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dimanche 20 octobre 2013

François Hollande : « Oignez vilain, il vous poindra ! ». Le piège


François Hollande, qui a pris tout le temps de la réflexion avant de faire connaître sa position sur l'affaire Leonarda qui a occupé toute la fin de semaine, aurait dû mettre à profit ce délai pour relire Gargantua (XXXII ,1546) pour y retrouver le dicton fameux qu'il connaît certainement : "Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra ! ". Cet adage est plus convenable qu'un autre, bien plus ancien et donc bien plus rude dans sa forme : "Oigniez a mastin le cul, il vous chiera en la paume ".

Ces deux proverbes se sont avérés tout à fait adaptés dans le cas de Monsieur Resat Dibrani qui, devant la proposition de notre Président de la République, non seulement a regimbé mais formulé des menaces à l'égard de François Hollande et de la France, en affirmant si le retour "n'est pas possible gentiment, alors il se fera de force". Voilà un homme qui sait parler et je m'étonne qu'il n'ait pas demandé la jouissance de la Lanterne et quelques millions d'euros au titre du préjudice moral voire une mobilisation générale au Kosovo !

Il faut reconnaître que, pour diverses raisons qui, généralement, ne sont guère avouées, les positions des intervenants sur cette affaire sont extrêmement curieuses, en particulier par la dissimulation systématique des faits, tout particulièrement pour ce qui touche ce redoutable Monsieur Resat. Ses antécédents, soigneusement gazés dans la presse de gauche (et en particulier comme on le verra dans Mediapart, si sourcilleux sur la morale de tous ses adversaires), le sont jusqu'au ridicule dans l'article de Carine Fouteau du 19 octobre 2013. Par manque de chance ces "informations" (j'hésite ici à user de ce terme) sont réfutées aujourd'hui même par celle de la presse italienne. Elle a fini par donner son point de vue sur l'affaire, puisque la famille Dibrani a vécu en Italie durant longtemps et est en réalité italienne, ce qui lui interdit évidemment tout recours au droit d'asile en France.

Si les accusations portées contre le père en matière de falsification de documents d'identité et de violences familiales ne sont pas très nouvelles, puisque on les a signalées également en France, on apprend que ses deux grandes filles, dans leur enfance, ont été contraintes à la mendicité, délit qui manquait jusqu'à présent au palmarès de Monsieur Dibrani qui ne comprenait guère que la destruction de ses pèces d'identité, les fausses déclarations, la production de faux documents achetés sur place, les violences familiales, et, on l'apprend désormais aussi, une implication dans une affaire de cambriolage. Tout cela est donc un peu loin de l'image idyllique qu'on a voulu et que certains cherchent toujours à en donner, comme on va le voir.

L'article de Carine Fouteau, à la une de MDP, est une merveille de présentation fallacieuse des données fâcheuses sur le personnage qu'il faut bien citer, en passant bien sûr et surtout tout en tentant de les minorer systématiquement par une rhétorique de la litote qu'on juge habile et propre à tromper les lecteurs de MDP dont elle semble avoir une piètre opinion!

Je n'en citerai que deux ou trois brefs exemples, car il faudrait tout citer en un tel texte : toute la présentation des faits y est biaisée, ce qui me conduit à reprendre pour un instant mon ancien métier pour en faire une explication de texte très partielle mais significative. Je cite en numérotant les points que concernent mes remarques :

« L'éclairage médiatique a été ainsi placé sur Resat Dibrani [1]. Ses « mensonges » et autres contradictions [2] ont eu tôt fait de le discréditer, alors que les arrangements avec la vérité [3] sont relativement fréquents [4] dans ce type de procédure qui représente une question de survie pour les personnes qui les engagent. [...] .Ce père de 47 ans a été présenté comme peu fiable, violent et irascible [5] . Il aurait [6] commis « quelques larcins » [7] et frappé sa femme et deux de ses filles [8] ».

On devrait, dans les classes, faire étudier un tel texte pour y voir un exemple parfait et systématique de mauvaise foi et de présentation fallacieuse de données.

N° 1. Les guillemets qui encadrent "mensonges" tendent à donner à penser que ces prétendus "mensonges" n'en sont pas et que les "autres contradictions" n'en sont pas davantage. Innocent Resat. qui a même été assez sot pour préciser le prix d'achat de ses faux documents d'identité.

N° 2 et 3. Ces "prétendus" mensonges ne sont, modestement, que des « arrangements avec la vérité ». On passe de la litote à la comédie. Monsieur Resat Jourdain dans le Kosovar gentilhomme ! . Ces "arrangements", "relativement fréquents dans ce type de procédure" » sont des "outrages à magistrats". Pour C. Fouteau ce ne sont là qu'espiègleries !

N°4. Pourquoi M. Dibrani aurait-il un traitement spécial alors qu'il accumule les motifs légitimes et fondés de refus à ses demandes répétées d'asile politique (bien entendu mensonger aussi) ? Est-ce que le nombre des mensonges comme la fréquence des accusations diverses sont des justification à ses actes?

N°5 "Ce père de 47 ans a été présenté comme violent " . Faut-il insister sur l'usage de ce verbe "présenter" qui donne à penser qu'il s'agit simplement d'une présentation mensongère alors qu'il a été l'objet de plainte pour violences familiales sur sa femme et ses filles de la part de son épouse, et que confirment ces violences familiales tous les témoignages recueillis!

N°6. "Il aurait commis" ; je ne commente même pas l'usage suspicieux du conditionnel

N° 7."Quelques larcins". Je ne sais pas comment Carine Fouteau qui aime tant les clichés a pu éviter ici l'adjonction de l'épithète "menus" qui est habituelle en pareils cas ?

Le portrait du père est achevé et il se trouve désormais confirmé par d'autres témoignages, dont les plus récents qui viennent d'Italie et le confortent en tous points.
La présentation des circonstances de l'interception de la jeune fille est un point essentiel. L'article de C. Fouteau précise et je cite 
"La jeune fille a été appelée sur son téléphone portable alors qu’elle se rendait avec sa classe à l’usine Peugeot de Sochaux pour une sortie scolaire. Si la décision d’éloigner la famille est « justifiée en droit » car « aucun des recours (…) n’a été jugé recevable par la justice administrative ni par la justice judiciaire », en revanche, les forces de police, en allant chercher Leonarda dans le bus, « n’ont pas fait preuve du discernement nécessaire », indique l'IGA.
« Essentiellement focalisée sur l’objectif de parvenir à regrouper la famille et de ramener la jeune fille auprès de sa mère, l’attention des forces de l’ordre n’a pas été éveillée par le fait que Leonarda Dibrani se trouve dans un bus dans le cadre d’une sortie scolaire. Elles n’ont pas pris la mesure des enjeux que représenterait une intervention pour interrompre cette sortie. Elles n’ont pas considéré être dans le cadre des instructions interdisant toute interpellation dans des établissements scolaires ou à proximité de ceux-ci », regrettent les deux inspecteurs, qui tentent d’expliquer le geste des agents de police en affirmant que des personnes soutenant la famille avaient donné leur accord." C. Fouteau, 19/10/2013

J'ai mis en gras le point essentiel, naturellement, quasi omis. Je n'insiste pas sur la sottise de ces "deux inspecteurs" qui "tentent d'expliquer le geste des agents de police" ; en vain bien entendu car il est inexplicable et injustifiable ! Se pose néanmoins la vraie et seule question qu'on essaye d'éviter. Qui a bien pu pu donner le numéro de téléphone portable de Leonarda à la police?

C'est là qu'interviennent "les personnes soutenant la famille", c'est à dire en fait les "associations de soutien" qui, depuis près de cinq ans, ont organisé les recours successifs contre un refus d'asile politique tout a fait fondé. Ce sont ces PERSONNES elles-mêmes qui ont adressé ou permis cet appel téléphonique à la jeune fille pour lui apprendre que le reste de la famille allait partir. Ce sont ces seules "PERSONNES" et non les policiers qui pouvaient connaître le numéro de téléphone portable de Leonarda qui n'avait pas dormi chez elle la nuit d'avant, par hasard bien entendu !

Tout cela est évidemment caché ou mentionné volontairement de façon si lointaine qu'on peut se demander s'il n'y a pas eu là une organisation d'un piège tendu à la police qui est tombée dans le panneau ! Peut-on, en tout cas, montrer plus de mauvaise foi dans la description d'une situation, quelle que soit l'opinion qu'on ait de la chose, quand on se prétend "journaliste" et surtout dans un organe de presse où l'on ne cesse d'invoquer le droit à l'information et la déontologie de cette profession.

Cerise sur un gâteau déjà bien chargé, un commentaire de cet article, au ton décalé par rapport à la ligne de MDP et qui a miraculeusement échappé à la censure (à cause du week-end sans doute:) :
"La description de Leonarda comme une lycéenne modèle, studieuse a l'école, relève également de la fable. "Selon les données recueillies par la mission, les absences de Leonarda au collège sont de 66 demi-journées en 6e, 31 en 5e, 78 en 4e et 21 1/2 depuis le début de l'année scolaire actuelle." Il est aussi précisé que "la jeune fille découchait régulièrement" (page 9), souvent pour aller chez son copain à Pontarlier."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonsoir, je vous croyais parti définitivement chez MDP

je suis de votre avis, il y a anguille sous roche et ce dossier était une bombe à retardement, emploierait on le terme de coup d'Etat on exagèrerait à peine
Valls avait la manette pour stopper ça mais lui a t on signalé ce machin embrouillé?