Pressé par le temps
hier matin, j’ai donné, par erreur, le deuxième texte que j’avais écrit sur le
sujet et non le premier que je reproduis ici en vous présentant mes plus plates
excuses ; j’aurais pu ne pas le faire mais il contient des informations utiles
et surtout exactes, en particulier sur la chronologie et l’histoire américaine
des « moocs ». Le blog présent contient donc mes trois textes dans le
bon ordre. Je prie donc encore une fois mes éventuels lecteurs de m’excuser.
Université : enfin une réforme démocratique et nul n'en parle... (7 octobre 2013)
Grande nouvelle en ce jeudi 3 octobre 2013, sur tous les médias.
Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche
(sans oublier l'espace !) a présenté son projet France Université
Numérique, dont l'objectif est de mettre, d'ici 2017, 20 % des cours
universitaires en ligne.
Notre ministre, qui prêche pourtant si bien en faveur de la place de
l'anglais dans nos universités, n'a sans doute pas pris garde que l'acronyme
choisi pour France Université Numérique qui est FUN, est parfaitement adapté au
comique de cette prétendue innovation, mais risque d'entraîner de fort mauvais
jeux de mots dans le monde anglophone qui ne manquera pas, lui, de trouver ce
projet "funny" (à l'intention du cabinet de la ministre =
drôle, comique, curieux) !
Son argumentaire fait état du retard que nous avons dans ce domaine,
alors qu'aux États-Unis près de huit universités sur dix, y compris les plus
prestigieuses comme Harvard, Stanford ou le MIT offre « ce service gratuit
aux étudiants ou à des auditeurs libres partout dans le monde ». C'est
bien plus que du retard comme on va le voir et surtout on n'a pas compris grand
chose au système en cause !
Pour lancer ce mouvement en France, la ministre va créer une plate-forme
nationale dotée de 12 millions d'euros qui proposera dans un premier temps une
vingtaine de cours accessibles dès janvier avec la collaboration de diverses
universités aux grandes écoles. Soit !
Il est fâcheux que ce qui est une grande nouvelle pour les penseurs du
ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'espace soit, aux
yeux d'un pauvre diable comme moi, une vieillerie. J'ai entendu parler aux
États-Unis de tels projets depuis une bonne grosse douzaine d'années ; je
n'ai pas fait de recherche particulière sur la question mais, sauf erreur de ma
part et à en croire mes souvenirs, c'est le Massachusetts Institute of
Technology, le MIT qui, dès 2001, en tout cas, a été la première université
américaine à offrir un nombre important de ses cours, même si, déjà auparavant,
le MIT avait commencé ce type d'offre. et proposait une partie de ses
enseignements en ligne
L'opération Open Course Ware (OCW) y a été lancée en 2001, en tout cas,
avec la mise en ligne de 50 cours ; une grande majorité des 940
professeurs du MIT a accepté le principe (et a participé au projet, sans
rémunération supplémentaire) de partager dans un tel cadre,
recherche, pédagogie et connaissance. Depuis 2006, plus de 1500 cours
sont disponibles en ligne et le site reçoit 1,5 million de visites mensuelles
du monde entier, dont 60 % sont des consultations extérieures aux États-Unis.
La majorité des cours est en PDF, mais on trouve aussi des fichiers audio et
des cours en vidéo.
C'est là où nous touchons le point le plus important de cette affaire
qui, comme toujours, est totalement ignoré de nos organes d'information et dont
nul n'a parlé.
Au moment où j'ai appris l'existence de ce système (j'étais alors aux
États-Unis et c'était il y a une bonne douzaine d'années), je me suis étonné de
la générosité peu courante de cette université américaine qui allait fatalement
en entraîner beaucoup d'autres derrière elle.
On m'a rapidement fait comprendre mon erreur ; si tous ces cours
sont disponibles sur Internet, gratuitement et sans aucune limitation, les
études récentes sur leur public montrent qu'il est très rare que suivre ces
cours conduise à se voir délivrer un diplôme ! L'astuce consiste en effet
à mettre ces cours gratuitement sur Internet, mais à continuer, en quelque
sorte, à les FAIRE PAYER aux candidats éventuels à travers la délivrance d'un
diplôme, qui suppose naturellement une inscription à l'université qui, pour les
cours suivis par des étudiants du MIT, se situe, "à la louche" aux
environs de 25.000 € pour une année.
