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jeudi 7 avril 2011

Haïti : les thèses d'Aristide (suite)




Commençons par une citation d’« haïtinet »
« Quand un fils d'Haïti est honoré, c'est le peuple haïtien et le pays tout entier qui est à l'honneur!

Le 25 avril 2007, au cours d'une cérémonie officielle marquée par la présence du Président Thabo M'béki et de son épouse, d' autres membres de son Cabinet privé, de Mme Mildred Trouillot-Aristide et de ses enfants, du Ministre de l'Education, de diplomates, du Dr Maryse Narcisse membre du Comité Exécutif National de Fanmi Lavalas et porte parole du Président Jean-Bertrand Aristide, et d'une trentaine de haut cadres professionnels et dirigeants de l'Université, le Président Aristide recevait le titre académique de Docteur en Littérature et Philosophie. ».

La suite est une traduction par « Haitinet » de propos (tenus en anglais) du Professeur Dave Mutasa, membre du jury de la thèse :

« Son projet de recherche de 456 pages sur les langues africaines, qui sera prochainement publié par l'Université, a utilisé une approche multidisciplinaire pour démontrer que le créole haïtien et le isizulu sud-africain sont connectés sur un terrain commun lié à notre psychodynamique ancestrale. Dans son étude, Dr Aristide montre aussi l'échec des missionnaires et maîtres d'esclaves en cherchant à imposer leur propre langue, leur culture et en ignorant les références linguistiques et théologiques des esclaves africains. Ses recherches ont été conduites sur le terrain de manière à approfondir la dimension sociologique, théologique et psychologique des langues étudiées.
Docteur Aristide, Félicitations! ».

On lit aussi que « Dr Aristide parle plusieurs langues dont le zoulou qu'il maîtrise parfaitement et qu'il apprend le swahili. Dr Aristide travaille actuellement sur un projet de recherche où il développe des méthodes psychologiques qui permettront à un polyglotte d'apprendre une autre langue rapidement. Il est train de codifier le temps nécessaire pour apprendre une langue additionnelle avec les méthodes qu'il a développées comparées aux autres méthodes. Haïti a besoin de professionnels qualifiés en éducation. Doktè Aristide, nap tann ou san pèdi tan! ».

Comme je l’ai dit, la question des deux thèses demeure posée et pas très claire, même pour les dates. Ni l’une ni l’autre n’a été publiée et je n’ai eu accès personnellement qu’à la version électronique de Umoya Wamagama, (2006) qu’a dirigée le Professeur N. Saule et qui a été soutenue à l’UNISA.

Cette thèse à suscité très vite, en Afrique du Sud, une vive controverse dans laquelle N. Saule s’est trouvé engagé et dont s’est fait l’écho l’Afrikaans Sunday Rapport . En effet, trois professeurs sud-africains, tous spécialistes des langues africaines, le Professeur Lionel Posthumus de Université de Johannesburg, le Professeur Louis Louwrens de l’UNISA (en retraite) et le Professeur Arnett Wilkes de l’Université de Pretoria (en retraite) ont soutenu que Umoya Wamagama était, selon leur propre terme, « a mockery of Africain languages » (j’hésite à traduire le mot anglais, hésitant entre « travestissement », « farce », « parodie », etc.), le chapitre sur la « théologie » étant un désastre (« disaster »). Ils ont aussi relevé des erreurs graphiques dans des mots zoulou qui affaiblissent la démonstration, en dépit des corrections qui auraient faites par le directeur de la thèse lui-même.

Sans entrer dans le fond du débat, N. Saule a affirmé, en forme de réponse, que ces « opinions étaient un signe du type de préjudice que les étudiants noirs avaient à subir du fait des enseignants blancs qui s’estiment experts en langues africaines ». Cette controverse n’a pas toutefois entraîné une remise en cause du doctorat décerné.

La suite demain!

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