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lundi 30 juillet 2012

Pour en finir avec le Vel d'Hiv.

Les célébrations de l'anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv. ont entraîné, de tous côtés, des faisceaux d'inexactitudes voire de sottises.

Les uns parlent de LEUR France, celle du général De Gaulle, alors qu' ils ne sont nés qu'une quinzaine d'années après les faits en cause et qu'ils n'en ont pas la moindre connaissance autre que celle qu'ils peuvent avoir à travers une littérature évidemment choisie. D'autres mettent en accusation; de façon systématique et quasi exhaustive, la police française, ce qui est tout aussi absurde.

A cette époque, la plupart des Français, y compris dans la police, du moins aux échelons les plus modestes qui sont principalement en cause  (le remords n'a jamais empêché François Mitterrand, qui était lui-même à Vichy à l'époque, de festoyer avec son ami René Bousquet qui lui savait), n'avaient qu'une connaissance très imprécise des données et des faits politiques.

De Gaulle était un personnage lointain qu'au départ, les communistes avaient eu bien du mal à accepter, en raison du pacte germano-soviétique ; Pétain était une figure historique dans laquelle beaucoup avaient confiance sans trop savoir pourquoi ; quant aux Juifs, le vieux fond d'antisémitisme français (qui existe aussi bien dans la droite maurassienne que dans l'extrême gauche de la "Vieille Taupe" ultérieure) faisait qu'on s'en souciait peu.et que leur défense ne souciait guère la masse des Français dans laquelle ils étaient d'ailleurs infiniment moins visibles et bruyants qu'aujourd'hui. En réalité donc, en 1942, on ne savait pas trop ce qui se passait en Allemagne et moins encore dans des camps qui n'étaient pas encore réellement d'extermination.

Plusieurs membres de ma famille (trois exactement) ont été déportés, un peu plus tard il est vrai (en 1943) et pour des raisons qui étaient, soit politiques pour deux d'entre eux, soit parce qu'il avait été pris dans une rafle (le 1er mars 1943) pour l'autre. En fait, on ne savait pas quel était exactement leur sort que l'on a véritablement appris, à leur retour, à la fin de la guerre, du moins pour deux d'entre eux puisque le troisième est mort en déportation.

Sans avoir de preuves formelles, je suis donc bien persuadé que la plupart des agents de police de base (avec leur bâton blanc, leur pèlerine et leur vélo) n'étaient pas au courant du sort réel des Juifs qu'ils avaient ordre d'arrêter, même dans le cas de la rafle du Vel d'Hiv. Il semble d'ailleurs que certains d'entre eux aient favorisé la fuite de certains de ceux qu'ils avaient pour mission d'appréhender. Ce n'était assurément pas le cas d'un Bousquet ni celui d'un François Mitterrand.

Il en est évidement de même pour les policiers de base que pour les cheminots qui ne savaient pas quelle était la destination exacte des trains qu'ils conduisaient ; j'ai peine à croire qu'ils allaient eux-mêmes jusqu'Auschwitz ou jusqu'à Mathausen.

Tout cela n'est largement là que des effets de manche obligés des uns et des autres, qui, en réalité, ne doivent pas avoir de cauchemars ni même d'insomnies à cause de la rafle du Vel' d'Hiv'.

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