Le MIT lui-même signale ce détail, sans le souligner toutefois dans une
perspective trop mercantile, en précisant que l'OCW n'a, en aucun cas, pour but
de remplacer les études universitaires classiques, mais de « fournir du
matériel gratuit pour les enseignants, les étudiants et les autodidactes du
monde entier ». Ben voyons ! On ajoute même, en prenant une pause
avantageuse, que la « principale valeur [au MIT], c'est
l'expérience humaine ». On s'en doutait !
Je n'insisterai pas davantage sur le caractère quelque peu désopilant
("funny" non ?) de cette tardive mais soudaine découverte
faite par notre MRES, ni sur le choix douteux de l'acronyme qui désigne cette
opération inspirée par les USA!
En réalité, dans certains secteurs universitaires, l'expérience a même
commencé, sans tapage, faute de mieux et surtout par nécessité. Avec L-J
Calvet, j'ai proposé, à Aix-en-Provence, il y a près de quinze ans, un
"cyber -enseignement" (qui n'était pas un simple télé-enseignement)
pour un DESS de "Coopération linguistique et éducative", en parallèle
avec un enseignement présentiel du même diplôme.
Tout autre cas ; selon certains bruits qui me reviennent, en
première année de médecine, à Tours par exemple, les cours en amphi ont été
remplacés par des mises à disposition, en vidéo ou sur Internet, de ces
enseignements dans la mesure où les étudiants, recalés l'année précédente,
viennent perturber les cours donnés en amphi aux nouveaux étudiants de
première année pour empêcher la concurrence ; on a donc choisi cette solution
pour éviter les chahuts qui étaient régulièrement organisés. Ce détail concerne
les premières années, mais, dans les années suivantes, à Marseille par exemple,
dans les mêmes enseignements de médecine, les étudiants choisissent souvent de
ne pas assister aux cours, puisque ils sont souvent rendus accessibles en DVD
sous leur forme la plus littérale
Je ne vais pas une fois de plus tirer sur les ambulances, mais fournir,
bien au contraire des "éléments de langage" à un ministère qui en
semble singulièrement dépourvu.
On pourrait en effet souligner toute la différence avec le système
américain au lieu d'en faire sans cesse un modèle. Ce système américain, que
j'ai illustré par le cas du MIT, n'est en rien démocratique et ouvert puisque,
en fait, si on veut un diplôme, il faut payer, et même très cher,
l'enseignement sur Internet à travers les moocs, comme on le payerait en
enseignement présentiel et surtout au même tarif. En France, au contraire, il y
a une vraie perspective, de gauche si l'on veut, avec une vraie
démocratisation par cette voie.
L'enseignement universitaire est, en effet, en France, pratiquement
gratuit, vu la modicité des coûts réels d'inscription aux cours comme aux
examens, qui ne s'élèvent guère au-delà de 200 € par an! Mieux même ;
beaucoup d'étudiants qui travaillent (à condition que ce ne soit pas "au
noir" comme c'est souvent malheureusement le cas) sont même déjà affiliés
à la sécurité sociale et un tel enseignement leur évitera même de prendre une
nouvelle inscription à la sécu étudiante, et ils pourront travailler sans souci
des horaires, dimanche ou pas !
A la différence du MIT et des autres universités américaines, la France
est donc susceptible d'être un lieu d'expérience en ce domaine véritablement
unique et innovant, par la gratuité totale des enseignements comme de la
délivrance des diplômes.
Chère Madame Fioraso c'est sur ce point qu'il faudrait insister plutôt
que sur le caractère prétendument novateur de cette nouvelle diffusion de
l'enseignement universitaire.
Qu'est ce qu'on dit au monsieur ?
Post Scriptum : Je suis allé voir la présentation du programme de
l'université numérique française. Je me suis trompé ; ce n'est pas FUNNY!
C'est CONSTERNANT. J'y reviendrai demain . »
"FUN ou France Culture Universitaire ?
