Notre président,
que ses amis, comme tous ceux qui l'ont approché, disent fort amateur de
petites blagues et expert en la matière, n'aura pas longtemps contrarié cette
pente naturelle qu'on peut juger peu compatible avec sa nouvelle fonction. Mais
après tout, un président normal ne doit peut-être pas renoncer totalement aux
petites blagues qu'il juge normales. Nous autres Français sommes, sur ce point,
très coincés ; les présidents des Etats-Unis non seulement se livrent volontiers
et souvent à de telles "blagues", mais tous ont même, toujours, une
équipe de "gagmen" spécialisés chargés de leur les préparer à
l'avance pour toutes les circonstances.
F. Hollande a
commencé timidement avec la succession du pape, en disant que nous n'aurions
pas de candidat ; il a continué, de façon moins drôle, à propos de son
prédécesseur au salon de l'agriculture en répondant à la question d'une enfant
sur la présence de Sarkozy qu'on ne le reverrait plus. Ce n'était pas terrible
et, en outre, incertain ; il aurait pu, de façon plus drôle parmi les animaux
exposés, lui indiquer, pour rire un peu, un taureau, un bouc ou un verrat.
Nous attendons désormais
de sa part, vu sa réputation, quelques productions de meilleur aloi.
Peut-être en
avons-nous déjà eu une, ce vendredi 8 mars 2013, avec l'annonce du rapatriement
de 30 soldats français blessés au Mali. Dans mon post d'hier, j'avais d'emblée
jugé cette nouvelle, fort inattendue, quelque peu plaisante ; elle m'avait même
inspiré aussitôt une interprétation en forme de blague où je faisais part de
mon espoir qu'en fait de blessures de guerre, il ne s'agissait, au pire, que de
foulures et de coups de soleil.
Sans le savoir
j'avais mis dans le mille! J'avais hélas raison et l' on nous a dit
effectivement que ces grands blessés militaires, rapatriés d'urgence et à
grands frais, étaient pour l'essentiel atteint de ce genre de blessure.
On aurait dû
tout de même les informer en les envoyant en mission là-bas de la nature accidentée
du terrain du Nord-Est du Mali, ce qui expose à des chutes (il aurait donc mieux
valu y envoyer des chasseurs alpins que des parachutistes) et que c'était à la
chasse aux terroristes sahéliens qu'ils étaient conviés et non des à celle
d'alpestres bouquetins. Il leur fallait, par conséquent, songer à se prémunir aussi
contre les ardeurs du soleil qui sont vives dans cette région ; là encore, contre
les ardeurs solaires, le vaste béret de nos chasseurs alpins eût été préférable
au modeste couvre-chef des paras !
J'aime à penser
que c'est là une petite blague de notre président qui, par respect excessif, a été
prise au sérieux dans le service de la propagande des armée ; on y a cru
trouver un excellent moyen d'équilibrer par la mention de ces blessures de
guerre (dont il aurait été sage de ne pas préciser la vraie nature) les lourdes
pertes subies par le contingent tchadien qui commence à se sentir traité par
les Français, pour reprendre ses propres termes, comme de la "chair à
canon".
Je me demande si
l'annonce présidentielle du début du retrait des troupes françaises pour le début
du mois d'avril n'est pas aussi, de la part de François Hollande, l'esquisse
d'une petite blague que la vieille tradition française du 1er avril rendra plus
acceptable.
Si je puis, en
la matière, me permettre une suggestion très respectueuse à notre président, je lui
suggérerais volontiers d'instaurer, au sein du contingent français actuellement
au Mali, un tirage au sort pour désigner qui pourra bénéficier du retour en
France le 1er avril 2013. Car, vous l'aurez noté, si on nous a annoncé que les
troupes commenceraient à revenir ce 1er avril, il n'a été, à aucun moment
précisé, combien de soldats seraient concernés par ce retour. Un seul suffirait
donc à assurer que la promesse a été tenue.
Serais-je à la
place de notre président que je me permettrais, en outre, de tripatouiller un
peu le tirage au sort (il a souvent vu faire ça au PS, alors une fois de plus
ou de moins...) de façon à ce que l'heureux élu soit un soldat de l'infanterie
de marine c'est-à-dire « un marsouin »!
La tradition bien
française du poisson d'avril en serait par là encore mieux respectée
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