BB : grandes oreilles et petite cervelle. Ce n'est pas de Babar (BB) qu'il s'agit ici, mais de Big Brother (BB aussi, le hasard étant, comme toujours malicieux et clairvoyant)!
L'espionnage universel par les services secrets américains (avec comme toujours la complicité de leurs amis britanniques) n'est pas chose nouvelle et il est certain que la fin de la guerre froide (en principe du moins) n'a pas mis un terme à ces pratiques, même si leurs cibles majeures et/ou favorites ont sans doute changé de localisation comme de nature, ce qui n'est même pas tout à fait sûr, à voir leur comportement à l'égard de l'Europe. Il est tout de même pittoresque de voir les Etats-Unis accuser Snowden d'"espionnage" (au profit de qui au fait vu la diffusion mondiale des informations par le "lanceur d'alerte"), dans une version nouvelle de l'arroseur arrosé !
Il est vrai que le voyage d'Obama en Afrique du Sud au chevet de Mandela (opération de com' loupée, hélas pour lui) est apparu fort opportun en dépit de ce contretemps qu'a pu compenser un peu la méditation solitaire ( tu parles!) dans la cellule du prisonnier. Enfin, on a fait du mieux possible!
Ayant lu ce lundi matin le billet de Victorayoli dans Mediapart (il est passé désormais en première page du Club) qui touchait à ce problème, qui fait grand bruit dans tous nos médias depuis quelques jours (comme si on ne s'en était jamais douté auparavant, ne serait-ce que sur le plan industriel à défaut du plan politique), j'ai suggéré, en réaction à ce texte et en ces termes, une stratégie de défense de notre part :
"Pourquoi ne pas intoxiquer Big Brother en causant tous "terrorisme" dans nos courriels, blogs, sites, twits, etc... Big Brother crèverait alors d'indigestion d'informations".
Pourquoi ne pas prendre Big Brother à son propre jeu et le noyer sous un flot d'informations équivoques, évoquant de façon plus ou moins directe le terrorisme ou pouvant être lues comme telles, sans évidemment correspondre en rien à une réalité quelconque, mais sans qu'il ait par ailleurs moyen de le savoir puisque le principe de base de Big Brother, évidemment stupide, est de soupçonner tout le monde
A la réflexion, cette idée m'est apparue de plus en plus intéressante, surtout au fur et à mesure que se développe une tension (voire une querelle) diplomatique, entre les États-Unis et l'Europe qui n'a guère de sens. Il est évident que les Américains, et ils ont déjà commencé à le faire, minimiseront les faits et tenteront de nous endormir avec le terrorisme, tout en continuant leur cuisine d'espionnage universel qui a bien d'autres finalités, industrielles et économiques entre autres.
Faute de pouvoir réellement les empêcher de le faire, je crois que la meilleure des parades serait au contraire de leur fournir un maximum de matière, jusqu'au point où l'abondance même de l'information les conduira à ne plus pouvoir en tirer quelque information que ce soit.
Grandes oreilles mais petite cervelle disait le titre de ce billet ; ce n'est pas d'aujourd'hui ! On a pu le constater déjà dans l'affaire du World Trade Center, où ils n'ont pas su distinguer, dans la masse des informations dont ils disposaient, celles qui étaient réellement pertinentes et qui auraient dû, de toute évidence, éveiller l'attention de services secrets d'information vigilants et efficaces à la fois, ce qui ne semble pas être leur cas.
Nous pourrions tenter de le faire ; un support (comme Mediapart ou blogspot) est admirablement placé pour cela par l'abondance des participations qu'ils peuvent réunir. Chacun pourrait diffuser, ne serait-ce qu'à travers toutes les adresses électroniques dont il dispose (chaque abonné doit en avoir deux ou trois centaines sinon davantage) des messages, pas trop explicites mais assez ambigus, qui permettent de donner à penser que leur auteur est en relation, en quelque sorte et en quelque chose, avec des entreprises, sinon terroristes ou du moins suspectes de sympathie à l'endroit de tels mouvements.
La chose n'est même pas véritablement nécessaire, car on pourrait très bien adopter des formes de codage intrigants et de sens ambigu (probablement d'ailleurs en usage dans les vrais courriels qu'échangent les vrais terroristes) du style « Nous avons fait ce qu'il faut pour JFK et nous attendons le feu vert" .
Comme le traitement de ces masses énormes d'informations ne peut guère se faire autrement que par des recherches à partir de mots-clés, il doit être extrêmement facile de semer une gigantesque pagaille dans le tri, inévitablement quotidien, de la masse des messages, sans qu'il soit possible à mon sens de reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit. Pour ne prendre que l'exemple du texte proposé "Nous avons fait ce qu'il faut pour JFK et nous attendant le feu vert", Big Brother verra sans doute dans JFK le nom du principal aéroport de New York, alors que ce texte peut évoquer, en fait, un message de félicitations et un petit cadeau destinés à Jean-François Kahn, pour son retour à Marianne ; nous attendons, pour le lui remettre, de pouvoir organiser une petite fête en son honneur. Qu'y a-t-il donc de répréhensible dans une telle formulation ?
Qu'en pensez-vous ?
mardi 2 juillet 2013
Big Brother : grandes oreilles et petite cervelle
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