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mercredi 13 avril 2011

Abidjan : le commencement de la fin.

Comme souvent, on ne peut guère compter sur les médias français pour être informé sur autre chose que la chronique de Clochemerle où les faits-divers métropolitains !

Ce matin, sur l’une des radios d'information quasi continue du matin, j'ai appris, par hasard, dans un communiqué présenté, comme toujours, comme exclusif (ces radios se nourrissent de scoops qui traînent partout depuis la veille) qu'un ministre de Gbagbo, Désiré Tagro, avait été assassiné, ce qui fait, j’en conviens un peu désordre, dans le climat officiel franco-ivoirien de justice et de réconciliation. En fait, on le savait partout depuis la veille (le 12 avril 2011) et la nouvelle était dans la plupart des bulletins internet du paysage audiovisuel sans que les grands médias veuillent trop en parler.

Il s'agit pourtant de l’un des ministres les plus proches de Gbagbo qui avait été l’un des négociateurs des accords passés naguère avec Guillaume Soro. Inutile donc de se référer à la presse française qui n'en parle guère pas et préfère évoquer le ralliement, un peu ridicule, des chefs militaires, mais on trouve plus de détails dans des sites africains, hors de Côte d’Ivoire bien sûr, les médias officiels ivoiriens faisant naturellement le silence sur l’affaire.

La version officielle, qui circule dans les milieux proches du gouvernement est que D. Tagro se serait suicidé, d’une seule balle semble-t-il, à la différence de nombre d’autres « suicidés » célèbres de l’histoire. Selon des versions, concordantes, plus détaillées et moins officielles, Tagro était présent dans le bunker au moment de l'attaque et avait été conduit, un peu brutalement, à l'Hôtel du golf. Là, il aurait été tabassé à coups de crosse par des soldats, puis achevé d'une balle. Ce sort aurait également été celui du docteur Bley, le médecin personnel de Gbagbo ; on a même parlé de deux autres ministres qui auraient également été sommairement exécutés. Difficile d’y voir clair entre les rumeurs que diffusent les partisans de Gbagbo et les demi-vérités ou gros mensonges des communiqués officiels !

Les bruits qui ont couru à propos de Gbagbo lui-même sont aussi, à certains égards, un peu étranges. Le porte-parole des Nations- Unies a ainsi annoncé d'abord (avant de se rétracter) que Laurent Gbagbo avait quitté l’Hôtel du golf et avait été mis en sécurité ailleurs ; selon certaines rumeurs, on le disait conduit dans le Nord du pays (le fief d'ADO), pour prévenir toute tentative de libération. Toutefois, le bruit du suicide du président déchu a également couru, ce qui a donné à penser à certains que l'on pourrait tout à fait, par là, préparer l'opinion à la nouvelle de sa mort.

Va-t-on assister à une épidémie de crises cardiaques chez les anciens dictateurs, Ben Ali d'abord, Moubarak ensuite et enfin Laurent Gbagbo ? Kadhafi, qui a perdu son opulente infirmière, rentrée au pays, a convoqué d’urgence son cardiologue.

DERNIERES NOUVELLES (de Politicosn.com)

"Le mystère Charles Blé Goudé.
Parmi les personnes arrêtées avec Laurent Gbagbo et placées avec lui sous la protection de la police de l’ONU au Golf Hôtel, se trouvent sa mère, Marguerite Lélé Gado, sa femme Simone, ses deux filles, les jumelles Marie-Patrick et Marie-Laurence, ainsi que son fils Michel. Des correspondants de médias français ayant cru voir, comme de nombreuses personnes, Charles Blé Goudé, la rumeur se répand que le leader des « jeunes patriotes » fait partie des détenus. En fait, il n’en est rien et le « fils spirituel » de Gbagbo restait introuvable dans la journée de mardi. Interrogé par RFI mardi matin, le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan n’a pas dévoilé l'endroit où il se trouvait, mais plusieurs sources le disent au 43e BIMA de Port-Bouët sous bonne garde, avec l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, et le porte-parole de l’ex-gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Le général Philippe Mangou, ex-chef d'état-major des armées du président sortant, a, quant à lui, fait allégeance à Alassane Ouattara dans l'après-midi".
Mercredi 13 Avril 2011 - 06:57

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