une bibliothèque d'ailleurs comme le souligne clairement la traduction même de ce terme.
Tout cela n'était d'ailleurs qu'une simple opération de communication, destinée à préparer la visite que le président de la République (le cahier des charges ministérielles impose de toute évidence, l'évocation du nom toutes les trois phrases !) devait donner le lendemain, dans je ne sais quel lieu où étaient concentrés et présentés les plans et maquettes des principales futures installations universitaires.

En tout cas, pour ce qui concerne ces futurs cyber-centres documentaires, le problème n'est pas tant dresser les plans et même de les construire (ça fait toujours marcher le commerce et le BTP) que de disposer réellement d’un personnel qui accepterait d'y être présent au moment où les étudiants sont eux-mêmes susceptibles d’y être aussi !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J APPROUVE......En université américaine on n attend rien de personne et tout se gagne avec intelligence et labeur , sachant le prix d une annuité d 'études ...Le culte de l excellence ne fait guère partie de l idéal de notre république qui en parle en s 'en moquant:"l 'ascenseur social" disent ils narquois!
olivier