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dimanche 17 mars 2013

Le trésor du pirate


Nous avons toutes et tous lu et aimé dans notre enfance L'île au trésor de Stevenson et nous avons rêvé avec lui de la découverte de ce fabuleux trésor.
"Fifteen men
On the dead man chest..."

Cette fiction est parfois réalité et à la Réunion, par exemple, de nos jours encore, certains rêvent de trouver le trésor d'Olivier Levasseur, dit "La Buse", un fameux pirate qui fut pendu dans l'île en 1730. En 1720, il avait capturé au port, un navire, Notre Dame du Cap, à bord duquel se trouvait le vice-roi des Indes portugaises qui avait dû faire escale à la suite d'une tempête. A bord, il y avait une fabuleuse cargaison de pierres et de métaux précieux dont le pirate se borna à s'emparer sans demander d'autre rançon.

La Buse passe pour avoir caché dans l'île (ou dans une autre des Mascareignes ou des Seychelles car il passa dix ans dans la zone) le fabuleux trésor du Vice-Roi.

La prétendue tombe de La Buse (au cimetière de Saint Paul qui n'existait pas lors de son exécution !) est plus facile à trouver que son magot que certains ne renoncent pas toutefois à découvrir. Il y a quelques décennies encore des bourgeois de l'ïle (dont un président du Conseil général, pour vous montrer qu'il ne s'agissait pas là de rêveries d'ivrogne) ont mené une campagne très active de fouilles dans le Sud-Est de l'île, en vain semble-t-il. Un personnage très connu de l'île, J. Tipveau, dit "Bibik", contribua aussi par ses récits à entretenir la légende du trésor de La Buse.

Au Nord-Mali, on va sans doute jouer, dans les années qui viennent, non pas l'île au trésor mais le trésor au désert. Le fameux Abou Zeid, que de nombreux témoignages déclarent mort, était en fait, dit-on, le seul dépositaire et gérant du trésor d'Al Qaïda et il a sans doute emporté dans sa tombe le secret de sa localisation. C'est un peu, dans un autre genre, l'histoire de Yasser Arafat dont on disait, après sa mort, qu'il était le seul à connaître, non pas les lieux d'enfouissement du trésor palestinien mais les diverses banques où avaient été ouverts les comptes numérotés destinés à recueillir les finances de mouvement.

Si l'importance du magot d'Abou Zeid n'est pas connue, on en connaît bien en revanche les sources. Les modes de financement sont  ceux des organisations mafieuses. On trouve trois grandes sources. La première, pour les djihadistes, est l’argent de ces rançons que pourtant personne ne verse! En fait 50 millions de dollars ont été payés dans la zone depuis 2003. L’Espagne et l’Italie auraient donné 8 millions d’euros pour libérer leurs ressortissants en 2009. Abou Zeid réclamait 90 millions d’euros pour la libération des sept otages français! Deuxième source de financement : la drogue. Les djihadistes se contentent souvent d’assurer la sécurité des trafiquants et prèlèvent leur dîme sur les produits. Troisième source de revenus, moins importante : l’argent du Qatar sous le couvert de l’aide humanitaire.

Mais revenons au trésor d'Abou Zeid. Nous ne sommes plus au temps des bonnes vieilles cartes où il fallait compter les pas, repérer les arbres et les rochers et où les malheureux complices de l'enfouissement du trésor devaient laisser leurs os dans la même fosse où l'on avait enfoui le trésor, de façon à s'assurer de leur part un silence définitif.

Peut-être Abou Zeid en a-t-il fait autant, à moins qu'il n'ait lui-même manié la pelle et la pioche ou qu'il ait choisi un autre type de cachette ; toujours est-il que le bruit court que, sans avoir besoin de faire des cartes ou des plans, il utilisait, en homme plus moderne, un GPS, grâce auquel il pouvait retrouver aisément les ccordonnées et les emplacements des différentes caches où il avait déposé son magot.

Cela risque de compliquer singulièrement la tâche des futurs amateurs de trésors qui devraient peut-être chercher plutôt le GPS que le fric !

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