A la Commission
Cahuzac, qui s'apparente, de plus en plus, au fil des auditions, à un Bourbon
Comedy Club, le spectacle est permanent sans que les sorties soient
définitives, comme je l'ai fait observer dans un billet récent ; à la demande et
dans l'attente générales, nous aurons donc, dans la semaine, une seconde
audition de la vedette du spectacle. Tout donne à penser qu'elle sera à la
hauteur de la précédente. On est, en effet, bien loin de l'affaire Dreyfus où,
on s'en souvient, les questions ne devaient pas être posées, ici ce seront sans
doute encore une fois les réponses qui seront refusées à la commission, non
sans morgue, par l'intéressé lui-même. Toutefois, comme j'ai déjà fait une
hypothèse et un pronostic sur les explications que Jérôme Cahuzac donnera sur
la fausse vraie réunion du 26 janvier 2013 qui a eu lieu sans avoir lieu,
puisqu'elle n'était pas une "vraie" réunion, je n'y reviens pas. Il
se murmure que la galerie d'humoristes interviewés au Bourbon Comedy Club pourrait
s'enrichir de Monsieur Bauer qui réunit, de façon si pittoresque et si heureuse,
l'allure d'Oliver Hardy et la moustache d'Adolph Hitler.
La nouvelle
vedette du Bourbon Comedy Club a été, toutefois, cette semaine, Stéphane Fouks
dont il faut dire un mot liminaire car l'homme est des plus discrets et,
semble-t-il, volontairement ; sa notice du Who's
Who est quasiment vide (on y mentionne à peine un DESS de droit et il s'y
définit comme "directeur de société") ; il échappe aux filets de
Wikipedia et il fuit les médias, même s'il semble, par ailleurs, les assiéger
en faveur d'autres que lui !
S. Fouks, en
trois quarts d'heure, le mercredi 17 juillet 2013, a fait un passage remarqué
au Bourbon Comedy Club. Rien à en dire de plus que ce que contient l'excellent
article donné à mediapart le vendredi 19 juillet par Mathieu Magnaudeix et
auquel je ne puis que renvoyer avec chaleur et insistance. Je me contenterai
ici, à partir de ce texte, de quelques éléments d'une sémiologie rudimentaire et
légère, car je n'ai pas vu la prestation de Monsieur Fouks et c'est ce seul
article qui est à la fois la source et l'origine de ce billet.
La photo qui
l'orne est intéressante ; moins par l'air goguenard du héros (un prince de la
com' comme SF ne peut être qu'intérieurement mort de rire, à la seule idée de
jurer de dire toute la vérité et rien que la vérité !) que par un modeste
détail vestimentaire.
En effet, le
cadrage de la photo publiée fait qu'un doigt accusateur ( qui est en fait un
micro moderne, donc réduit à sa plus simple expression quasi digitale) est
pointé sur le bas de la chemise de S. Fouks qu'il n'a pas pris soin de faire
entrer de façon parfaite, ou en tout cas adéquate, dans son pantalon ! Ce
détail incongru ne risque-t-il pas d'obérer la validité des déclarations qu'il
aura pu faire dans la suite? Peut-on prêter serment en pareil équipage ? Dans
ce cas douteux, on peut imaginer qu'il l'ait fait exprès, donnant ainsi un
équivalent vestimentaire discret à la fameuse restriction mentale que pratiquaient
autrefois, en pareils cas, les Jésuites !
En fait, même si
c'était là une prudence préalable, il n'a même pas eu à se montrer avare de
réponses et, moins encore, à devoir opposer le refus d'obtempérer à ses
interrogateurs, si constant chez J. Cahuzac, puisque les députés ont été
extraordinairement peu curieux à l'égard de ses comportements et de ses
rapports avec Cahuzac, se contentant de ses réponses évasives ou dilatoires, de
toute évidence peu fondés. Il est vrai que Jérôme Cahuzac avait préparé le
terrain pour Monsieur Fouks en assurant aux députés qu'il n'avait pas joué le
moindre rôle dans sa communication, alors que mediapart disposait de
l'enregistrement, fait "le 3 décembre 2012 à 20 heures 49" d'une
longue conversation de S. Fouks avec Fabrice Arfi comme le rapporte, avec tous
les détails, Mathieu Magnaudeix dans son article.
À dire vrai, la
seule vraie curiosité de cette conversation entre Fouks et Arfi est que
Stéphane Fouks y jugeait sobrement, selon ses propres termes, que : « Tout ça est de la couille en barre »,
ce qui mérite, à soi seul, attention, cet objet anatomique ne se présentant que
fort rarement sous pareille forme.
C'est plutôt
l'analyse des propos mêmes de Stéphane Fouks qui justifie sa présence dans
cette galerie d'humoristes. S. Fouks est, en effet, on l'a vu et compris d'emblée,
excellent dans tous les rôles de composition, essentiels dans son métier.
Ainsi, pour n'en citer qu'un, celui de la modestie voire de l'humilité , une
vraie violette sous la mousse! Il réussit très bien aussi dans des formes
douces du travestissement léger de la vérité (n'allons surtout pas parler de
mensonge!). Ainsi, comme Monsieur Jourdain rappelait volontiers que son père
n'avait jamais été marchand de tissus mais qu'il se bornait à donner des
étoffes à ses amis contre de l'argent, Monsieur Fouks ne conseille pas ni J.
Cahuzac, ni quiconque ; sa seule fonction est, selon ses propres termes, de
dire aux intéressés ce qu'ils doivent faire et comment ils doivent se comporter,
ce qui est toute autre chose, vous l'aurez compris.
Si S. Fouks
rivalise parfois avec Monsieur Jourdain, c'est toutefois dans le rôle du benêt qu'il
excelle et, en l'occurrence, c'est dans l'imitation de Richard Virenque que Stéphane
Fox est, de très loin, le meilleur ; il affirme ainsi sans rire, dans ce
registre, : « Je me suis trompé de bonne foi ». Comment a-t-il pu résister, en
plein Tour de France, à ajouter à une formule si heureuse le désormais fameux «
à l'insu de mon plein gré"?
Bravo l'artiste,
mais à nous prendre ainsi pour des imbéciles (sans parler de l'offense à la représentation
nationale), permettez-nous de vous dire "Fouks off Stéphane !".
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