08 OCTOBRE 2013 | PAR ROBERT CHAUDENSON
La prétendue réforme de France Université Numérique (FUN)
Avant même d'être consterné par la lecture de la présentation qui
est faite de ce projet (exposé le 2 octobre 2013 par Mme G. Fioraso), qu'on
trouve, dans le site officiel du gouvernement français, sous "France
Université Numérique (avec tous les jeux de mots anglo-américains que recèle
cet acronyme et dont je me demande ce que peuvent en penser nos amis
québécois), je dois dire que je suis horripilé, encore un peu plus que
d'habitude, par l'anglomanie stupide des rédacteurs d'un tel texte ; je
n'en citerai qu'une phrase comme exemple : "Aujourd'hui les étudiants
sont de la génération Y, couramment appelés « digital natives ».
Ultra connectés, jonglant avec l'information, ils ont massivement contribué à
introduire les nouvelles technologies dans l'enseignement supérieur"(2
octobre 2013).
Si l'on admet, comme la plupart des auteurs que la "génération
Y" est née à la fin des années 70, elle est formée de gens dont on ne peut
guère dire "ils ont massivement contribué à introduire les nouvelles
technologies dans l'enseignement supérieur" puisque, dans une totale
contradiction, ce même projet vise, au contraire, à donner enfin à ces
technologies au sein de notre enseignement supérieur la place qu'elles n'y ont
pas.
Il faudrait tout de même savoir !
Je ne vous parlerai même pas ici des MOOCs, (Massive Open Online
Course) ces "plateformes interactives d'information sur les filières
universitaires" qui pourraient tout aussi bien, et plus clairement, être
des PIFU... mais MOOCs est tellement plus "in" et
"fashion" ! Je ne comprends pas que la Délégation générale à la
langue française et aux langues de France, comme nos multiples commissions de
terminologie et le ministère de l'enseignement supérieur et la recherche
acceptent pareilles entorses à l'utilisation du vocabulaire administratif
français officiel qui, rappelons-le au passage, impose pour les messages
électroniques le mot "courriel" et interdit l'usage
d'"e-mail", qui est un attentat à la phonétique du français, comme le
sont, à son lexique, les emplois constants, avec les sens fautifs qu'on leur
donne, de "renseigner" (pour remplir), "initier" (pour
commencer) ou "errement" (pour erreur).
Mais laissons ces aspects lexicaux pour le fond du problème dont
ces abominations révèlent d'ailleurs certains aspects.
Il est en effet désormais clair pour moi que le projet FUN de
Madame Fioraso (dans lequel elle n'est sans doute pour rien) fait clairement
fausse route, ce que prouve la référence exclusive au modèle étasunien que le
MRES connaît très mal, à moins que, par perversité (ce que supposent certains
de mes commentateurs), on ne s'en serve comme d'un masque.
Ma première remarque (mais je l'ai déjà faite hier et je passe
donc rapidement, est qu'on nous présente comme une innovation révolutionnaire,
une stratégie de diffusion de l'information et de la formation que les
Américains utilisent depuis près de 15 ans (sans parler de l'Australie ou du
Canada) comme je l'ai montré à propos de l'exemple du MIT . Tout cela existe d'ailleurs
en France, ici ou là, depuis longtemps ; j'ai moi-même avec quelques
collègues, dont L.-J. Calvet, mis en place, il y a quinze ans, un
"cybercours" - (terme que le préfère à MOOC), pour un DESS de
"coopération linguistique et éducative".
Dans mon précédent post sur cette question, j'ai fait apparaître surtout
que cette mise en ligne de tous leurs cours par de nombreuses universités
américaines était, en réalité, (ce qui échappe totalement au MRES) une forme
simple, efficace et peu coûteuse de PUBLICITE. Ce type d'action ouvre, au
mieux, sur une vague forme de certification, mais, en aucun cas, ne permet
d'accéder aux diplômes délivrés par l''université, sans avoir auparavant
"acheté" une inscription qui, aux États-Unis, coûte aux alentours de
25 000 à 30 000 € dans les grandes universités dont il est question.
