Messages les plus consultés

samedi 16 mars 2013

Du syndicalisme français comme l'un des beaux-arts. (S 4).Pour en finir avec François Chérèque qui en a fini avec le syndicalisme


Voilà un homme qui est vraiment l'icône du syndicalisme français.

Pur produit de la CFDT, il en fut, dix années durant, le Secrétaire Général et il marcha, dans cette fonction, sur les traces de son père François (celui qui a fait le coup bien connu).

Son parcours biographique et syndical initial est un peu incertain. A en croire Wikipedia, il a fait ses études au lycée Notre-Dame Saint Giesbert de Nancy et y a obtenu son bac à 19 ans (pas terrible!) en 1975. Toutefois, selon le Who's Who, dont les notices sont rédigées par les intéressés eux-mêmes, il se donne comme élève du lycée de Sarcelles et il ajoute même, pour faire bonne mesure, des études à l'EHESS. Après l'école d'éducateurs spécialisés de Neuilly (sur Marne hélas !), il entre, pour quelques années, dans cette noble profession en 1978 et, selon certaines sources, adhère alors à la CFDT… comme papa.

Sur sa gauche, son de cloche un peu différent ; l'adhésion à la CFDT dès l'école des éducateurs spécialisés lui aurait été refusée, en tant que « fils de révisionniste » ; il finira toutefois par s'y faufiler tout de même. En1980, en quittant pour Digne, il parvient à entrer enfin dans le saint des saints syndical. Il va dès lors brûler les étapes ce qu'il narre, dans le détail et avec une certaine complaisance dans sa notice personnelle du Who's Who. Secrétaire dès 1984 (en région PACA), il est déjà en 1986, secrétaire général de l'union départementale CFDT des Alpes de Haute Provence, puis entre au bureau interprofessionnel de la région ; il revient alors en Île-de-France et accède en 1991 au poste de secrétaire général de la fédération, avant d'entrer au bureau national de la CFTC et à la commission exécutive en 2001. Tout cela le conduit, comme papa, à devenir Secrétaire Général en 2002, Nicole Notat ne s'étant pas représentée.

Difficile de faire plus vite et mieux, avec une expérience professionnelle des plus réduites, mais n'est-ce pas la loi du genre dans le syndicalisme français ?

Durant ses dix ans d'exercice au secrétariat général, il rencontre nombre de problèmes avec la gauche qui le larde de formules assassines : "Chérèque rime avec chèque" comme on dit au NPA, où on l'accuse de "faire la danse du ventre devant le pouvoir", tandis que lui-même juge le NPA « un peu rapace ». Bref c'est "je t'aime moi non plus" à la mode syndicale.

Papa François avait fini préfet et même ministre de Rocard ! Détail amusant, comme ministre, il était chargé, en particulier, des « reconversions ». Sa carrière démontre, à l’évidence, qu’il ne manquait pas de talent en la matière ! Rien de tel assurément dans les perspectives du fiston. Jacques Chérèque, a la fin de son mandat, répète en effet alors, à l'envi, qu'"on ne le verra jamais assurer une fonction politique ".
Verba volant... Et, comme d'autres, comment résister à l'appel de la France ?

À peine a-t-il quitté sa fonction de Secrétaire général de la CFTC, fin novembre 2012, que le voilà nommé, dès le 21 janvier 2013, par le Premier Ministre Jean-Marie Ayrault : « Inspecteur général des affaires sociales.

Rappelons toutefois au bon peuple de France que le poste d'inspecteur général est l'un des rares emplois de la haute fonction publique où l'on peut nommer n'importe qui, sans la moindre justification. Tonton, a la fin de son second mandat, avait nommé sa secrétaire Inspectrice générale de l'administration, comme Caligula avait fait son cheval consul !

Bonne affaire en tout cas, puisque, si le Secrétaire général de la CFDT touchait 4500 € net par mois (avec, il est vrai, un 13ème mois), l'IG François Chérèque reçoit 7257,55 euros également net (primes et indemnités incluses). Ce qui fait un peu désordre est qu'il est, dans cet emploi, "Monsieur PAUVRETE"!  Il est vrai que sa tâche n'est pas simple puisqu'il est chargé de rien moins que de définirr " «une méthodologie de déclinaison territoriale du plan [ de lutte contre la pauvreté] afin qu'il devienne un objet de débat sur tout le territoire».

Comme l'inspection générale a, dans tous les domaines, l'allure et le train d'une sinécure, Jacques Chérèque a aussi accepté de présider Terra Nova, resté sans tête depuis la mort inattendue de son président, fonction pour laquelle Thomas Piketty semblait un candidat naturel, mais n'est plus en odeur de sainteté auprès de certaine ministre dont il fut très proche.

Bref tout cela n'a guère plu à Jean-Claude Mailly, SG de FO, qui soutient que « quand on s'arrête il faut s'arrêter » et que cette nomination ne donne pas une « très bonne image de l'indépendance syndicale ».

Pourquoi donc ? Il y aurait donc des gens qui y croient ?

Aucun commentaire: