Nous avons toutes et tous lu et
aimé dans notre enfance L'île au trésor de Stevenson et nous avons rêvé avec lui de la découverte de ce fabuleux trésor.
"Fifteen
men
On
the dead man chest..."
Cette fiction est parfois réalité
et à la Réunion, par exemple, de nos jours encore, certains rêvent de trouver
le trésor d'Olivier Levasseur, dit "La Buse", un fameux pirate qui
fut pendu dans l'île en 1730. En 1720, il avait capturé au port, un navire,
Notre Dame du Cap, à bord duquel se trouvait le vice-roi des Indes portugaises
qui avait dû faire escale à la suite d'une tempête. A bord, il y avait une
fabuleuse cargaison de pierres et de métaux précieux dont le pirate se borna à
s'emparer sans demander d'autre rançon.
La Buse passe pour avoir caché
dans l'île (ou dans une autre des Mascareignes ou des Seychelles car
il passa dix ans dans la zone) le fabuleux trésor du Vice-Roi.
La prétendue tombe de La Buse (au
cimetière de Saint Paul qui n'existait pas lors de son exécution !) est plus
facile à trouver que son magot que certains ne renoncent pas toutefois à
découvrir. Il y a quelques décennies encore des bourgeois de l'ïle (dont un
président du Conseil général, pour vous montrer qu'il ne s'agissait pas là de
rêveries d'ivrogne) ont mené une campagne très active de fouilles dans le Sud-Est
de l'île, en vain semble-t-il. Un personnage très connu de l'île, J. Tipveau,
dit "Bibik", contribua aussi par ses récits à entretenir la légende du
trésor de La Buse.
Au Nord-Mali, on va sans doute
jouer, dans les années qui viennent, non pas l'île au trésor mais le trésor au désert. Le fameux Abou Zeid, que de nombreux témoignages déclarent mort, était en
fait, dit-on, le seul dépositaire et gérant du trésor d'Al Qaïda et il a sans
doute emporté dans sa tombe le secret de sa localisation. C'est un peu, dans un
autre genre, l'histoire de Yasser Arafat dont on disait, après sa mort, qu'il
était le seul à connaître, non pas les lieux d'enfouissement du trésor palestinien
mais les diverses banques où avaient été ouverts les comptes numérotés destinés
à recueillir les finances de mouvement.
Si l'importance du magot d'Abou
Zeid n'est pas connue, on en connaît bien en revanche les sources. Les modes de financement sont ceux des organisations mafieuses. On trouve
trois grandes sources. La première, pour
les djihadistes, est l’argent de ces rançons que pourtant personne ne verse! En
fait 50 millions de dollars ont été payés dans la zone depuis 2003. L’Espagne
et l’Italie auraient donné 8 millions d’euros pour libérer leurs ressortissants
en 2009. Abou Zeid réclamait 90 millions d’euros pour la libération des sept
otages français! Deuxième source de financement : la drogue. Les djihadistes se
contentent souvent d’assurer la sécurité des trafiquants et prèlèvent leur dîme sur les produits. Troisième source de revenus, moins importante : l’argent du
Qatar sous le couvert de l’aide humanitaire.
Mais revenons au
trésor d'Abou Zeid.
Nous ne sommes plus au temps des bonnes vieilles cartes où il fallait compter
les pas, repérer les arbres et les rochers et où les malheureux complices de
l'enfouissement du trésor devaient laisser leurs os dans la même fosse où l'on
avait enfoui le trésor, de façon à s'assurer de leur part un silence définitif.
Peut-être Abou Zeid en a-t-il
fait autant, à moins qu'il n'ait lui-même manié la pelle et la pioche ou qu'il
ait choisi un autre type de cachette ; toujours est-il que le bruit court que,
sans avoir besoin de faire des cartes ou des plans, il utilisait, en homme plus
moderne, un GPS, grâce auquel il pouvait retrouver aisément les ccordonnées et les emplacements des différentes
caches où il avait déposé son magot.
Cela risque de compliquer singulièrement
la tâche des futurs amateurs de trésors qui devraient peut-être chercher
plutôt le GPS que le fric !
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