Je relevais hier la
boulette géographico-journalistique de J.J. Bourdin, un des ténors de notre PAF
(que Ruquier avait renoncé à employer car il demandait, a-t-on dit, 5000 euros
par prestation!) et qui confond le Niger et la Somalie ; je ne suis pas sorti
plus édifié du spectacle d'une partie de l'émission de Calvi, hier 16 janvier 2013
à 17h45, où le sujet était les fameuses pilules contraceptives de troisième et
quatrième générations. Elles semblent, en effet, en mesure de susciter de graves
problèmes cardio-vasculaires chez certaines des femmes qui les prennent.
Les intervenants
étaient comme toujours assez prudents voire lénifiants : un gynécologue qui
était comme on dit à la Réunion « comme un chat dans un arrosoir » c'est-à-dire
très mal à l'aise ce qui se comprend, une pharmacienne qui ne pouvait pas dire
grand-chose, un journaliste spécialisé qui marchait un peu sur la pointe des
pieds même s'il avançait, de temps en temps, quelques points de divergence et
une sociologue de l'INSERM qui était la seule un peu courageuse, sans toutefois
aller jusqu'à faire trembler les vitres des labos pharmaceutiques.
Je vous passe les détails
du risque qui a été désormais répété partout ; la pilule de deuxième génération
posait des problèmes de ce genre à deux femmes sur 10 000 (ce qui est
assez peu je vous l'accorde ... sauf pour celles à qui ça arrive!) tandis que
celles de troisième et de quatrième générations ont fait passer ce type de
risque à 4 sur 10 000 ce qui reste toujours très peu, mais double quand
même le risque.
On nous a noyé sous
les considérations scientifiques vaseuses, d'où il ressortait qu'en gros, il n'
y avait à peu près aucune différence entre les pilules contraceptives de
deuxième génération qui donnaient assez satisfaction pour continuer à être très
utilisées et celles de troisième et quatrième générations. Comme le genre du
blog est, par définition, court, je vous la fais courte comme toujours.
Je savais la vérité
sur tout cela pour l'avoir entendue de la bouche même d'une autorité
incontestable qui est celle du professeur Robert Debré que j'avais entendu par
hasard sur RMC, dans "les grandes gueules", quelques jours
auparavant. Il y expliquait, de façon lumineuse, l'existence de ces quatre générations de pilules
contraceptives, de toute évidence très voisines. Elle tient essentiellement,
selon lui, à ce que, lorsque les pilules de deuxième génération n'ont plus été
protégée par leurs brevets et ont donc autorisé la production de ce qu'on
appelle aujourd'hui des "génériques", de coûts moindres, les
laboratoires, pour maintenir voire accroître leurs bénéfices, ont inventé des
pilules de troisième génération et, lorsque ces pilules de troisième génération
ont elles-mêmes atteint le seuil fatidique de réduction de leur profitabilité,
on a créé des pilules de quatrième génération selon le même principe,... en
attendant la cinquième !
Cette argumentation
me paraît à la fois logique, fondée et convaincante. On a évoqué également dans
cette même émission le rôle des visiteurs médicaux qui, évidemment font la "formation"
des gynécologues et surtout la publicité des laboratoires qui les emploient. C'est
à la fois efficace, logique et commode pour des médecins qui apparemment, comme
le disait le gynécologue de service, « travaillent 12 heures par jour » (les
pauvres !) et n'ont donc pas, de ce fait, le temps de s'informer. Si l'on ajoute
à cela quelques croisières touristiques (déguisées en colloques) offertes par
les labos pour les prescripteurs les plus efficaces, on comprend facilement le
succès d'un médicament nouveau.
Un autre point évoqué
(la France est la championne du monde de l'utilisation des pilules
contraceptives avec 70 % des femmes qui les emploient contre 30 % aux États-Unis)
a été l'évocation des plus discrètes (le gynécologue n'en a rien dit !) d'autres
modes de contraception, qu'on évoque toujours et partout de façon vague ...sans
jamais les préciser.
L'un d'entre eux est
le stérilet qui a l'avantage d'être un simple tortillon de plastique qui ne
risque donc pas d'avoir les graves effets secondaires cardio-vasculaires
qu'entraînent les pilules mais qui a, pour les labos, l'immense inconvénient de ne
coûter pratiquement rien et d'avoir une durée de vie qui est celle de la
matière plastique donc, hélas, éternelle.
La sociologue de
l'INSERM, la seule à en parler, ajoutait d'ailleurs que la légende très
répandue (et que les médecins gynécologues se gardent de combattre) est qu'on
ne peut mettre ces stérilets qu'aux femmes qui ont déjà eu un enfant. C'est totalement faux. Il y a là, en réalité,
une méthode de contraception très efficace et très simple mais qui présente l'immense
inconvénient d'être très peu coûteuse et de ne rien rapporter aux labos, à la
différence des pilules dont se vendent chaque année des centaines de millions!
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