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dimanche 1 juin 2014

Front National et Prim’Holstein.


Vous l'aurez sans doute noté, si vous me lisez de temps en temps, j'aime bien les titres un peu mystérieux, mais rassurez-vous vous aurez, en son temps, l'explication de celui-ci, si vous avez la patience de me lire jusqu’au bout.

Après tout, il n'y a pas de raison que je sois le seul à ne pas ramener ma fraise sur le Front National et les élections européennes. On entend tellement de sottises et de niaiseries sur ce thème que je puis bien en rajouter ici quelques-unes de mon cru.

La première tient au calcul mental qui a disparu de nos savoirs communs. J'entends dire partout qu’un Français sur quatre soutient le Front National alors qu’il a toujours ses meilleurs scores aux Européennes (près de 15% en 1989). On oublie simplement le contexte général et le discrédit abyssal de la classe politique ; si le vote avait eu lieu quelques jours avant le scandale Bygmalion, le FN faisait à coup sûr 30% !

Le FN n’a eu que 25 % des voix des 40 % d’électeurs français qui ont voté ; mes souvenirs arithmétiques de mon examen d'entrée en sixième me font dire que, tout compte fait, un électeur sur 10 (25 % soit un quart de 40 % égale 10%) a voté FN ! Cela dit, ça fait tout de même pas mal bien entendu, même si la meilleure définition que je connaisse d'un électeur du Front National est celle qu'a donnée un jour Djamel Debbouze en disant que c'est « un communiste à qui on a volé deux fois sa Mobylette. ».

Le second point tient à l'historique du mouvement dans la politique nationale ; on glose sans cesse sur le FN, à gauche surtout, en oubliant une seule chose, comme par hasard,  qui est que le véritable créateur du Front National dans sa formule moderne est non pas le père de Marine Le Pen, mais François Mitterrand qui ne s’en est jamais caché. J’ai même entendu Mermaz à l’époque expliquer ça dans le détail !

La politique intérieure de François Mitterrand (qui ne s’intéressait qu’à ça) est d'une simplicité biblique. Je ne parle pas de sa politique extérieure car il n’y entendait rien comme il l'a montré à propos de l'Allemagne et de la Russie. Ses deux seuls projets ont été d’étrangler le parti communiste (pour renforcer le PS et en finir 60 ans après avec le Congrès de Tours), mais surtout de créer le Front National en lui donnant en 1986, par la proportionnelle, 35 sièges à l'Assemblée Nationale et les moyens qui allaient avec. On a souvent parlé d'un accord secret passé en son temps entre Tonton (ancien Volontaire national et Cagoulard) et Le Pen mais ce détail de l'histoire importe assez peu et je le laisserai de côté. Il a mieux réussi dans cette affaire que dans celle des jardins de l'Observatoire pour laquelle il avait monté le coup en octobre 59 avec Pesquet qui était lui-même un homme de l'extrême-droite. Que la gauche ne vienne donc pas maintenant nous bassiner avec le Front National que Tonton a évidemment contribué de façon décisive à mettre en place.

Venons-en aux Européennes et, au-delà à la situation fâcheuse de l’Union Europénne qui fait le lit du FN ! La responsabilité du partie socialiste tout aussi grande et en particulier de son gourou en la matière qui est le sinistre Jacques Delors, le socialiste qui met sa fille aux Oiseaux ! L’homme a toujours rêvé de la gloire de Jean Monnet qu’il n'avait pas dû lire ! C’est lui qui fait entrer dans l’Europe la Grèce dont il sait pourtant que les comptes sont truqués par Goldman Sachs à prix d’or, dont l’administration est inexistante mais qu’il couvre des milliards des « paquets Delors » (en Grèce, dans les magasins, « un paketo Delors » était, à l'époque, la désignation ironique d’un « paquet cadeau ») ; les milliards que Bruxelles expédiait en Grèce prenaient directement le chemin de la Suisse. Delors fait entrer dans l'Europe un pays qui n'avait même pas de cadastre (sauf à Corfou !) et dans lesquelles les deux puissances financières nationales, l'église orthodoxe et les armateurs, sont et demeurent dispensées de payer l'impôt (je ne sais pas s'il y a en Grèce des hommes passés assez heureux pour être à la fois popes et armateurs !).

Si Monsieur Delors avait eu l'esprit (en pensant pour une fois à autre chose qu'à sa gloriole personnelle) de lire les textes officiels inspirés par Jean Monnet, au tout début des années 60, il aurait vu que la plus grande et première exigence qui était présentée était celle de l'harmonisation fiscale et financière de l'Europe naissante, ce qui devenait évidemment totalement impossible, une fois que, pour des raisons purement politiciennes et sans le moindre bon sens, on y aurait fait entrer les PECO (Pays de l'Europe Centrale et Orientale après la fin du Pacte de Varsovie). Une telle politique était évidemment parfaitement absurde… sauf pour assurer la gloire personnelle de Monsieur Jacques Delors !
Mais revenons à l'Europe aux élections européennes et au Front National. Cette pauvre Madame Catherine Trautmann, après 18 ans de bons et services loyaux services au PS et à l'assemblée européenne, a été virée sans ménagement et comme une malpropre, de sa première place sur la liste PS européenne de l'Est, pour y être remplacée par le sinistre Édouard Martin, ex-syndicaliste brusquement converti au socialisme de Solférino, sur lequel il n’avait cessé de vomir auparavant. Il a fort heureusement été élu et pourra tranquillement jouir paisiblement, quelques années durant, des 11 000 € mensuels lui assure cette sinécure qui n'a pas eu le moindre scrupule à briguer.

Il en est de même des 24 bienheureux membres du Front National qui vont jouir des mêmes privilèges ; 6200,72 € net + 4299 € de frais mensuellement (sans parler des 304 € d'indemnités journalières dites si joliment « de subsistance », ce qui doit faire rêver les smicards de notre pays). Comme ce versement suppose toutefois la participation aux séances, on ne doit pas trop les prendre en compte compte tenu des habitudes des députés européens FN!

Le principal point, dont nul ne parle d'ailleurs, tient toutefois à ce que vont encaisser papa et fifille Le Pen, au titre du Front National lui-même, soit 21. 202 € par mois pour chacun des 24 députés européens de cette mouvance pour « frais généraux de fonctionnement » . Pour vous épargner le détail du calcul, la somme perçue par le FN  pour une année entière d’élèvera donc à 6.096.176 €. Autant dire que les « cadres » du Front National, que, dit-on, on savait pas trop comment payer, ce qui expliquait leur petit nombre et leur peu d'enthousiasme, vont voir croître largement leurs rémunérations !

J'allais oublier de donner l'explication de mon titre.

Elle est  très simple pour celles et ceux qui connaissent un peu le cheptel bovin français. L'Europe que stigmatise, quotidiennement et pour ainsi dire sans arrêt, le Front National est en fait, pour lui, à la fois sa « vache à lait » (plus de 6 millions d'euros par an de subventions) et sa « bête noire ». Donc, CQFD ! L’Europe, en matière de métaphore bovine, est, sans le moindre doute et sans la moindre allusion à notre Président, une Prim Holstein, qu’on appelle plus communément, une « hollandaise » qui est une vache, la meilleure de nos laitières, « à robe pie noire intense et à taches blanches et noires ».

Merci Tonton ! Merci Jacques ! Merci François ! 

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