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mardi 29 avril 2014

France Université Numérique (Suite)





Pressé par le temps hier matin, j’ai donné, par erreur, le deuxième texte que j’avais écrit sur le sujet et non le premier que je reproduis ici en vous présentant mes plus plates excuses ; j’aurais pu ne pas le faire mais il contient des informations utiles et surtout exactes, en particulier sur la chronologie et l’histoire américaine des « moocs ». Le blog présent contient donc mes trois textes dans le bon ordre. Je prie donc encore une fois mes éventuels lecteurs de m’excuser.

Université : enfin une réforme démocratique et nul n'en parle... (7 octobre 2013)
Grande nouvelle en ce jeudi 3 octobre 2013, sur tous les médias. Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche (sans oublier l'espace !) a présenté son projet France Université Numérique, dont l'objectif est de mettre, d'ici 2017, 20 % des cours universitaires en ligne.
Notre ministre, qui prêche pourtant si bien en faveur de la place de l'anglais dans nos universités, n'a sans doute pas pris garde que l'acronyme choisi pour France Université Numérique qui est FUN, est parfaitement adapté au comique de cette prétendue innovation, mais risque d'entraîner de fort mauvais jeux de mots dans le monde anglophone qui ne manquera pas, lui, de trouver ce projet "funny" (à l'intention du cabinet de la ministre = drôle, comique, curieux) !
Son argumentaire fait état du retard que nous avons dans ce domaine, alors qu'aux États-Unis près de huit universités sur dix, y compris les plus prestigieuses comme Harvard, Stanford ou le MIT offre « ce service gratuit aux étudiants ou à des auditeurs libres partout dans le monde ». C'est bien plus que du retard comme on va le voir et surtout on n'a pas compris grand chose au système en cause !
Pour lancer ce mouvement en France, la ministre va créer une plate-forme nationale dotée de 12 millions d'euros qui proposera dans un premier temps une vingtaine de cours accessibles dès janvier avec la collaboration de diverses universités aux grandes écoles. Soit !
Il est fâcheux que ce qui est une grande nouvelle pour les penseurs du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'espace soit, aux yeux d'un pauvre diable comme moi, une vieillerie. J'ai entendu parler aux États-Unis de tels projets depuis une bonne grosse douzaine d'années ; je n'ai pas fait de recherche particulière sur la question mais, sauf erreur de ma part et à en croire mes souvenirs, c'est le Massachusetts Institute of Technology, le MIT qui, dès 2001, en tout cas, a été la première université américaine à offrir un nombre important de ses cours, même si, déjà auparavant, le MIT avait commencé ce type d'offre. et proposait une partie de ses enseignements en ligne
L'opération Open Course Ware (OCW) y a été lancée en 2001, en tout cas, avec la mise en ligne de 50 cours ; une grande majorité des 940 professeurs du MIT a accepté le principe (et a participé au projet, sans rémunération supplémentaire) de partager dans un tel cadre, recherche, pédagogie et connaissance. Depuis 2006, plus de 1500 cours sont disponibles en ligne et le site reçoit 1,5 million de visites mensuelles du monde entier, dont 60 % sont des consultations extérieures aux États-Unis. La majorité des cours est en PDF, mais on trouve aussi des fichiers audio et des cours en vidéo.
C'est là où nous touchons le point le plus important de cette affaire qui, comme toujours, est totalement ignoré de nos organes d'information et dont nul n'a parlé.
Au moment où j'ai appris l'existence de ce système (j'étais alors aux États-Unis et c'était il y a une bonne douzaine d'années), je me suis étonné de la générosité peu courante de cette université américaine qui allait fatalement en entraîner beaucoup d'autres derrière elle.
