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dimanche 24 juin 2012

L'escroquerie patentée

Reprise d'un blog ancien toujours d'actualité.

Mettant en marche la télévision, un peu au hasard, en venant me reposer un instant, j’ai vu, il y a une dizaine de jours, un reportage sur ces sociétés qui réaménagent les dettes sous le prétexte, le plus souvent, de réduire les remboursements, ce qui m’a toujours paru un paradoxe financier et donc, de ce fait même, un attrape-couillons

Voulant faire un post sur cette expérience télévisuelle (car j’ai pour finir regardé toute l’émission), j’ai cherché à savoir où je l’avais vue et j’ai aussitôt pensé à « Envoyé spécial » . Je suis donc allé sur le site de ce programme et j’ai découvert que le 17 décembre 2009, on y avait programmé «  Les profiteurs de crise », qui consistait en une série de reportages d’Alexandra Deniau, Bruno Girodon et Samuel Humez
.
Ce titre même est assurément tout un programme ! Si le reportage sur le rachat des appartements bradés à Miami m’a laissé de marbre, j’ai trouvé totalement scandaleuse et même intolérable que soit filmée avec complaisance l’activité douteuse de ces officines que la notice du site d’« Envoyé Spécial » évoque en ces termes «  La crise génère des opportunités qu’une poignée de particuliers et d’entrepreneurs s’empressent de saisir […]. Ils rachètent les crédits des ménages endettés […] La crise a du bon pour ceux qui ont trouvé le bon filon. ».

Je n’en dis pas plus ! A vous de juger !

Premier acte : la scène se situe dans le bureau du directeur de la « société de rachat de crédit ». Le patron : un beauf sexagénaire, à la calvitie qu’il doit juger distinguée, un embonpoinr propre à inpirer la confiance, bref le requin se fait dauphin ! Discours quasi philanthropique que je vous épargne ! Bref dialogue du boss avec le jeune cadre dynamique en route pour la chasse au surendetté ; le VRP classique, propre sur lui et le sourire avantageusement carnassier

Deuxième acte. Dans la voiture de fonction du jeune cadre. Sans intérêt

Troisième acte. Arrivée au pavillon de banlieue (acheté à crédit et pas payé !). Le client, un quidam sans le moindre relief, étale ses contrats et révèle l’étendue de son endettement. En gros, il doit verser mensuellement, en remboursement, les deux-tiers de son salaire. Le VRP jongle de la calculette et ahurit le client par ses comptes pharamineux.

Quatrième acte. Coup de théâtre ! Le VRP fourgue insidieusement au client surendetté, dans le cadre du prétendu réaménagement de sa dette globale, UN NOUVEAU CREDIT pour de l’électro-ménager. AUTHENTIQUE, vous vous en doutez !

Cinquième et dernier acte. A nouveau dans le bureau du chef. Arrivés triomphante du VRP qui annonce à son patron épanoui la bonne nouvelle. Il a placé un crédit de plus à la victime et le pigeon est définitivement plumé! Congratulations joyeuses ! Objectifs atteints !

Comment peutè-on tolérer pareilles activités et, en outre, permettre à ces margoulins de faire de la publicité, en particulier, à la télévision. Il est vrai que leur réclame trouve sa place entre celles qu’on fait pour les jeux de hasard, où, sans vergogne, la Française des jeux vous « parie que vous allez gagner » ! Chiche!

Il y a en France un Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) qui a pour rôle « de mener une action en faveur d’une publicité loyale, véridique et saine [souligné par moi] dans l’intérêt des professionnels de la publicité, des consommateurs et du public." . Ce même BVP « opère un examen systématique et avant diffusion de l’intégralité de la production publicitaire télévisuelle ».

Défense de rire !

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