mercredi 6 avril 2011
Haiti : J-B Aristide un miracle académique !
Même si on l’a oublié, le parcours religieux de Jean-Bertrand Aristide a été été chaotique, déjà quelque peu à l’image de ce que devait être, dans la suite, sa carrière politique. Sa vie, « par sauts et gambades », comme disait Montaigne, n’a pas rompu avec ces habitudes, le faisant passer de la « bourrique » à la Cadillac !
En 1988, le Vatican l’exclut de la congrégation des Salésiens en raison de ses activités politiques mais, un peu plus tard, ce même Vatican l’autorise, en revanche, à retourner à l’état laïc et à épouser, en 1996, une avocate, Mildred Trouillot, d’origine haïtienne mais de nationalité américaine.
Elu à deux reprises président de la République d’Haïti (de 1991 à 1995 puis de 2001 à 2004), son second mandat s’achève de façon rocambolesque, sans qu’on sache si les soldats américains, qui lui font alors quitter le pays, l’enlèvent (c’est sa version des faits) ou lui évitent les conséquences funestes d’un coup d’Etat !
Réfugié en République Sud-Africaine, J-B Aristide va curieusement reprendre dans ce pays, à plus de cinquante ans, des études universitaires qu’il avait interrompues depuis bien longtemps. Elles l’avaient occupé jusqu’au début des année 80 (il est ordonné prêtre en 1982) et sont alors aussi sérieuses que diverses. Lors de son noviciat, en 1975-1977, à la section de philosophie du Grand Séminaire Notre-Dame, il se consacre à la scholastique, avant de se vouer de 1978 à 1979 à la psychologie dans le cadre d’une licence passée à l’Université d’Etat d’Haïti. Curieusement, il achèvera sa formation universitaire sacerdotale en Israël où il se tourne vers les études théologiques. Il complétera sa formation universitaire dans la suite en 1985, en soutenant un Master of Arts en théologie biblique à l’université de Montréal.
Jean-Bertrand Aristide arrive en RSA en mars 2004 ; on ne sait pas non plus très bien quelles y seront ses conditions d’existence ; on le dit hébergé par l’Etat (on ne trouve trace que d’une bourse de recherche au « College of Human Sciences » de Université d'Afrique du Sud (UNISA) en octobre 2004), tandis que d’autres sources laissent entendre qu’il disposerait d’un trésor de guerre (il reviendra en Haïti en 2011 en jet privé !).
En tout état de cause, à son arrivée, mi-2004, il ne connaît naturellement rien ni au zoulou ni aux langues bantoues. Or, dès 2006, il obtient un doctorat en littérature et philosophie (DLitt et Phil) de l’UNISA, pour avoir soutenu une thèse: Umoya Wamagama (L’esprit des mots), qui vise à mettre en évidence des relations linguistiques, inattendues et insoupçonnées jusqu’alors, entre le zoulou et le créole haïtien.
Les choses sont peu claires car on parle de deux thèses, l’une en 2006 , l’autre en avril 2007. L’une est celle de 2006 qu’on mentionne le plus souvent à son propos ; il s’agit d’un Doctorat en Littérature et Philosophie (DLitt et Phil) de cette même université, Umoya Wamagama , cette étude démontrant une relation linguistique entre le zoulou et le créole haïtien. L’autre, de 2007, serait un doctorat en langues africaines de cette même Université d'Afrique du Sud (UNISA), et il y démontrerait une solide connaissance du zoulou ce qui semble le moins qu'on puisse exiger d'un doctorat en linguistique!
On ne peut que constater que la thèse de linguistique (sur le zoulou) ne figure pas dans les références de la thèse de 2006, détail qui donne à penser qu’elle a été soutenue dans la suite, donc en 2007. En tout état de cause, tout cela est un peu étonnant. En Europe et en Amérique du Nord en effet, on admet que la préparation d’une thèse de doctorat prend au minimum trois ans. JB Aristide lui, sur des sujets dont il ignorait tout (y compris la principale langue en cause) aurait fait DEUX thèses en moins de trois ans, ce qui, compte tenu des procédures d’inscription, de réalisation technique et de soutenance, est proprement miraculeux.
On nage en plein mystère. La suite demain!
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2 commentaires:
Aristide va-t-il jusqu'à la relexification du créole haïtien à partir du zoulou? Forte concurrence pour Cl. Lefebvre et son fon. Une hypothèse est-elle plus sérieuse que l'autre ou bien n'est-ce que fumisterie dans les deux cas? Mon cher Usbek, as-tu eu accès aux deux thèses de Titid?
Succus aceris
Cher Succus aceris,
Votre chère compatriote, Madame Lefebvre peut aller se rhabiller avec son fon, même si comme disait notre fabuliste "C'est le fon qui manque le moins".Je n'ai eu accès qu'à une seule thèse, la belle et grande ; je ne suis même pas totalement certain de l'existence de l'autre. Usbek
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