On m'a rapidement fait comprendre mon erreur ; si tous ces cours sont disponibles sur Internet, gratuitement et sans aucune limitation, les études récentes sur leur public montrent qu'il est très rare que suivre ces cours conduise à se voir délivrer un diplôme ! L'astuce consiste en effet à mettre ces cours gratuitement sur Internet, mais à continuer, en quelque sorte, à les FAIRE PAYER aux candidats éventuels à travers la délivrance d'un diplôme, qui suppose naturellement une inscription à l'université qui, pour les cours suivis par des étudiants du MIT, se situe, "à la louche" aux environs de 25.000 € pour une année.
Le MIT lui-même signale ce détail, sans le souligner toutefois dans une perspective trop mercantile, en précisant que l'OCW n'a, en aucun cas, pour but de remplacer les études universitaires classiques, mais de « fournir du matériel gratuit pour les enseignants, les étudiants et les autodidactes du monde entier ». Ben voyons ! On ajoute même, en prenant une pause avantageuse, que la « principale valeur [au MIT], c'est l'expérience humaine ». On s'en doutait !
Je n'insisterai pas davantage sur le caractère quelque peu désopilant ("funny" non ?) de cette tardive mais soudaine découverte faite par notre MRES, ni sur le choix douteux de l'acronyme qui désigne cette opération inspirée par les USA!
En réalité, dans certains secteurs universitaires, l'expérience a même commencé, sans tapage, faute de mieux et surtout par nécessité. Avec L-J Calvet, j'ai proposé, à Aix-en-Provence, il y a près de quinze ans, un "cyber -enseignement" (qui n'était pas un simple télé-enseignement) pour un DESS de "Coopération linguistique et éducative", en parallèle avec un enseignement présentiel du même diplôme.
Tout autre cas ; selon certains bruits qui me reviennent, en première année de médecine, à Tours par exemple, les cours en amphi ont été remplacés par des mises à disposition, en vidéo ou sur Internet, de ces enseignements dans la mesure où les étudiants, recalés l'année précédente, viennent perturber les cours donnés en amphi aux nouveaux étudiants de première année pour empêcher la concurrence ; on a donc choisi cette solution pour éviter les chahuts qui étaient régulièrement organisés. Ce détail concerne les premières années, mais, dans les années suivantes, à Marseille par exemple, dans les mêmes enseignements de médecine, les étudiants choisissent souvent de ne pas assister aux cours, puisque ils sont souvent rendus accessibles en DVD sous leur forme la plus littérale 
Je ne vais pas une fois de plus tirer sur les ambulances, mais fournir, bien au contraire des "éléments de langage" à un ministère qui en semble singulièrement dépourvu.
On pourrait en effet souligner toute la différence avec le système américain au lieu d'en faire sans cesse un modèle. Ce système américain, que j'ai illustré par le cas du MIT, n'est en rien démocratique et ouvert puisque, en fait, si on veut un diplôme, il faut payer, et même très cher, l'enseignement sur Internet à travers les moocs, comme on le payerait en enseignement présentiel et surtout au même tarif. En France, au contraire, il y a une vraie perspective, de gauche si l'on veut, avec une vraie démocratisation par cette voie.
L'enseignement universitaire est, en effet, en France, pratiquement gratuit, vu la modicité des coûts réels d'inscription aux cours comme aux examens, qui ne s'élèvent guère au-delà de 200 € par an! Mieux même ; beaucoup d'étudiants qui travaillent (à condition que ce ne soit pas "au noir" comme c'est souvent malheureusement le cas) sont même déjà affiliés à la sécurité sociale et un tel enseignement leur évitera même de prendre une nouvelle inscription à la sécu étudiante, et ils pourront travailler sans souci des horaires, dimanche ou pas !
A la différence du MIT et des autres universités américaines, la France est donc susceptible d'être un lieu d'expérience en ce domaine véritablement unique et innovant, par la gratuité totale des enseignements comme de la délivrance des diplômes.
Chère Madame Fioraso c'est sur ce point qu'il faudrait insister plutôt que sur le caractère prétendument novateur de cette nouvelle diffusion de l'enseignement universitaire.
Qu'est ce qu'on dit au monsieur ?
Post Scriptum : Je suis allé voir la présentation du programme de l'université numérique française. Je me suis trompé ; ce n'est pas FUNNY! C'est CONSTERNANT. J'y reviendrai demain . »


