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dimanche 3 juin 2012

Que les gros salaires lèvent le doigt!

La campagne présidentielle de François Hollande, comme les premiers temps de sa présidence, ont été globalement un sans-faute, ce que ses ennemis sont bien forcés d'admettre. La France, qu'on menaçait de catastrophe financière, n'a jamais emprunté à un taux si bas (2,3%!).

Démagogie ou pas, la réduction d'un tiers du salaire du Président de la République (un des premiers actes de son prédécesseur avait été de l'augmenter de 172% !) comme de celui de ses ministres a été un acte symbolique hautement apprécié de la majorité des Français, opinion que les commentaires critiques de l'UMP n'ont pas réussi à entamer, la mauvaise foi arithmétique de ces gens-là étant tout à fait évidente aux yeux de tous.

Du côté du salaire des patrons, les choses ont aussi mieux marché qu'on le prédisait pour le moment, en dépit des réticences des uns et des autres, ne serait-ce, là aussi, qu'en raison de la faiblesse voire du ridicule des argumentaires opposés à cette mesure.

Le plus cocasse de l'affaire (on a entendu surtout cet argument sur B.F.M qui était auparavant simplement sarkozyste et qui devient hystériquement hostile au pouvoir socialiste depuis la victoire de François Hollande) a été de voir avancer l'idée que les étrangers allaient se disputer nos patrons contraints à l'exil par la réduction de leurs salaires. Il n'y a pas de doute que les sirènes étrangères vont faire entendre leurs voix enchanteresses et, qui sait, dévoiler leurs charmes pour tenter d'attirer dans leurs filets des dirigeants qui, pour la plupart, ont mis à genoux les entreprises qu'ils avaient la charge de promouvoir. C'est le cas de Renault, d'Air France, de Carrefour et de tant d'autres.
Aux États-Unis, un PDG incapable de faire marcher l'entreprise, est immédiatement viré sans indemnité pour incapacité par son conseil d'administration ; en France, on le maintient des années en fonction et, à leur terme, on lui donne, sous diverses formes, des indemnités royales ; on y ajoute même, ô ironie, une indemnité de non-concurrence, comme s'il y avait des rivaux suffisamment imbéciles pour se charger d'un tel boulet. On devrait, bien au contraire, donner cette prime au concurrent qui accepterait de nous débarrasser de cet incapable.

On fait aussi remarquer, dans ces mêmes médias, que cette réduction de salaire ne concernera qu'une demi-douzaine de PDG (dans notre situation le symbole est plus important que l'économie et, comme on dit, il n'y a pas de petit bénéfice !) ; en revanche, observe-t-on dans les mêmes médias, il est impossible d'appliquer une telle mesure dans le domaine privé puisque les entreprises sont, après tout, libres de payer leurs PDG au tarif qu'elles veulent, si nuls qu'ils soient.
Tout à fait d'accord et les exemples abondent. D'ailleurs, je pense que pour le privé, non seulement on ne doit pas limiter les salaires des PDG mais au contraire pousser à les AUGMENTER le plus possible. L'Etat n'a, en effet, nul intérêt à faire pression sur les sociétés privées pour leur faire réduire les salaires de leurs PDG ; il doit au contraire leur suggérer de l'augmenter dans des proportions aussi importantes que leurs finances sont en mesure de le supporter. Le PDG qui gagne 4 millions par an pourra ainsi en gagner 10, 20 voire 40 ; il suffira alors de manier l'outil fiscal et si l'on prend 36 millions d'impôts (75%) sur les 40 qu'il aura gagnés, ce sera autant de pris pour les services du Trésor français et la nation.
C'est une stupidité, en pareil cas, de vouloir diminuer les salaires de ces PDG car, ce qui sera ainsi "économisé", en apparence seulement, sur les salaires partira aussitôt, dans le cadre classique et éprouvé de la dissimulation des bénéfices, vers les paradis fiscaux, alors que si le PDG est payé, le plus royalement possible, en salaires déclarés, ses impôts en seront d'autant augmentés.

Que les gros salaires lèvent le doigt sans crainte, on va les augmenter !

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