Messages les plus consultés

lundi 4 mars 2013

Ecole 2013. Retour en arrière N° 17. "Mise en place des diplômes nationaux" (Mon blog du 15 février 2010)


« Mise en place des diplômes nationaux de master ouverts aux étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement - rentrée universitaire 2010 »
Chère lectrice, cher lecteur,

Je vois d’ici votre œil concupiscent s’allumer de convoitise à la simple lecture du titre de la circulaire n° 2009-1037 de la DGESIP A3 en date du 23-12-2009 que je viens de citer.

Ne comptez toutefois pas sur moi pour vous en livrer l’intégralité ni même le résumé (des textes de cette densité ne se peuvent résumer), bien que, dans mon louable désir de comprendre enfin quelque chose à la « mastérisation » qu’on nous annonce, j’aie fait l’immense effort d’en parcourir les indigestes pages. Je ne me livrerai donc ici qu’à une approche par quelques remarques de simple bon sens que m’ont inspiré d’ailleurs plutôt la forme que le fonds de ce document.

Ma première remarque touche à la date même de ce texte qui devrait entrer en application à la rentrée prochaine (donc en septembre 2010) et qui pourtant n’a été publié que le 23 décembre 2009. Autant dire qu’il est arrivé dans la hotte du Père Noël ! Cette date me paraît bien tardive, puisque désormais nos universités, dans un louable souci d’efficacité et dans la recherche désespérée de semestres dont la durée dépasse trois mois, rouvrent leurs portes début ou mi-septembre. Comme une rentrée ne s’improvise pas totalement, il faut que les services des enseignants et les emplois du temps soient prêts, au plus tard, fin juin, on voit qu’il ne reste guère que moins de six mois pour bâtir ces nouvelles formations qui visent à révolutionner un système vieux de plus d’un siècle !

Un autre point majeur qui frappe, dès le titre de cette circulaire, est l’usage qui y est fait du terme « métiers de l’enseignement ». La formule est doublement remarquable ; d’une part, en raison du pluriel du mot « métiers ». Il y aurait donc, dans l’enseignement, d’autres métiers que celui d' «enseignant » ou de "professeur" ? La chose est d’autant plus étonnante que la plus grande réforme de l’éducation nationale, au cours du dernier demi-siècle, a été de changer le titre d’« instituteur » en celui de « professeur des écoles » ! Je sais bien, rassurez-vous, qu’il y a des « documentalistes» et des « conseillers principaux d'éducation « (les anciens surveillants généraux) qui, comme les « chefs d’établissements », qu’on s’étonne d’ailleurs, de ne pas voir mentionnés dans ce texte (n’auraient-ils pas de « métier »?) sont, à peu près tous, d’anciens professeurs, pour la plupart las d’enseigner et pour certains, aspirant à bénéficier d’un logement de fonction et/ou de quelques primes spécifiques.

Plus important toutefois, dans ce texte fondateur, me paraît l’usage du mot « métier » lui-même qui, naguère encore, aurait pu être jugé inconvenant dans un tel contexte. Sacerdoce ? Apostolat ? Vaste et importante question, qui, souvent, dans le passé, a été réglée par la négative, cette question elle-même étant jugée, le plus souvent, incongrue voire sacrilège. « L’université doit-elle préparer à l’exercice d’un métier ? ». Plusieurs formules ont été imaginées pour contourner cette interrogation, à défaut d’y répondre vraiment, tant par la création d’universités plus ou moins dérogatoires (comme autrefois Dauphine ou Compiègne) ou de filières courtes comme les IUT, ou longues mais « professionnalisantes », voire même « professionnelles ».

L’enseignement, qui est pourtant le débouché professionnel majeur des étudiants des filières universitaires de lettres et de sciences dures, est toujours resté hors des perspectives d’emploi, même si la préparation des concours de recrutement restait l’apanage des universités, les agrégés demeurant, naturellement, libres de devenir, à défaut d’enseignants, Président de la République, Premier ministre, PDG de Paribas ou fondateur du MoDem (en attendant plus et mieux si affinités)!
 
Je n’ai guère traité que des deux lignes du titre !
 
Je saute pourtant directement à la signature de la circulaire. « Le directeur général pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle. Patrick Hetzel ».
 
In cauda venenum car là se trouvent l’innovation majeure et la clé du mystère.
 
Patrick Hetzel, en effet, qui a naguère enseigné à Lyon 3, est un professeur de gestion de l’université de Paris 2 (Panthéon-Assas), établissement bien connu lui aussi pour ne pas abriter de révolutionnaires et dont les activités majeures sont fort éloignées des métiers de l'enseignement. Nous y reviendrons en essayant de voir, pour le coup, le contenu du texte !

Aucun commentaire: