jeudi 24 octobre 2013
"Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle" ou "le festin des mercenaires"?
Je ne sais pas si, en la circonstance et compte tenu de la suite, vous préférez Néron ou Salammbô. Le choix du titre ne dépend que de vous, mais la consternante réalité des faits reste la même. Sortez vos mouchoirs et préparez les Kleenex, car le week-end du 30 novembre 2013 vous risquez d'être privé du spectacle du championnat de France de football, trompeusement dénommé désormais, selon le modèle commun, (mais seule l'étiquette a changé) Ligue 1 et Ligue 2, ces termes ayant remplacé les anciennes et infamantes dénominations de première et deuxième divisions qui avaient au moins le mérite de ne pas attenter à la langue française ; on y usait en effet de l'ordinal, seul possible en pareil cas. On ne peut toutefois demander aux "gros pardessus" officiels du foot de connaître le français ; ils ont déjà bien du mal avec le foot !
La moustache de Monsieur le Président de la Ligue de Football Professionnel est encore toute frémissante d'indignation ; cette menace de grève, en réponse à la mesure qu'on annonce sur les oeuvres vives financières du foot, n'est pas vaine dans sa bouche. Le président Hollande, qu'on dit amateur de football, risque donc se résigner à la prendre en considération, sans pour autant choisir la vraie bonne décision en la matière.
À dire le vrai, cette qualité même d'amateur de football devrait le conduire, non seulement à maintenir le prélèvement fiscal de 75% sur les revenus annuels d'un million d'euros et donc à accepter par là le principe de cette grève, mais, éventuellement, il pourrait même faire en sorte de la prolonger. En effet, désormais, tous les vrais amateurs et connaisseurs de ce sport peuvent satisfaire leurs appétits de vrais spectacles sportifs en regardant, grâce à la télévision, les championnats anglais espagnols et italiens (par ordre de mérite, les épreuves françaises n'ayant évidemment aucun titre à figurer dans un tel palmarès).
Car les "représentants" du football français, officiels ou dirigeants de clubs professionnels, n'ont pas la moindre vergogne à se comporter comme ils le font, dans la situation que connaît l'immense majorité des Français et à venir inviter cette misérable population à verser des torrents de larmes sur les pauvres travailleurs du protège tibia (j'hésite à use du terme de "sportifs" au vu des prestations de ces joueurs et du discours de leurs représentants) qui devront payer 75 % d'impôts si leur revenu annuel dépasse le million d'euros. Les pauvres !
Indépendamment de toutes ces considérations, le sport professionnel, puisqu'il attire ainsi l'attention sur ses maux financiers, devrait être l'objet d'attentions infiniment plus vigilantes de la part des services fiscaux et douaniers compétents en la matière, car il me paraît clair que, tant pour les transferts que pour les salaires, le sport français et, d'une façon plus générale, le sport international est une immense et permanente blanchisserie où viennent retrouver leur virginité les milliards issus de tous les trafics du monde. N'oublions pas que l'un des premiers et des plus actifs promoteurs du blanchiment d'argent sale dans le football a été, à la fin des années 70, le grand Pablo Escobar qui a failli amener ainsi la Colombie sur la plus haute marche du championnat du monde de football.
Quelques chiffres car, bien entendu, on ne les trouve guère dans le discours officiel et on ne risque guère de les imaginer, si l'on a le malheur, de temps en temps, de suivre ne serait-ce qu'une dizaine de minutes d'un match de championnat de France de football.
En France, il y a en effet (et ce total ne prend pas en compte Monaco qui n'est pas en France comme vous le savez !) cinquante trois joueurs dont le salaire annuel est supérieur à 1 million d'euros, sans compter les multiples embrouilles de fraudes fiscales qui font que des primes et/ou des compléments de salaires sont versés, ici ou là, dans des paradis fiscaux, comme tout le monde le sait sans que personne ne le dise. Ne parlons même du fait que ce sont les EMPLOYEURS qui payent les impôts !
Il est certain qu'à regarder le spectacle qui est donné sur nos stades dans les épreuves de ce championnat, on peut guère imaginer que l'équivalent de cinq équipes de football complètes sont sur les terrains chaque semaine et que ces gens-là sont payés au moins 1 million d'euros par an. C'est évidemment consternant mais le problème n'est pas là.
On pourrait dire d'ailleurs que le fol accroissement des salaires des joueurs (alors qu'il y de moins en moins de spectateurs présents) a été inversement proportionnel à la qualité du jeu des équipes. On se demande comment des spectateurs vont jusqu'à payer de 30 à 90 € pour aller voir ses sinistres guignolades tandis que près de 90 % des Français sondés jugent que les joueurs de l'équipe de France sont trop payés. C'est encore pire pour tous les joueurs qui opèrent dans notre championnat.
Je ne crois pas un instant que ni les dirigeants de la fédération ni les principaux dirigeants de clubs se soucient le moins du monde ni des joueurs eux-mêmes ni des spectateurs, et encore bien moins s'il est possible, des seconds que des premiers. Ils ont d'ailleurs parfaitement raison, puisque l'on continue à les applaudir dans les stades au lieu de les accabler, à chacune de leurs apparitions, de tomates et d'oeufs punais. Tout ce milieu est parfaitement nauséabond er quand on voit jouer, par exemple l'Olympique Lyonnais, on a peine à imaginer que treize joueurs de cette équipe gagnent plus d'un million d'euros par an, comme d'ailleurs 13 autres des Girondins de Bordeaux ou du LOSC, sans parler des 17 que compte l'Olympique de Marseille et des 21 qui portent le maillot du Paris-Saint-Germain. Tout cela ne sert pas grand-chose d'ailleurs quand on voit qu'une équipe comme Monaco, qui doit compter une bonne quinzaine de millionnaires arrive péniblement à faire match nul avec Sochaux, avant dernier de notre pitoyable classement de Ligue 1.
Tout cela est scandaleusement nul au plan sportif et sans doute fiscal, mais, après tout, les gens qui, comme moi, ne regardent jamais les matchs des clubs français n'ont pas de raison de s'en plaindre. Côté FFF ou LFP, s'ils ont entendu parler de ça, ils vont faire à notre président le coup du "panem et circenses" mais le pain est rassis depuis des mois et les lions édentés depuis des années ! Reste le "lien social" mais la ficelle est à sens unique !
En revanche, côté gouvernement, les propos du ministre spécialisé sont bien timides et font craindre le pire ; elle allègue simplement que "la population ne comprendrait pas que le football professionnel ne participe pas à l'effort collectif". Foutaises ! La seule réponse serait le passage pour cette catégorie de sportifs de 75 % à 90 % d'impôts (car en plus ils ne les payent même pas !), taux avait été choisi pour les plus hauts revenus par le président Roosevelt au moment de la grande crise américaine. Peut-être le président François Hollande passerait-il alors dans les sondages de 23 % à 86 % de satisfaits, ce qui est justement le pourcentage des Français qui considèrent que les revenus de ces footballeurs sont scandaleux ! Le tout devrait être assorti bien sûr de contrôles impitoyables des services fiscaux et de la TRACFIN (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins) qui feraient sûrement un carton !
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