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lundi 8 juillet 2013

Arbitrage Tapie : "Il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint". Beaumarchais



A la suite de la lecture de l'excellent (comme toujours) mais proprement stupéfiant article de Laurent Mauduit sur l'arbitrage Tapie et suite à la visite, hier, de Madame Christine Lagarde dans ma bonne ville d'(Aix-en-Provence, où elle n'a pas craint de venir pérorer, comment ne pas reprendre un vieux billet du 22 juin 2009 qui réunissait déjà les principaux protagonistes de cette affaire.

Cette formule du Mariage de Figaro paraît pouvoir s’appliquer à Madame Christine Lagarde, notre ministre des finances et de l’emploi, même si la canne, sur laquelle elle s’appuie parfois avec beaucoup de distinction et de grâce, ne semble pas la destiner, a priori, aux exercices chorégraphiques. Le titre de ce post relève plus du vocabulaire de Tapie que de celui de Madame Lagarde, à qui la canasta doit être plus familière que le poker!

Avocate de profession (mais avec une carrière américaine), elle règne sur Bercy et nos sous ; aussi ne l’ai-je pas entendue sans étonnement affirmer à la radio, il y a quelques jours, que la raison pour laquelle on avait jugé bon de mettre un terme à l’interminable affaire Tapie était que l’Etat avait déjà versé dix millions d’euros en frais d’avocats (merci pour eux!). Les avocats de Nanard, que j’ai entendus aussi par ailleurs, sont plus discrets, car ils entendent sans doute, au terme définitif de l’affaire, se payer sur la bête et avec un pourcentage sur les gains, à l’américaine, car Tapie, en principe n’a pas un euro en poche.

Petite curiosité fiscale. Nanard devrait, dit-on, 130 millions d’euros à l’Etat (en « dettes fiscales et sociales"), sans parler de ses créances au Consortium de Réalisation. Comment un citoyen, dans une situation financière et fiscale si désastreuse, peut-il continuer à loger Rue des Saints-Pères dans ce fameux, immense et luxueux hôtel particulier qu'il y possède et pour lequel, en son temps, le Canard enchaîné nous avait appris qu’il ne payait qu’une taxe d’habitation, minimale et forfaitaire, n’étant pas assujetti à l’impôt sur le revenu?

Quel homme ce Nanard ! Lui qui a commencé comme crooner, il pourrait reprendre le tube de Julio Iglesias « Je n’ai pas changé ! », à moins qu’il ne revienne à ses propres écrits à travers le répertoire du Bernard Tapy des années 60 ; il pourrait nous susurrer, après son succès final dans l’affaire Adidas, l’immortel couplet dont il est l’auteur:
"Et maintenant je suis content
Qu'avec elle ce soit terminé
Je vais pouvoir tout comme avant
Ha ! Recommencer à bien rigoler

Quel talent ! Tout cela est rigoureusement exact, même si la rime est moins riche que l’homme !


Mais revenons-en à Madame Lagarde, car je ne puis m’empêcher de craindre les analyses et les décisions ultérieures d’une ministre des finances et de l’emploi qui, pour ne pas risquer, fût-ce en vain, un ou deux millions d’euros de plus, accepte, le coeur manifestement léger, d’en perdre quatre cents !

Je n’entends pas être le centième à ratiociner sur cette affaire, aussi ténébreuse que compliquée et dans laquelle, de toute façon, nous-autres contribuables français serons les dindons de la farce.

La Gauche joue les vierges effarouchées, forte des connivences évidentes du pouvoir dans cette affaire. Bayrou a levé le lièvre, manipulé par Peyrelevade qui évidemment en sait long, pour plusieurs raisons, sur cette affaire. On ne doit pas oublier que c’est tout de même Mitterrand qui, pour contrer Rocard, a mis Nanard, introduit par Bérégovoy, sur orbite politique et en a fait un ministre, en continuant dans la suite à le protéger de diverses façons.

Quant au fameux tribunal arbitral, qui aurait touché un gros million d’euros d’honoraires, la droite sénile y était représentée par l’alpiniste Mazeaud et la gauche cacochyme par l’avocat Bredin (du cabinet Bredin-Badinter, ça doit vous rappeler des choses!). Bernard Iglesias a raison : rien n'a changé, mais rien n’a non plus été laissé au hasard dans tout cela !

On croyait Nanard fini après l’arrêt de la Cour de Cassation en octobre 2006, censé, dans notre système juridique, mettre un terme à toute action judiciaire. C’était compter sans la justice « privée ». Quoique fauché, Tapie, resté à la table quand on le croyait au tapis et sur les planches, en flambeur qu’il est, Tapie a fait tapis et raflé le magot !

Bravo l’artiste !

 

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