Il ne vous a pas échappé que
le syndicalisme français, comme la Sainte Trinité et les Pieds-Nickelés, tient
en trois personnes.
Bref, la Trinité syndicale,
comme les Pieds Nickelés d’autrefois, est par essence mâle. Sans vouloir donner
des conseils à Monsieur FSU, qui voudrait bien jouer les quatrièmes dans la
belote syndicale, il se fourvoie complètement avec ses cheveux longs
cradingues. Nicole Notat l’avait bien compris, comme la Marie-Georges du PCF,
en s’en tenat aux coupes courtes et délaissant les fanfreluches, l’une pour les
tailleurs stricts, l’autre pour les modèles garçonnets des Galeries Lafayette.
Revenons à nos chers vieux
Pieds Nickelés. La distribution des rôles de Filochard, Croquignol et
Ribouldingue est délicate. Pour Ribouldingue, le barbu, pas de problème, c’est
Chérèque tout craché. Pour les deux autres, casting. Les vraisemblables
problèmes de vision de Mailly, qui est pourvu de lunettes, incitent à lui
accorder le rôle de Filochard (le borgne), ce qui désigne irrémédialement le Secrétaire
général de la CGT pour le rôle de Croquignol dont la coupe de cheveux originelle
n’est pas dans le style page médiéval / beattle dont Thibault n'est jamais
parvenu à se défaire, même l’âge avançant..
On peut se demander si au
fond, des décennies durant(, les vedettes syndicales du passé n’avaient pas
compris que l’unité syndicale, dont certains rêvaient, risquait de leur être
fatale en empêchant qu’on les prenne au sérieux ? La crise a conduit à ce
que, pour la première fois, nous avons pu voir, ensemble et côte à côte,
Chérèque-Ribouldingue au milieu comme sur les images d’antan, nos trois
Pieds-Nickelés syndicaux. Les perspectives sociales qui s’ouvrent nous
donneront sans doute d’autres occasions de goûter ce spectacle rafraichissant.
J’entendais ce matin Chérèque
chez Bourdin sur RMC. Non sans délectation, il y détaillait, avec gourmandise,
les prochains spectacles publics dont nous seront régalés dans les mois qui viennent.
On aurait dit le programme des Tournées Karsenty de la lutte des classes,. qui
devrait s’achever en beauté dans l’apothéose unitaire du 1er mai.
Quoique je me moque parfois
un peu de lui, j’aime bien au fond François Chérèque que j’ai parfois un peu
tendance à appeller Jacques. Avec lunettes et barbe fournie, il a tout de
l’instit’ de Cabu, ce qui n’est pas si éloigné de la réalité biographique du
personnage. Peut-être chez lui une certaines forme de décontraction
vient-elle de ce qu’il est né avec une cuiller d'or syndical dans la bouche,
sans avoir, comme les deux autres, à gravir les marches mesquines d’une vraie
carrière. Nous y reviendrons !
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