Emission de Calvi ...sur la question des retraites comme vous l’aurez déjà deviné, avec comme invités Michel Godet (un peu bourru mais informé et lucide dans son appui à la majorité) et un économiste dont le nom m’échappe, mais qui sait, en général de quoi il parle. En face deux représentants syndicaux, l’un de l’UNSA, l’autre de la CGT ; ce dernier ce doit être un enfant naturel de Georges Séguy, dont il a le teint couperosé ; comme disait Coluche, encore un de ces types qui se lavent la figure avec un gant de crin !.
Rien de très neuf ; pour ceux qui n’étaient pas encore levés ou déjà partis à huit heures et demie, ce 16 juin 2010, Calvi nous repasse, en tranches fines et avec des sous-titres, le discours de Dalton Woerth. De la part de tous les participants, le discours plus ou moins prévisible, sauf de la part de l’économiste sans nom qui se montre fort sceptique sur l’effet et la portée des mesures annoncées.
Il est clair qu’augmenter de 1% la tranche la plus élevée de l’impôt sur le revenu ne va pas rapporter grand chose, si le bouclier fiscal demeure inchangé ( ce qui n’est pas très logique d’ailleurs !). Il en est de même pour les taxations du « capîtal » mais le petit (les assurances-vies, le livret A et le CODEVI je suppose) car, comme on le sait, les fortunes de France, même petites ou moyennes, ne se placent pas sur de tels supports. On nous prend vraiment pour des billes, mais il est vrai que, comme il y a bien plus de pauvres que de riches, il vaut mieux tondre les premiers que les seconds et cela d’autant que ces deniers ne sont pas assez stupides pour laisser leurs sous dans nos banques.
Bref rien que de banal sauf deux petites nouvelles intéressantes.
La première est donnée par l’économiste anonyme. Il évoque les régimes spéciaux qui, dans l’esprit de leurs concepteurs (en 1945), devaient tous être appelés à disparaître au profit d’un régime unique. De ce fait, à cause de Zola, de la Lison et de la Bête humaine, les cheminots roulants continuent à partir en retraite à 50 ans, sans avoir vu un morceau de charbon de toute leur carrière et conduisant leurs TGV en costume-cravate.
Il y a toutefois mieux encore. Un des régimes spéciaux était celui des mineurs. Il n’y a plus de mineurs depuis belle lurette (sauf peut-être quelques-uns, oubliés ou planqués dans des coins sombres, recrutés sur l’un ou l’autre des dizaines de milliers de postes créés par Gros Quinquin en 1981 pour ses chers électeurs du Nord), mais il y a encore actuellement 13.000 employés bénéficiaires de ce régime qui sont uniquement occupés à en assurer la gestion ! Savoureux si c’est vrai, mais l’économiste anonyme, que j’ai déjà vu chez Calvi, sait toujours de quoi il parle.
Deuxième moment plus drôle. Michel Godet, déjà titillé par le rappel ému fait par les syndicalistes des 100.000 postes de fonctionnaires que la RGPP va faire disparaître, rappelle perfidement que, depuis 1980, la France, qui pourtant n’était pas vraiment sous-encadrée au plan administratif, a créé un million de postes dans la fonction publique ! Il continue dans la même voie des dépenses inutiles et place une nouvelle banderille à propos de 120 milliards qui ne serviraient à rien, selon lui, sinon à maintenir des organismes dont l’une des finalités majeures est, en réalité, de subvenir aux besoins des appareils des syndicats. Ces derniers, en bonne logique, devraient vivre des seules cotisations de leurs adhérents, ou alors, comme, autrefois, le Parti Communiste Français, selon les immortels propos de l’inénarrable Robert Hue, de la vente du muguet au Premier Mai.
Les deux syndicalistes s’agitent nerveusement sur leur chaise, mais ne soufflent mot jugeant le terrain peu sûr ; le representant de la CGT rougirait de colère s’il n’était pas déjà rubicond, tandis que Calvi, selon son habitude, se marre en douce, mais passe à autre chose car, au fond, il ne veut pas perdre des acteurs confirmés et gratuits, toujours prêts à venir se montrer chez lui.
J’annonçais hier le déferlement des pubs pour les paris en ligne ; ça commence fort et les messages courriel de Betlic (Courbit et les Bains de mer (de) Monaco) envahissent déjà nos boites !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Cher Usbek,
merci de m'avoir fait pensé de regarder l'émission de Calvi, par chance visible sur internet.
J'ai toujours plaisir à y voir Godet qui sous un air bourru a toujours des réflexions pertinentes. Nul doute que ses réflexions sur les fonctionnaires n'en fassent pas l'ami des syndicats qui y recrutent l'essentiel de leurs quelques adhérents, insuffisants à les faire vivre. Donc bien vu à ce propos le SCUD envoyé en leur direction sur la masse consacrée soi-disant à la formation.
L'autre économiste, Jean Marc Daniel, me parait dans le vrai quand il dit que cette réforme ne suffira pas. Personne n'aura à ce sujet le conflit dramatique qui existe en France entre intérêt national ou collectif pour ceux à qui le mot national donne des boutons, et intérêt électoraliste. A ce sujet, j'ai regardé hier une petite animation de 2 ou 3 minutes censée présenter les propositions du PS qui m'a bien fait rigoler certes, mais qui révèle jusqu'où on est capable d'aller pour chercher des voix, quitte à considérer son électorat pour un ramassis de parfaits abrutis. A voir sur http://www.dailymotion.com/video/xdglo0_les-propositions-du-ps-pour-nos-ret_news#from=embed?start=4
Quant aux syndicalistes quand je les entend parler de justice, alors qu'ils n'ont cessé de défendre des régimes spéciaux au nom de l'acquis et en ignorant les réalités, il me faut aussi bien me marrer.
Apprécié aussi leurs silences gênés à quelques occasions.
Quant au rombier de la CGT, visiblement il s'est trompé de tenue, confondant dans sa hâte le bleu de travail et le costard et la cravate achetés pour la communion de la petite dernière.
Enregistrer un commentaire