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mercredi 4 juin 2014

Sissi imperator ou le printemps des dictateurs


Ils sont forts ces dictateurs et en plus ils sont organisés ! De l'Occident à l’Orient, ils n'en ratent pas une.

À l'Ouest, nous n'avons hélas perdu les derniers représentants de cette espèce qui tinrent longtemps la péninsule Ibérique et même le roitelet fabriqué par Franco branle dans le manche. Il tente de refiler en douce sa couronne à son fiston Felipe qui pourrait monter sur le trône (s’il existe encore), sous le nom de Philippe VI. Ça ne vous rappelle pas des choses ? Le grand Philippe V, devenu, en 1700, roi de toutes les Espagnes ( et autres lieux dont la Corse) était l'un des petits-fils de Louis XIV, Philippe de France, duc d'Anjou, deuxième fils du Grand Dauphin, et frère des ducs de Bourgogne et de Berry.

Notre François, de plus en plus en panne de sondages, ne pourrait-il revendiquer le trône d’Espagne devenu vacant par l’abdication de Juan-Carlos ? Un roi socialiste ne serait-il pas un heureux compromis entre la monarchie et la république qui entrent en lice ?

Nos gouvernants sont certes bien loin d'être des dictateurs ; ils changent leurs plans (ou, en la circonstance, leur carte) au moindre froncement de sourcils de quelques élus ou amis, même quand ils s’essayent à des activités plus modestes. Tout au plus, ont-ils profité d' un week-end printanier pour changer la carte de France, en s'imaginant naïvement que les choses allaient en rester en là et que la France, qui allait autrefois « de Dunkerque à Tamanrasset » pouvait aller désormais, sans problème, des Ardennes à la mer du Nord grâce à la région picardo-ardennaise. La boite de Pandore régionaliste est désormais ouverte, mais peut-être était-ce là le vrai but de l’opération ? Pour une fois, en tout cas, mon titre est parfaitement clair et intelligible à la première lecture.

« Sissi imperator »…

Un tel titre aurait pu faire se retourner dans sa tombe Romy Schneider, immortelle « Sissi impératrice », si elle pouvait suivre les événements d’Egypte et voir la tronche sinistre du général Abdel Fatah Al Sissi, plus familièrement dit Sissi, par lequel les Egyptiens ont remplacé Moubarak, dont il est, en pire, le clone !

On ne peut en effet être que stupéfait quand, en se remémorant les événements survenus lors des printemps arabes et l'émotion comme la joie et l’espoir qui les avaient accompagnés. On ne plus guère regarder que du côté de  la Tunisie pour en retrouver quelques vagues traces et encore à condition de ne pas être trop attentif.

Le subclaquant Bouteflika tire ou se fait tirer ses ultimes ficelles ; en l'évoquant ainsi, je pense à la dernière apparition de Mao Tsé Toung dont les gestes, aussi minuscules que saccadés, donnaient à penser que le Chinois qui était derrière lui était chargé de la manipulation de la marionnette qu’il accompagnait. Notons néanmoins que Mao Tsé Toung tenait encore à peu près debout (mais avec les Chinois…peut-être était ce l’effet d’une subtile et invisible machinerie), alors que le président Bouteflika a dû venir en fauteuil roulant participer à son élection triomphale. Ne parlons pas de la Libye où la situation est telle qu'on ne peut même pas faire mine d’y élire une marionnette galonnée.

La seule compétition entre ces dictateurs est celle des pourcentages électoraux et pour le moment, nul n’a fait mieux que Sissi avec ses 96,9 % de votes positifs. Dans l'entourage de Bachar, on doit être en train déjà de réfléchir à la question, le problème majeur étant moins celui du pourcentage, manipulable à l’infini, hélas dans la limite des 100%, que celui de la participation puisqu'il est un peu difficile de placer la barre trop haut dans la mesure où cette élection-bidon ne concerne que la moitié de la Syrie !

Je ne sais pas si l'on a noté dans notre presse, toujours si vigilante, que ces élections dictatoriales (Ukraine, Egypte, Syrie, etc.) ont été discrètement placées pour la célébration du 10e anniversaire du massacre de la place Tian’anmen à Pékin. Voilà qui annonce des lendemains qui chantent.

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