Le modèle américain est donc pervers, si l'on y voit autre chose qu'un
outil pratique, peu coûteux et efficace, de la culture scientifique au sens le
plus large. A imiter servilement les MOOC américains, on ne prépare nullement
une "université numérique", comme on le donne à croire, mais une
sorte de France Culture universitaire, dont je ne conteste pas l'intérêt, mais
qui existe en partie déjà dans certaines disciplines ; je pense ici aux cours
de philosophie de Michel Onfray ou à certaines émissions de Finkielkraut et de
quelques autres mais ce ne sont là, en rien, de VRAIES filières universitaires
ouvrant sur des DIPLOMES qui dans le système français seraient déjà QUASI
GRATUITS !
J'aurais pu faire avant ce que je n'ai fait qu'hier. Je suis allé, en
effet, consulter le site de ce France Université Numérique et je suis consterné
par ce que j'y ai lu, comme je l'ai déjà dit à propos de l'anglomanie. Je ne
parle même pas du style abondamment métaphorique, avec, dès l'abord, une phrase
comme « utiliser le numérique comme un véritable levier de
transformation », comme si un levier pouvait servir à transformer quoi que
ce soit ou la mention d'une "feuille de route [le sésame administratif
universel] ambitieuse sur le numérique" alors que, manifestement, la
réflexion, qui a présidé à tout cela, est des plus courtes, sinon nulle.
Le projet ne concerne quasiment en rien les ETUDIANTS et les
DIPLOMES, eux, ne sont même pas mentionnés. On peut le prouver ici par la
simple mention d'une rubrique majeure du site qui s'intitule "En quoi ça
me concerne" . Les quatre articles dont je reproduis le texte jusque dans
sa typographie, sont :
1. JE VEUX SUIVRE UNE FORMATION mieux m'orienter avant
d'entrer dans le supérieur,, améliorer la réussite de mes études ou accéder à
la formation continue, valider les acquis et les compétences."
Les points 2 JE SUIS UNE UNIVERSITE, JE
SUIS UNE ENTREPRISE
3 JE SUIS UNE ENTREPRISE*
4 JE SUIS UN(E) ENSEIGNANT(E).
ne concernent pas la question des étudiants dont nous traitons. On
constate que ne figurent pas ici les termes attendus "INSCRIPTIONS",
"EXAMENS" et "DIPLOMES". Nous sommes donc bien dans le
registre France Culture Universitaire et non pas dans une "université
numérique".
En réalité, les étudiants sont, dans cette affaire, la cinquième roue de
la charrette du FUN. Les éléments de "programmes" le confirment, s'il
en est besoin. En fait, au lieu de mettre à disposition un vrai "cyber
enseignement cohérent avec des filières précises sanctionnées, suite à des
inscriptions réelles, mais quasi gratuites, par un examen et un diplôme",
on fait, de bric et de broc, une espèce de salade composée culturelle où
chacun, établissement ou individu, vient faire sa publicité, de l'université
Joseph Fourier de Grenoble au CNAM de Paris qui, chacun le sait n'est
d'ailleurs pas une université. L'attraction principale de cette prétendue
université numérique sera, semble-t-il, Cédric Villani, une de nos médailles
Fields, grand amateur de spectacle scientifique, qui viendra probablement
donner ses enseignements au centre d'une araignée !
Tout cela a son intérêt voire son mérite, mais ce France Culture
universitaire n'est en rien le projet universitaire démocratique et non
mercantile (comme aux USA) qu'aurait pu imaginer un gouvernement de gauche.
Je constate d'ailleurs que, dans la première "action" (pour ne
pas chercher plus loin), intitulée Dieu sait pourquoi "QuidQuam [avec
un gros barbarisme mais on n'initie pas au latin dans les Moocs!] ?
Eurêka !", destiné à la "vulgarisation scientifique" et aux
lycéens qui, refusés dans les classes préparatoires scientifiques, iront
peupler les premières années de SSM et de SNV, le responsable est un certain
Daniel Hennequin ," chercheur au CNRS" (où, me semble-t-il, on
n'enseigne guère !) et Maxime Beaugeois, "docteur en physique"
(ce qui ne marque pas la moindre qualification à l'enseignement). De tels choix
d'"enseignants" suscitent de ma part une interrogation : les
universités ne sont-elles donc pas concernées par cette prétendue
"université numérique" ?
