Le jour même où j'envoyais à l'éditeur le texte électronique final et la quatrième de couverture du livre que j'ai finalement décidé de publier sur l'université française, j'ai lu le billet mis dans son blog par Bernard Gensane qui s'intitule "Vers un statut sarkozien des enseignants du supérieur", accompagné d'un commentaire en forme de sous titre :"Hollande-Fioraso est la continuation de Sarkozy-Pécresse en pire".
En ce 1er octobre 2013, qui était autrefois la rentrée des classes, nos points de vue sont curieusement proches à certains égards, quoique très sensiblement différents à d'autres. En guise de très modeste scoop, je vous livre le titre du livre (215 pages à paraître chez l'Harmattan) que j'ai finalement retenu après quelques autres : Université : l'impossible réforme. Edgar, Valérie, Geneviève et les autres.... Sans doute quelques ministres, dont surtout Claude Allègre m'en voudront-ils un peu de ne pas les avoir mentionnés; mais, depuis 68 le titre aurait été décidément trop long pour le format de l'ouvrage et en outre à l'exception de Savary et d'Allègre, ils n'ont, pour la plupart, pas fait grand chose.
Le billet de Bernard Gensane s'appuie essentiellement sur les idées qui ont été présentées lors de la réunion de "concertation" tenue « par la Direction des ressources humaines (DGRH) du ministère de l'enseignement supérieur et la recherche ( MSER ; on a, une fois de plus, oublié "l'espace" qui fait, si joliment partie des attributions de Madame Fioraso et qui fait rêver, tout en lui donnant moins de tracas que les deux autres) sur un projet de modification du décret fixant les dispositions statutaires applicables aux enseignants-chercheurs.
On pourrait juger, et cela montre l'importance des transformations envisagées, que le projet implique, d'abord et surtout, un changement dans « les seuils de représentation des deux sexes dans les comités de sélection, conséquence de la loi numéro 2013 – 660 du 22 juillet dernier sur l'enseignement supérieur et la recherche" (dite loi ESR ou loi Fioraso). Il m'avait, pauvre de moi, totalement échappé que l'établissement de la "parité" dans ces instances allait régler enfin nos problèmes universitaires et nous faire bondit dans le classement chinois qui préoccupe tant !
Je vous invite donc à lire le blog de B. Gensane car je n'en évoquerai bien entendu que quelques points dont certains (dont il n'est en rien responsable), m'apparaissent d'ailleurs tout à fait obscurs, en particulier celui qui concerne « le droit à la recherche pour les enseignants chercheurs". Je crois que, dans certains cas, il serait moins nécessaire de leur ouvrir un droit à la recherche que de prendre des dispositions pour les obliger à en faire, surtout dans certaines disciplines universitaires.
Bernard Gensane souligne d'ailleurs que nombre de ces dispositions sont « vivement combattues par la communauté universitaire », mais on comprendra au terme de mon billet ce qu'est cette "communauté". On verra, dans mon livre et dans le détail (pages 104-105) ce qu'il faut penser de ces mouvements "exceptionnels de 2009" pour combattre le projet Pécresse de réforme des services. Ils sont, en effet, tout à fait exceptionnels, non par leur ampleur mais par le fait que, pour la première fois dans l'histoire de l'université française, on a pu voir le SNESUP et l'Autonome Sup défiler la main dans la main !
Les questions de "procédure de qualification par le CNU" avaient été abordées au Sénat, en première lecture, et très contestées (contre l'avis de la ministre), en particulier par les représentants d'Europe Ecologie-Les Verts qui, à vrai dire n'y entendaient pas grand chose. J'en parle en détail dans mon livre (chapitre sur "Le CNU et la loi ESR") mais j'y reviens d'autant moins ici que les amendements proposés n'ont finalement pas été retenus dans le texte définitif de la loi.
« Des améliorations de carrière, pourtant très attendues, ne figurent pas dans le projet en l'état [… ] Enfin le ministère se garde bien d'évoquer le volume horaire du service d'enseignement dont le SNESUP demande la réduction à 150 heures HTD". J'ignorais cette dernière revendication du SNESUP qui est toutefois bien dans l'esprit syndical qui pose deux problème. D'une part, ce service est moindre que dans la pluprt des pays de même type (USA, RFA, etc.) et surtout, d'autres part, dans les universités françaises voisinent, avec les enseignants du supérieur, des PRAG (agrégés) et des PRCE (certifiés) qui accomplissent un service double pour des salaires souvent inférieurs. Le SNESUP ne serait-il pas au courant de tout cela ?
Je suis en revanche tout à fait d'accord avec la conclusion du billet : "ce projet est marqué par des tentatives insidieuses de remise en cause des procédures nationales, et par la primauté, qui continue à être accordée, aux mécanismes locaux de recrutement, de promotion et d’affectation des services".
In cauda venenum : Les derniers mots du billet sont "Source : SNESUP". N'aurait-il pas été préférable et plus éclairant de la mentionner en commençant ? A vrai dire, je m'en doutais un peu.
mercredi 2 octobre 2013
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