La preuve : depuis le 1er juillet, toutes les grosses nuques et tous les gros bras de la télévision, de Leymergie à Denisot en passant par Ardisson ont pris leurs quartiers d'été à Saint Trop ou à Biarritz et on a ressorti les doublures et les troisièmes couteaux des placards.
Quand je pense qu'on daube sur les vacances des enseignants sans dire un mot de celles de l'odieux-visuel.
La différence, majeure et coûteuse, est que quand les enseignants sont en vacances, on ferme les écoles, tandis qu' à la télé, on continue, selon les errements antérieurs, quitte à nous gaver de best-offs et de redifs.
Rien d'étonnant donc à ce que France Télévision compte par milliers son personnel, quand on voit que le moindre journal télévisé, fût-il celui de la minable Trois, exige des centaines de "journalistes-sic" et qu'on a pour présenter le moindre JT merdique, quatre ou cinq présentateurs au moins pour faire face aux week-ends, aux soirées, aux congés (plus longs que ceux des scolaires) et aux inévitables pannes des uns ou des autres.
Et je ne parle évidemment pas ici des inévitables et innombrables "spécialistes", de multiples domaines (ils vont de la médecine chinoise à la micro-informatique) qui, pour la plupart d'entre eux, ne font guère que des apparitions trisannuelles de deux minutes. Inutile de vous dire qu'à France Télévision les couloirs et la cafétéria sont extrêmement fréquentés!
Le signe le plus clair de l'été est, en la matière, incontestablement, l'étiage de l'information. On n'a plus grand-chose à se mettre sous la dent et, une fois passé le buzz créé par les propos d'un Mohamed Merah, que reste-t-il à se mettre sous la sous la dent?
Ainsi entend-on aujourd'hui, sur les radios en particulier mais les télévisions ramèneront sûrement leur fraise dans la foulée, des propos sur une nouvelle qui, pour ne pas être importante, est néanmoins de circonstance : la corrélation récemment découverte entre les succès au bac et les prénoms des candidats. Fort heureusement, nous avons au CNRS un spécialiste de ce que j'ai entendu désigner comme "la sociologie des prénoms".
Pas besoin ici de vous faire un dessin ; je résume : des études approfondies ont démontré en effet que vous avez plus de chances d'avoir une mention au bac si vous vous prénommez Hildegarde, Ombeline, Jean Stéphane ou Pierre-André que Kevin ou Samantha. Dixit l'éminent chercheur du CNRS spécialiste de la sociologie des prénoms ! Je vous entends déjà vous esclaffer et dire qu'il aurait été mieux inspiré d'établir une corrélation entre les dits prénoms et la feuille d'impôts ou le niveau socio-culturel des parents qui ont choisi les prénoms pour leurs enfants, la corrélation étant alors sans doute plus évidente et plus aisément interprétable encore.
J'espère toutefois que ce chercheur distingué ne travaille pas en solitaire mais au sein d'une équipe nombreuse, bien dotée en crédits et qui regroupe au moins une bonne demi-douzaine de chercheurs, sans parler des techniciens et des "ingénieurs-sic", car, au CNRS, on n'est vraiment considéré que si l'on fait nombre!
Comme disait l'autre : « Et dire qu'on les paye pour faire ça ! ».
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