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jeudi 14 avril 2011

La fin des vacances de Monsieur Hulot ou le « visiteur du mercredi »

Explication de titre, sinon de texte

On ne le dit guère, faute de le savoir sans doute, mais Jacques Tati aurait créé son fameux personnage de « Monsieur Hulot » (« Les vacances de Monsieur Hulot », 1953) à partir du modèle que lui avait offert le grand-père paternel de notre Nicolas Hulot, architecte de son état, qui habitait le même immeuble que le cinéaste.

Nicolas Hulot, quant à lui, a-t-il choisi le mercredi (13 avril 2011) pour faire son entrée sur la scène de l’élection présidentielle de 2012, en souvenir de ses débuts à la télévision, en 1980, dans une émission pour enfants qui s’intitulait « Les visiteurs du mercredi » ?

Cela valait sans doute mieux, de toute façon, que de s’inspirer du titre de sa deuxième intervention dans les médias car, à France-Inter, la chronique sur la moto qui avait fait suite à sa première expérience, avait pour titre « La poignée dans le coin » !

Son premier succès à la télé, plus tardif (en 1987), fut sur TF1, « Ushuaïa, le magazine de l’extrême », titre qui n’était pas prémonitoire puisqu’il se cantonna plutôt, dans la suite, au centre.

Belle opération en tout cas pour TF1 et pour Hulot, en dépit du coût très élevé d’« Ushuaïa Nature » (un million d’euros en moyenne par émission), puisque les seuls revenus de la marque Ushuaïa, vendu de tous côtés (de l’Oréal à Atol) pour des produits dérivés de toutes sortes (des gels-douches au jeu de société en passant par les lunettes de soleil, les draps de bain et les sacs à dos ) s’élèvent, dit-on, très au delà des coûts de réalisation de l’émission. Disons-le tout net car c’est tout à son honneur, Nicolas Hulot n’est pas impliqué dans ce bizness ; toutefois, il assume et, en s’efforçant de garder sa liberté, il donne, le cas échéant et de temps en temps, son avis. Il est vrai que 33.000 euros mensuels l’aident un peu à se faire une raison !

Comme l’un des futurs rivaux (suivez mon regard), Monsieur Hulot « n’aime pas les riches ». L’aisance matérielle n’empêche pas d’avoir une « sensiblité sociale », désormais quasi épidémique, comme le montre la floraison actuelle des mesures soudain proposées de toutes parts, en faveur de la garantie de primes annuelles et de minima sociaux. On se croirait dans une salle des ventes au moment des enchères : « 850 euros » de Monsieur à ma droite ; « 1000 euros sur ma gauche » ! Qui dit mieux ! Le Monsieur au fond ?

Le cap choisi par Monsieur Hulot est clair : « Je n’ai pas d’autre ambition que de contribuer à ouvrir la voie d’une société nouvelle, écologique et sociale ». « Vaste programme » comme disait l’autre ! Il est vrai que dans son cas, comme dans tous les autres, par miracle, la perspective de l’élection dessillent soudain les yeux : « En France aussi les conditions de vie se dégradent. Les difficultés s'accumulent. La précarité devient un sentiment prégnant. C'est, pour beaucoup de nos compatriotes, la peur quotidienne du chômage, du déclassement, de l'exclusion, c'est l'angoisse des factures et des fins de mois difficiles, le piège de l'endettement, le stress de la compétition, le mal être récurrent, la perte des repères, la dissolution du lien collectif et des solidarités. » Ce n’est pas du Mélanchon mais du pur Hulot !

L’émotion n’empêche pas toutefois la lucité et la détemination, bien au contraire : « Des moyens existent pour faire décroître l’empreinte écologique, protéger la santé, soustraire les biens communs à la spéculation, remettre la finance à sa place, tisser les solidarités ici et avec les pays du Sud, fortifier la démocratie. ». Que n’y a –t-on pas songé avant ? Au fond pourquoi ne pas construire les villes à la campagne ?

« Aux peurs et aux pulsions identitaires qui désagrègent les liens du vivre ensemble, il faut opposer un projet de société constructif et partagé ». Et de conclure : « J’ai donc décidé d’être candidat à l’élection présidentielle et de mettre au service du changement le capital de confiance que j’ai pu accumuler auprès des Françaises et des Français. ».

Une seule chose est sûre en tout cas : les adversaires ne lui manqueront pas, au moins dans la mouvance écologique qui est censée être la sienne. Eva Joly, dès ce matin, s’est employée à le dézinguer sur RMC, en particulier à propos de son silence sur le nucléaire dans sa déclaration de candidature. Pour les autres partis, ce sera sans doute moins net, la Gauche comme la Droite espérant récupérer au second tour ses éventuels électeurs, si toutefois il va jusqu’au bout de son projet.

Vous allez vite regretter vos belles vacances Monsieur Hulot !

1 commentaire:

Expat a dit…

La fin des vacances de Monsieur Hulot correspondraient-elles au début des vôtres ?