Tout cela a donc l'apparence d'un verbiage inconsistant autour d'un
projet inadapté dans lequel une bonne vingtaine de personnes dont les binettes
nous sont proposées ont déjà fait leur lit ou trouvé leur fromage.
L'énoncé des "axes majeurs de transformation" sont à eux
seuls suffisants pour juger de la pertinence de cette entreprise.
Le premier "axe" consiste à "utiliser le numérique pour faciliter
toutes les étapes du parcours de réussite de l'étudiant" dont,
rappelons-le, on ne sait pas à quoi il mène. On attendrait ici de véritables de
"cyber enseignements" spécialisés sur des domaines et sanctionnés par
des diplômes.
Le second axe (qui est non pas un "second" mais un
"deuxième", puisqu'il en a un "troisième", mais on ne peut
exiger une connaissance minimale de la langue française de la part d'auteurs
qui se meuvent si joliment parmi les MOOCs) consiste à faire "du numérique
un levier de rénovation pédagogique". Le rédacteur de ces textes est
manifestement un admirateur d'Archimède, mais il est aussi peu familier du
français que de la physique, car on voit mal comment le "numérique"
peut être en même temps un "axe" et un "levier" !
"Le troisième axe vise à faire du numérique un outil au service de
l'ouverture et de l'attractivité de l'université" ; on ne comprend
pas bien pourquoi d'ailleurs, puisque précisément si cette entreprise
réussissait vraiment en tant qu'université numérique, elle contribuerait plutôt
à retirer des étudiants physiquement présents à l'université qu'à lui en
ajouter.
Naturellement on ne saurait échapper à l'écologie et, sur la fin, on
évoque, avec gourmandise, "l'écosystème de l'enseignement supérieur",
expression dont le sens m'échappe un peu mais qui est assurément susceptible de
faire briller les équipes de rédaction pour qui le numérique, qui était déjà un
"levier", un "axe" et un "outil",
devient en outre, "l'accélérateur de la démocratisation et de
la réussite étudiante en France en Europe et dans le monde".
Puisqu'ils ont fini de rédiger leur projet de FUN (décidément de plus en
plus "funny"), il faut de toute urgence affecter ces savants à
ces grands projets de recherche industrielle innovante et en particulier à la
conception du véhicule de demain dont rêve notre président !"
28 avril 2014
J’évite d'employer ici, comme précédemment, l'acronyme doublement ridicule
« FUN » pour ne pas fâcher notre ami Bernard Gensane auquel je
recommande vivement, en revanche, d'écouter ( en « podcast »)
l’émission diffusée hier, dimanche 27 avril 2014, vers 20h, émission où
il a été traité hier de FUN et des « moocs » français et qui
s'intitule si joliment : « Soft power »!
Il y avait là deux invités (deux « guests » devrais-je dire)
dont j'ai oublié les noms, mais dont l'un était le président de l'université de
Paris X Nanterre et dont l'autre était quelque personnalité éminente du CNAM,
ces établissements s’étant l'un et l'autre embarqués dans cette affaire de
France Université Numérique si opportunément baptisée FUN, après, à en croire
ces témoins, une longue réflexion, ce qui laisse mal augurer du reste.
J'avais publié le 8 octobre 2013, dans le Club de Mediapart, un
article sur cette question ; je l’ai reproduit ci-dessus car, sur ce dont
il traite, je n'ai pas évolué depuis l'année dernière et mon information me semble
bien meilleure que celle des intervenants de France Culture.
En effet, j’ai entendu quelques sottises au cours de cette émission,
dont l'une des plus jolies était que, à en croire l'éminent personnage du CNAM,
le MIT de Boston avait mis en place en Haïti un « mooc en
créole ». Il se trouve que c'est une question que je connais bien et que
cette information est totalement fausse. Ce brave homme confond en effet les
moocs du MIT avec une opération dont le responsable est Michel DeGraff,
lui-même Haïtien et effectivement professeur au MIT, mais dont l'objet
nullement de diffuser en Haïti un enseignement de type universitaire. Je
reviendrai dans la suite sur ce point comme sur d’autres, mais comme le texte
de ce billet est déjà bien long,
Je ne ferai que demain mes remarques conclusives.
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