"FUN ou France Culture Universitaire ?
08 OCTOBRE 2013 |  PAR ROBERT CHAUDENSON
 La prétendue réforme de France Université Numérique (FUN)
 Avant même d'être consterné par la lecture de la présentation qui est faite de ce projet (exposé le 2 octobre 2013 par Mme G. Fioraso), qu'on trouve, dans le site officiel du gouvernement français, sous "France Université Numérique (avec tous les jeux de mots anglo-américains que recèle cet acronyme et dont je me demande ce que peuvent en penser nos amis québécois), je dois dire que je suis horripilé, encore un peu plus que d'habitude, par l'anglomanie stupide des rédacteurs d'un tel texte ; je n'en citerai qu'une phrase comme exemple : "Aujourd'hui les étudiants sont de la génération Y, couramment appelés « digital natives ». Ultra connectés, jonglant avec l'information, ils ont massivement contribué à introduire les nouvelles technologies dans l'enseignement supérieur"(2 octobre 2013).

Si l'on admet, comme la plupart des auteurs que la "génération Y" est née à la fin des années 70, elle est formée de gens dont on ne peut guère dire "ils ont massivement contribué à introduire les nouvelles technologies dans l'enseignement supérieur" puisque, dans une totale contradiction, ce même projet vise, au contraire, à donner enfin à ces technologies au sein de notre enseignement supérieur la place qu'elles n'y ont pas.

 Il faudrait tout de même savoir !

 Je ne vous parlerai même pas ici des MOOCs, (Massive Open Online Course) ces "plateformes interactives d'information sur les filières universitaires" qui pourraient tout aussi bien, et plus clairement, être des PIFU... mais MOOCs est tellement plus "in" et "fashion" ! Je ne comprends pas que la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, comme nos multiples commissions de terminologie et le ministère de l'enseignement supérieur et la recherche acceptent pareilles entorses à l'utilisation du vocabulaire administratif français officiel qui, rappelons-le au passage, impose pour les messages électroniques le mot "courriel" et interdit l'usage d'"e-mail", qui est un attentat à la phonétique du français, comme le sont, à son lexique, les emplois constants, avec les sens fautifs qu'on leur donne, de "renseigner" (pour remplir), "initier" (pour commencer) ou "errement" (pour erreur).

 Mais laissons ces aspects lexicaux pour le fond du problème dont ces abominations révèlent d'ailleurs certains aspects.

 Il est en effet désormais clair pour moi que le projet FUN de Madame Fioraso (dans lequel elle n'est sans doute pour rien) fait clairement fausse route, ce que prouve la référence exclusive au modèle étasunien que le MRES connaît très mal, à moins que, par perversité (ce que supposent certains de mes commentateurs), on ne s'en serve comme d'un masque.

 Ma première remarque (mais je l'ai déjà faite hier et je passe donc rapidement, est qu'on nous présente comme une innovation révolutionnaire, une stratégie de diffusion de l'information et de la formation que les Américains utilisent depuis près de 15 ans (sans parler de l'Australie ou du Canada) comme je l'ai montré à propos de l'exemple du MIT . Tout cela existe d'ailleurs en France, ici ou là, depuis longtemps ; j'ai moi-même avec quelques collègues, dont L.-J. Calvet, mis en place, il y a quinze ans, un "cybercours" - (terme que le préfère à MOOC), pour un DESS de "coopération linguistique et éducative".

Dans mon précédent post sur cette question, j'ai fait apparaître surtout que cette mise en ligne de tous leurs cours par de nombreuses universités américaines était, en réalité, (ce qui échappe totalement au MRES) une forme simple, efficace et peu coûteuse de PUBLICITE. Ce type d'action ouvre, au mieux, sur une vague forme de certification, mais, en aucun cas, ne permet d'accéder aux diplômes délivrés par l''université, sans avoir auparavant "acheté" une inscription qui, aux États-Unis, coûte aux alentours de 25 000 à 30 000 € dans les grandes universités dont il est question.

