C'est parti et
Dieu seul sait où cela va nous conduire !
Il y a déjà
quatre morts au moins du côté français et on en parle guère, alors que la
moindre victime en Afghanistan faisait les gros titres de la presse et
l'ouverture des journaux télévisés. Botus et mouche cousue !
Quant aux
dommages collatéraux, il va falloir s'y préparer car il y en
déjà...inévitablement. Si bombarder, pour la première fois, une colonne de 4x4
Toyota dans le désert, ne risque guère d'en provoquer, comme je le remarquais dans
un post précédent, il va en être tout autrement si l'on bombarde également désormais
des villes de l'importance de Gao. Il y a même là une conséquence double pour
ce qui concerne les populations civiles, puisqu'elles se mettent maintenant à
les fuir pour gagner le désert en espérant y être moins exposées.
Il est surtout à
craindre que les Islamistes, qui ne sont pas tombés de la dernière pluie et ne sans
doute pas totalement idiots, ont dû suivre les événements des guerres
précédentes et ont dû entendre parler des "boucliers humains" ; ils
ne vont pas tarder à mettre deux ou trois gamins du cru, ramassés au hasard ici
ou là, à bord de leurs Toyotas et à en regrouper dans leurs camps ou dépôts.
Voilà qui leur permettra de prendre désormais en photos avec leurs téléphones
portables des victimes civiles, de préférence des enfants, et d'alimenter la
presse mondiale qui pour le moment manque singulièrement d'images et s'en régalera.
Naturellement ce
ne sont pas les militaires qui fanfaronnent, en béret vert, devant les caméras qui
s'en soucient ! D'ailleurs la presse est plus à Bamako et que sur le terrain à
sept ou huit cent kilomètres an Nord, selon l'usage actuel des "envoyés
spéciaux" qui se gardent bien de s'approcher des terrains opérationnels).
Bien entendu, le
discours de notre président, au sortir du conseil de défense de l'Elysée, a été
tout à fait lénifiant et a surtout mis en évidence que la France n'a aucun
intérêt direct et personnel dans toute cette affaire. Il n'a évidemment parlé
ni des probables ressources pétrolières et gazières du Nord-Mali (car il est
peu probable que la frontière entre l'Algérie et le Mali soit également celle
des gisements de la première qui éviterait soigneusement de se faufiler jusque
dans le sous-sol du second) et moins encore du Niger. Cet Etat est, somme toute,
un enjeu beaucoup plus important pour la France que le Mali lui-même car non
seulement nous y trouvons l'uranium nécessaire à l'essentiel de notre
production électrique, mais également le minerai que nous nous sommes engagés à
fournir aux Etats auxquels nous vendons des centrales, en leur garantissant la
fourniture d'un combustible que nous n'avons pas ! Mais après tout, peut-être
ignore-on que le Mali et le Niger ont en commun une belle et très longue
frontière.
La seule chose
sûre en la circonstance est que, quel que soit le résultat final des courses,
c'est de toute façon la France, l'ancienne puissance coloniale, qui portera le
chapeau!
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