Dans « l'Edition spéciale » de Canal+ , verc13 heures 30, ce mardi 2 novembre 2010, je viens d'entendre cette pauvre Anne-Elizabeth Lemoine, « chronniqueuse »de son état, se hasarder, pour une fois, hors des sujets futiles ou légers qui lui sont familiers. Toute réjouie, elle croyait, tenir l'intervention du siècle puisqu'elle annonçait, pour le soir et le lendemain, me semble-t-il, deux documentaires sensationnels, l'un sur De Gaulle, l'autre sur Mitterrand. Dans son enthousiasme, elle avait même interrogé à leur propos Dominique de Villepin et Roland Dumas, qui, s’ils ne sont jamais hostile à une passage à la télé, ne constitue nt pas, pour l'un de l'autre cas, le meilleur des choix. On a donc eu ce qu'on devait avoir ; un éloge assez nul du premier et une défense pleine de mauvaise foi du second.
Ce qui a justifié que je me précipite ainsi, contre toutes mes hanitudes, sur mon ordinateur, est que je crains que, d’ici à demain, ne s'affaiblisse ma légitime indignation devant, une fois de plus, la nullité de gens ( Lemoine, mais aussi Colmant, Toussaint, Domenach et Wiezman) qui se prétendent « journalistes » et qui, non seulement sont ignorants, mais ne font même pas l'effort minimal, temporaire et occasionnel, de s'informer un peu sur les sujets de leur émission du jour..
Le document sur De Gaulle est l'oeuvre du retraité mais toujours omniprésent Serge Moati (ce qui est tout dire mais qui nous a évité l’hagiographies supplémentaire de Mitterrand). On y révèle le « vrai visage » de De Gaulle selon Mme Lemoine, mais les révélations sensationnelles qu’elle évoque sont de la plus totale banalité. En gros, on démontre dans ce film que De Gaulle est venu au pouvoir grâce aux partisans de l'Algérie française et qu’il les a « trahis » dans la suite en accordant l'indépendance à l'Algérie. La chose avait toujours été dans ses idées, sans qu'il en parle bien entendu et ce choix se situe naturellement dans le droit fil du discours de Brazzaville. Tout le monde sait ça, y compris et surtout les « pieds-noirs » (comme Moati) et je pense que ces « révélations » ne surprendront personne, n’est-ce pas, cher Marius ! Tout le monde se souvient aussi qu'il imposa ce point de vue à Michel Debré, détail qu'on nous présente comme une révélation exceptionnelle, ce qui ne fait que révéler naturellement l'ignorance encyclopédique de l'histoire chez Mme Lemoine,, ce qui serait, après tout, pardonnable, vu son âge, si elle n'exerçait pas la profession qu'elle prétend être sienne.
Je sais, par hasard mais de source sûre, que De Gaulle dès son arrivée aux affaires en 1959 a commandé à un haut fonctionnaire, dont j’ai connu le fils dans la suite, un rapport sur les mesures qui paraissaient nécessaires à prendre pour garder l'Algérie. Le rapport fait, son auteur vint le remettrer au général qui l’en remercia mais lui dit, en réponse à la question sur l’avenir des mesures préconisées : « Nous ne ferons rien de tout cela, car nous ne garderons pas l'Algérie ! »
Il en est à peu près de même pour le documentaire sur Mitterrand. La grande révélation y tient au comportement de Mitterrand, Garde des sceaux dans le gouvernement de Guy Mollet et au rappel des condamnations à mort en faveur desquelles il se prononça dans les délibérations en conseil des miiustres (Mendès France votant contre) comme à ses refus constants des grâces en faveur des condamnés. Seuls ceux qui ne connaissent ni l’histoire ni le vrai et double visage de Mitterrand peuvent s’étonner des choix du futur grand propagandiste de l'abolition de la peine capitale.
Là encore l’ignorance d'A.E. Lemoine est pardonnable mais on est stupéfait de celle de Nicolas Domenach, journaliste en principe et spécialisé également en politique et en principe, alors que cet éditorialiste (qui est, par ailleuis,le fils de Jean-Marie Domenach !) Il devrait tout de même savoir que, pendant des décennies, l'Humanité et la presse communiste n'ont jamais désigné François Mitterrand autrement que par la formule : « Le dernier ministre qui a fait guillotiner des communistes. »
Comment un journaliste spécialisé peut-il ignorer, ne serait-ce que l'affaire Fernand Yveston, sans doute plus connue que les autres dans la mesure où ce fut, à ma connaissance, le seul non-Algérien guillotiné parmi les dizaines de condamnés qui le furent alors. Ce militant communiste, exécuté en février 1957n’avait au fond que voulu commettre un attentat à l’usine à gaz d’Alger. En réalité, l’attentat fut déjoué. Condamné à mort, il vit son recours en grâce rejeté par René Coty qui suivit sur ce point l’avis du Garde dés sceaux, François Mitterrand. Les derniers mots de F. Yveton qui fut regardé comme un martyr par l’Algérie indépendante, furent, dit-on, « Ma vie compte peu : ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir, et l’Algérie sera libre demain ».
Tout cela est connu de tous ceux qui se sont un peu intéressés à la guerre d'Algérie. Non seulement Mitterrand a été parmi les ministres qui ont voté pour la peine de mort pour les terroristes (Mendès-France avait voté contre lui), mais, en outre, il a rejeté à peu près toutes les demandes en grâce qui lui ont été présentées dans la suite.Question peine de mort, il savait donc de quoi il parlait !
Je n'aurais sans doute pas la possibilité de regarder ces émissions,mais vu la description qui en a été faite par A-E Lemoine, je ne vois pas ce qu’on peut bien y apprendre !En revanche, bonne pub pour le livre de Staura qui, par hasard, sort au même moment !
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1 commentaire:
Cher Usbek,
les journalistes français comme leurs compatriotes d'ailleurs deviennent tellement ignorants de leur histoire que bientôt la bataille d'Austerlitz (que d'ailleurs à l'occasion de son bicentenaire Chirac et Villepin ont snobé, préférant envoyer le Charles-de-Gaulle, pour une fois qu'il était capable de naviguer, célébrer Trafalgar)apparaitra comme un scoop.
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