Le modèle américain est donc pervers, si l'on y voit autre chose qu'un outil pratique, peu coûteux et efficace, de la culture scientifique au sens le plus large. A imiter servilement les MOOC américains, on ne prépare nullement une "université numérique", comme on le donne à croire, mais une sorte de France Culture universitaire, dont je ne conteste pas l'intérêt, mais qui existe en partie déjà dans certaines disciplines ; je pense ici aux cours de philosophie de Michel Onfray ou à certaines émissions de Finkielkraut et de quelques autres mais ce ne sont là, en rien, de VRAIES filières universitaires ouvrant sur des DIPLOMES qui dans le système français seraient déjà QUASI GRATUITS !

J'aurais pu faire avant ce que je n'ai fait qu'hier. Je suis allé, en effet, consulter le site de ce France Université Numérique et je suis consterné par ce que j'y ai lu, comme je l'ai déjà dit à propos de l'anglomanie. Je ne parle même pas du style abondamment métaphorique, avec, dès l'abord, une phrase comme « utiliser le numérique comme un véritable levier de transformation », comme si un levier pouvait servir à transformer quoi que ce soit ou la mention d'une "feuille de route [le sésame administratif universel] ambitieuse sur le numérique" alors que, manifestement, la réflexion, qui a présidé à tout cela, est des plus courtes, sinon nulle.

 Le projet ne concerne quasiment en rien les ETUDIANTS et les DIPLOMES, eux, ne sont même pas mentionnés. On peut le prouver ici par la simple mention d'une rubrique majeure du site qui s'intitule "En quoi ça me concerne" . Les quatre articles dont je reproduis le texte jusque dans sa typographie, sont :
1. JE VEUX SUIVRE UNE FORMATION mieux m'orienter avant d'entrer dans le supérieur,, améliorer la réussite de mes études ou accéder à la formation continue, valider les acquis et les compétences."
 Les points     2  JE SUIS UNE UNIVERSITE, JE SUIS UNE ENTREPRISE
                    3  JE SUIS UNE ENTREPRISE*
                    4  JE SUIS UN(E) ENSEIGNANT(E).
ne concernent pas la question des étudiants dont nous traitons. On constate que ne figurent pas ici les termes attendus "INSCRIPTIONS", "EXAMENS" et "DIPLOMES". Nous sommes donc bien dans le registre France Culture Universitaire et non pas dans une "université numérique".

En réalité, les étudiants sont, dans cette affaire, la cinquième roue de la charrette du FUN. Les éléments de "programmes" le confirment, s'il en est besoin. En fait, au lieu de mettre à disposition un vrai "cyber enseignement cohérent avec des filières précises sanctionnées, suite à des inscriptions réelles, mais quasi gratuites, par un examen et un diplôme", on fait, de bric et de broc, une espèce de salade composée culturelle où chacun, établissement ou individu, vient faire sa publicité, de l'université Joseph Fourier de Grenoble au CNAM de Paris qui, chacun le sait n'est d'ailleurs pas une université. L'attraction principale de cette prétendue université numérique sera, semble-t-il, Cédric Villani, une de nos médailles Fields, grand amateur de spectacle scientifique, qui viendra probablement donner ses enseignements au centre d'une araignée !

Tout cela a son intérêt voire son mérite, mais ce France Culture universitaire n'est en rien le projet universitaire démocratique et non mercantile (comme aux USA) qu'aurait pu imaginer un gouvernement de gauche.

Je constate d'ailleurs que, dans la première "action" (pour ne pas chercher plus loin), intitulée Dieu sait pourquoi "QuidQuam [avec un gros barbarisme mais on n'initie pas au latin dans les Moocs!] ? Eurêka !", destiné à la "vulgarisation scientifique" et aux lycéens qui, refusés dans les classes préparatoires scientifiques, iront peupler les premières années de SSM et de SNV, le responsable est un certain Daniel Hennequin ," chercheur au CNRS" (où, me semble-t-il, on n'enseigne guère !) et Maxime Beaugeois, "docteur en physique" (ce qui ne marque pas la moindre qualification à l'enseignement). De tels choix d'"enseignants" suscitent de ma part une interrogation : les universités ne sont-elles donc pas concernées par cette prétendue "université numérique" ?

