En ce jour de 14 juillet 2013, j'ai appris, faute d'avoir regardé le spectacle lui-même, que les soixante militaires maliens invités à Paris avaient défilé, comme prévu, en tête de l'armée française sur les Champs-Élysées. Je ne doute pas que le spectacle ait été réussi, même si l'information était un peu floue, comme toujours dans nos médias. On annonçait, en effet, en tête du cortège le lieutenant Élisée Jean Dao (avait-il été choisi pour son prénom ?), affecté à Kidal, alors que l'image que j'ai pu voir, un peu par hasard dans Maliactu.net faisait apparaître, sans le moindre doute, que Monsieur Dao, à en juger par son embonpoint et ses galons (qui me paraissent être les mêmes que dans l'armée française) était colonel et non pas lieutenant. Je ne doute pas que, surtout s'ils venaient effectivement de Kidal où on ne les aime guère, ces braves militaires maliens aient apprécié leur séjour parisien ; j'espère toutefois que, compte tenu de la modestie de leur solde et des tarifs des professionnelles parisiennes, on avait prévu des "bons de saillie" payés d'avance !
Bref il était bien naturel qu'on fît défiler aux côtés des soldats français, ces militaires maliens, puisque les deux ministres français compétents et concernés (affaires étrangères et défense) avaient été décorés par leurs homologues maliens dès le samedi, à l'Hôtel Meurice s'il vous plaît, des croix de Grand Officier de l'Ordre National du Mali (une chacun !), tandis que des généraux et colonels français devaient, en ce même lieu, se contenter du grade de Chevalier ainsi qu'une piétaille de civils français dont on n'a pas jugé bon de préciser les noms. J'espère que les choses se passeront tout aussi bien le lundi15 juillet puisque notre Président de la République, et c'est bien normal, doit recevoir les insignes de Grand-Croix de l'Ordre National du Mali des mains de Monsieur Dioncounda Traoré.
J'espère toutefois qu'à Kidal, et plus généralement dans le Nord du Mali, ces échanges amicaux franco-maliens ont été appréciés à leur juste valeur et que les fourbes Tamasheq n'ont pas profité de l'absence de ces braves militaires pour causer des troubles, hélas prévisibles vu la situation générale surtout à l'approche des élections présidentielles
J'observe à cet égard qu'en dehors de ces festivités d'avant et après 14 juillet, la presse française a fort peu évoqué les événements du Mali et les élections du 28 juillet et que le Président de la République lui-même s'est montré fort discret et des plus vagues sur le Mali dans son intervention de l'Élysée.
La chose est d'autant plus inquiétante que l'on a pu constater, durant la semaine, quesi le gouverneur de la zone s'était bien enfin rendu à Kidal en vue de la préparation de ces élections, il ne s'y était guère attardé et que son aller-retour depuis Bamako avait été des plus rapides. Tout cela n'est pas de très bon augure et je ne partage pas l'optimisme du chef d'état-major de nos armées, l'amiral Édouard Guillaud qui voit un succès dans "la reprise en main de Kidal", ce qui me paraît une approximation, explicable mais fâcheuse, de la part d'un amiral s'exprimant sur le Nord Mali.
En fait, si l'on examine les seules sources un peu fiables où le Mali est évoqué et qui sont constituées par les rares infos de RFI, qui n'est pourtant pas aux mains du MNLA, on y fait état de nombre de tensions et d'incidents qui se cristallisent autour du camp militaire situé à l'ouest de la ville et qui se marquent aussi dans de nombreuses manifestations des divers défenseurs de l'Azawad contre la présence de l'armée malienne. On s'est obstiné, suite à l'accord de paix de Ouagadougou, laborieusement signé le 18 juin entre l'État malien et le MLNA, à maintenir, contre tout bon sens, la tenue et la date des élections le 28 juillet alors, de l'avis général, c'est évidemment impossible pour de multiples raisons dont chacune est suffisante seule.
Les choses ne se sont pas sensiblement arrangées, loin de là, depuis l'entrée du contingent malien dans la zone de Kidal le 5 juillet 2013. Le MLNA prétend d'ailleurs que les termes de l'accord de Ouagadougou ne sont pas respectés, en particulier au plan de la représentation dans les troupes maliennes de soldats originaires du Sud et du Nord et en raison de la présence de nombreux partisans du fameux colonel Gamou, suspecté d'exactions multiples contre les "peaux claires" (les Tamasheq) et récusé par les représentants du MLNA. Tout cela n'est pas très favorable à la tenue d'élections, surtout si l'on ajoute ces incidents à l'absence de listes électorales fiables comme à la question de la distribution des cartes électorales dans toute la zone.
Dans de telles conditions, la seule solution raisonnable aurait été le report de cette élection où l'on ne sait même plus le nombre de candidats (28 ou 36 ?) mais l'engagement irrévocable de Paris comme de Bamako sur cette date a été tel que ce serait perdre la face que de s'y résigner.
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1 commentaire:
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