Suite mais certainement pas fin de notre feuilleton socio-économico- automobile entamé hier.
Voilà que le jour même de l'annonce du plan automobile de notre redresseur productif, Renault annonce que sa voiture électrique Zoé (le seul choix de ce nom a dû coûter au moins deux roues à Renault !) ne peut sortir à l'automne 2012 et ne sera finalement prête que pour 2013 suite à des problèmes techniques. Fâcheuse coïncidence ! On ne peut croire, pourtant, à une manoeuvre politique (une peau de banane pour le plan ministériel, comme l'avait été, l'an dernier, le fait de différer l'annonce du plan social d'Aulnay-sous-Bois) ou à une rivalité industrielle. C'est la faute à pas de chance comme dit la France d'en-bas.
De toute façon, les exégètes de la pensée ministérielle ne manquent pas et les interprétations sont des plus diverses ; beaucoup n'y voient qu'un effet d'annonce qui, somme toute, ne coûtera pas très cher, car ces 7000 euros de prime n'iront pas très loin, en dépit des apparences, dans la mesure où l'on n'immatricule guère en France qu'une centaine de véhicules électriques par mois. En fait l'Etat en bénéficiera lui-même pour l'essentiel, car les ventes les plus sûres et les plus importantes se feront, de toute évidence, avec les administrations, puisqu'on s'est engagé, du côté de l'État, à acheter 11 000 véhicules électriques. Ils sont forts nos politiques non ? Et économes en plus ! C'est toujours ça de pris, mais ça ne fait pas grand chose somme toute !
Faut-il que je précise que je n'entends rien à l'industrie automobile et que mes remarques sont celles d'un Philistin en la matière?
J'observe toutefois deux comportements industriels, en apparence opposés, mais qui sont, de toute façon plus intelligents, que ceux de ces PDG payés à coups de dizaines de millions d'euros et que le monde entier nous envie.
Les Allemands, semble-t-il, construisent et vendent des véhicules hauts de gamme (Mercedes, BMW et Audi) dont ils font fabriquer beaucoup de pièces dans des pays à faible coût de main-d'oeuvre (dans les PECO) et qu'ils assemblent eux-mêmes en Allemagne.
Les Coréens et les Japonais, en apparence à l'inverse, fabriquent l'essentiel de leurs véhicules de gamme moyenne en Corée ou au Japon (et dans ce dernier cas, le salaire horaire moyen est bien plus élevé qu'en France !) et assemblent les véhicules (du mécano en somme), en France par exemple, comme à leur fameuse usine de Valenciennes, ce qui non seulement leur coûtera moins cher mais leur permettra de donner à penser que les véhicules Toyota qui en sortent sont FRANCAIS.
De ce fait, pour y avoir réfléchi à l'avance sans doute (à la différence de nos patrons de génie), ils contourneront les fameuses mesures du "made in France" puisque notre définition du dit "made in France" (voir un de mes blogs précédents) est des plus modestes. Pour nous Français, 5 % du produit en cause suffit (quatre boutons de culotte), alors que c'est 30 % en Allemagne et 60% aux USA. Comme toujours, nous sommes, à votre guise, les pigeons ou les dindons (de la farce).
On a dû sabrer le champagne (ou le saké) en Corée et au Japon à la lecture du plan Montebourg, puisque, par exemple, la Yaris Hybrid qui vaut, en catalogue, 18 500 € n'en vaudra plus, une fois déduit le bonus de 4000 euros, que 14 500 c'est-à-dire exactement le prix d'une Renault Clio classique.
Merci M. Montebourg! (Excusez-moi je ne sais pas dire ça en japonais !).
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