Tout cela a donc l'apparence d'un verbiage inconsistant autour d'un projet inadapté dans lequel une bonne vingtaine de personnes dont les binettes nous sont proposées ont déjà fait leur lit ou trouvé leur fromage.

 L'énoncé des "axes majeurs de transformation" sont à eux seuls suffisants pour juger de la pertinence de cette entreprise.

Le premier "axe" consiste à "utiliser le numérique pour faciliter toutes les étapes du parcours de réussite de l'étudiant" dont, rappelons-le, on ne sait pas à quoi il mène. On attendrait ici de véritables de "cyber enseignements" spécialisés sur des domaines et sanctionnés par des diplômes.
 Le second axe (qui est non pas un "second" mais un "deuxième", puisqu'il en a un "troisième", mais on ne peut exiger une connaissance minimale de la langue française de la part d'auteurs qui se meuvent si joliment parmi les MOOCs) consiste à faire "du numérique un levier de rénovation pédagogique". Le rédacteur de ces textes est manifestement un admirateur d'Archimède, mais il est aussi peu familier du français que de la physique, car on voit mal comment le "numérique" peut être en même temps un "axe" et un "levier" !

"Le troisième axe vise à faire du numérique un outil au service de l'ouverture et de l'attractivité de l'université" ; on ne comprend pas bien pourquoi d'ailleurs, puisque précisément si cette entreprise réussissait vraiment en tant qu'université numérique, elle contribuerait plutôt à retirer des étudiants physiquement présents à l'université qu'à lui en ajouter.

Naturellement on ne saurait échapper à l'écologie et, sur la fin, on évoque, avec gourmandise, "l'écosystème de l'enseignement supérieur", expression dont le sens m'échappe un peu mais qui est assurément susceptible de faire briller les équipes de rédaction pour qui le numérique, qui était déjà un "levier", un "axe" et un "outil", devient en outre, "l'accélérateur de la démocratisation et de la réussite étudiante en France en Europe et dans le monde".

Puisqu'ils ont fini de rédiger leur projet de FUN (décidément de plus en plus "funny"), il faut de toute urgence affecter ces savants à ces grands projets de recherche industrielle innovante et en particulier à la conception du véhicule de demain dont rêve notre président !"

28 avril 2014
J’évite d'employer ici, comme précédemment,  l'acronyme doublement ridicule « FUN » pour ne pas fâcher notre ami Bernard Gensane auquel je recommande vivement, en revanche, d'écouter ( en « podcast ») l’émission diffusée hier,  dimanche 27 avril 2014, vers 20h, émission où il a été traité hier de FUN et des « moocs » français et qui s'intitule si joliment : « Soft power »!
Il y avait là deux invités (deux « guests » devrais-je dire) dont j'ai oublié les noms, mais dont l'un était le président de l'université de Paris X Nanterre et dont l'autre était quelque personnalité éminente du CNAM, ces établissements s’étant l'un et l'autre embarqués dans cette affaire de France Université Numérique si opportunément baptisée FUN, après, à en croire ces témoins, une longue réflexion, ce qui laisse mal augurer du reste.
 J'avais publié le 8 octobre 2013, dans le Club de Mediapart, un article sur cette question ; je l’ai reproduit ci-dessus car, sur ce dont il traite, je n'ai pas évolué depuis l'année dernière et mon information me semble bien meilleure que celle des intervenants de France Culture.
En effet, j’ai entendu quelques sottises au cours de cette émission, dont l'une des plus jolies était que, à en croire l'éminent personnage du CNAM, le MIT de Boston avait mis en place en Haïti un « mooc en créole ». Il se trouve que c'est une question que je connais bien et que cette information est totalement fausse. Ce brave homme confond en effet les moocs du MIT avec une opération dont le responsable est Michel DeGraff, lui-même Haïtien et effectivement professeur au MIT, mais dont l'objet nullement de diffuser en Haïti un enseignement de type universitaire. Je reviendrai dans la suite sur ce point comme sur d’autres, mais comme le texte de ce  billet est déjà bien long,
Je ne ferai que demain mes remarques conclusives.



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