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lundi 17 février 2014

République Centrafricaine : Sangaris ou « Où t’est Papa ? Où t’est ?


Décidément l'Afrique demeurera toujours mystérieuse ! Ce n'est pas l'opération « Sangaris » qui va faire changer cette vérité permanente ne serait-ce que sur le plan des sciences naturelles, de la géographie et de l’arithmétique !
Liquidons d’emblée ces trois points mineurs.
Les SVT d’abord. Le choix du nom de l’opération dite « Sangaris » n’est pas forcément des meilleurs même si on peut le préférer au choix américain de « Opération Geronimo » pour l’exécution de Ben Laden ! L’initial « sang- » du nom de ce papillon africain rouge sang (Cymothoe sangaris) risque d’évoquer les massacres, passés ou à venir, mais il est vrai que vu la nature religieuse du conflit, le vert et le violet étaient sans doute aussi à éviter ! L’armée qui pleurniche sans cesse sur les réductions de crédits devrait, comme la météo, vendre le droit de baptiser les opérations militaires comme on le fait pour les cyclones !
La géopolitique ensuite. Vous aurez remarqué qu'on ne dit plus, comme autrefois, la RCA (République Centrafricaine, le nom officiel) car personne ne saurait où c’est mais la ou le Centrafrique.  J'entendais, l'autre jour, pourtant dans « 28 minutes », l’expert, militaire et télévisuel patenté, Pierre Servant nous parler d'un « dialecte » de la RCA, le « sango » dans lequel était en mesure de s’exprimer la nouvelle Présidente ! Cet « expert » ne sait pas, de toute évidence, que le « sango » est la langue nationale et officielle de cet Etat et qu’il est parlé, comme vernaculaire ou véhiculaire par la quasi totalité de la population. On peut pas tout savoir, même si on est payé pour ça (en plus de sa retraite !) et si on n’hésite en rien à ramener sa fraise sur tous les terrains d'opérations du monde !
L’arithmétique est, en revanche mise à mal dans Sangaris, mais on ne saurait tout dire au bon peuple de France ! Le 5 décembre 2013, on annonçait le passage en Centrafrique via Douala ((peur des missiles sol-air !) de 350 à 400 hommes qui dès le 6 et le 7 décembre 2013 étaient devenus 1600 (« Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort… ») ; dans les derniers jours, en voilà encore 400 de plus ; cette intervention, que notre ministre de la défense qualifiait au départ de « brève » ( sans oser ajouter « glorieuse ») est envisagée sur un plus long terme. Il est vrai que les choses ont bien changé, puisque la marine a désormais cédé la place à la « biffe » (voire au « riz, pain, sel ») dans le commandement de notre armée, un général de l'armée de terre ayant succédé à un amiral, l'amiral Guillaud, étant sans doute peu à l'aise dans les sables du désert, même si on s'efforçait, à son propos, de filer la métaphore !
 La presse française se montre fort discrète aussi bien sur les renforts apparemment indispensables, quoique manifestement insuffisants, vu la taille du pays et la complexité de la situation que sur la durée de l'intervention que Monsieur le Driant (un Breton !), qui la prévoyait courte et brillante, on l’a vu, commence à juger longue et difficile.
 À vrai dire ce n'est pas l'aspect militaire qui m'intéresse ici, quoique je voie mal comment pourront intervenir dans ce guêpier des soldats français (même si leur nombre est désormais porté à 2000) qui, en outre, ont la sagesse de ne pas trop se montrer sauf pour la télé et se gardent d’intervenir dans des conflits qui, contre toute attente en RCA, sont devenus religieux.
Quant à la force africaine, étant donné qu'elle n'a aucun moyen de se déplacer (a-t-on songé à amener des chameaux ?) ; elle reste à Bangui où fort heureusement se trouvent aussi les bars et les bordels dans lequel elle doit s'employer à intervenir de façon quasi exclusive.
Reste le dernier point, lui comique, qui tient à l'intervention des forces européennes car si longue que soit l'opération Sangaris, elle risque de l’être moins encore que les discussions à Bruxelles sur la question de cette intervention, au demeurant des plus symboliques.
En fait ce qui m'amuse dans cette affaire est ce dont nul ne parle : la concomitance remarquable entre ce voyage si réussi de notre Président des États-Unis et l'adjonction de forces nouvelles de la part de la France dans l'opération Sangaris.
Le rusé Obama n'aurait-il pas usé de sa Michele, tous charmes dehors, fois connus et avérés  les « défauts de l'armure » de François, pour le séduire et le rouler dans la farine (ou si vous préférez procéder à la vente à la mode du moment pour "l'empapaouter") afin de le faire craquer sur l'intervention française en RCA sur laquelle notre président se voulait pourtant de la plus grande fermeté.
Le président américain, outre ses deux prénoms, Barrak et Hussein, ne se prénommerait-il pas aussi « Marius » comme chez Pagnol ? Cela le rendrait parfaitement apte à ce recevoir le conseil que donne le bon César, en recommandant à son fils Marius, occupé à des recherches océanographiques sur les profondeurs : « Et quand ce sera trop profond [ comme en RCA ], laisse donc un peu mesurer les autres » ! Après tout nos armées étant alors en RCA sous les ordres d’un amiral, la comparaison ne manque pas de pertinence. J’aurais dû intituler ce billet « Barrack-César » et « François-Marius » !

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