François Chérèque, Secrétaire général de la CFDT, au matin du 10 septembre 2008, est reçu
par Bourdin sur RMC pour son livre Si on
me cherche, on me trouve.
Campagne de promotion entamée sur les chapeaux de
roue grâce aux propos rapportés dans le livre et prêtés à Sarkozy, à propos
d’une amnistie des largesses de l’UIMM (une riche et secrète annexe du MEDEF,
temple du grand patronat français). Amnistier des faits non établis dans une
affaire non jugée ! « Voilà une chose qu’elle est bonne » comme
aurait dit le grand Coluche.
Tout est dans la nuance. On a dit, ici et là, que
l’auteur du livre y assure que Nicolas Sarkozy lui aurait confié envisager une
loi d'amnistie pour les bénéficiaires de ces financements secrets, parmi
lesquels, semble-t-il, certains syndicats. Chez Bourdin, Chérèque dit bien
autre chose ; Magic Sarko l’aurait simplement sondé là-dessus, l’utilisant
comme « cobaye » ; il use du terme avec indignation, car il le
juge indigne de sa condition de Secrétaire général de la CFDT. En créole
réunionnais on dit, plus joliment, pour ce genre de manoeuvre, "Pèz sir la ké pou fé koz la tèt" (=
Appuyer sur la queue pour faire parler la tête").
La vérité ne sera jamais connue, mais vous pouvez
toujours acheter le livre, ce qui est, après tout, le but de l’opération.
Quant aux finances et aux moyens des syndicats…
Mystère !
Interrogé sur le nombre des permanents de la CFDT,
Chérèque déclare qu’ils sont 110 à la Confédération et que les comptes y sont
équilibrés grâce aux cotisations des militants. Pour le nombre total de
permanents du syndicat lui-même, il confie modestement ne pas savoir ! On
ne mélange pas les serviettes de la Fédé et les torchons de la piétaille.
Défense de rire !
Les cotisations des militants sont dans le train de
vie d’un syndicat comme la CFDT, ce qu’était, à en croire le Secrétaire général
d'alors, la vente du muguet du premier Mai au Parti Communiste Français de la
grande époque. Mystère et boule de gomme comme on disait à l’école autrefois.
Jetons un voile pudique sur ces zones d’ombre qui échappent au Secrétaire
général comme sur les largesses de l’UIMM, tout en ayant une pensée émue pour
le chauffeur de la safrane de Blondel qui était payé par le MEDEF ou par Chirac,
ou par les deux, je ne sais plus.
Des côtés sympathiques ce Chérèque! A Bourdin, qui
lui demande s’il est plutôt de droite ou de gauche, il a le courage de répondre
que, même s’il a une sensibilité plutôt de gauche (on imagine mal où peut se
fourrer une sensibilité quelconque dans son apparence néerdantalienne), il ne
prend en compte que la nature des propositions qui lui sont faites, de quelque
bord qu’elles viennent. Petit rappel, au passage, de l’épisode des retraites
qui, aux yeux de la CGT, demeure une tache indélébile sur le blanc et virginal
manteau du syndicalisme!
A ce propos, n’oublions jamais ce sketch génial de
Coluche (encore lui !), qui s’achevait sur cette formule sublime « Le
capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme ! Le syndicalisme
c’est le contraire ! ».
J’ai déjà fait un post sur Chérèque, mais je suis
incapable de le retrouver. Belle dynastie syndicale toutefois que ces
Chérèque ; je vous renvoie pour ça au distingué Who’s who où la lignée familiale est en bonne place. Petit
résumé au cas, fort improbable, où
certains d’entre vous n’auraient pas le Who’s Who sur leur table de nuit.
Chérèque (François, Marie, Michel), éducateur
spécialisé depuis 1978, mais, dès 1984, il occupe des fonctions diverses à la
CFDT, dont il gravit, à toute vitesse, les échelons, en région PACA d’abord (de
1984 à 1991), puis en Ile-de-France pour accéder ENFIN au secrétariat général
en 2002. Ces fonctions éminentes sont, semble-t-il, héréditaires dans la
famille puisque son père, Chérèque (Jacques, Louis, André) a occupé, avant lui,
ce poste avant de devenir préfet. Détail amusant, il a été ministre, chargé, en
particulier des « reconversions ». Sa carrière démontre, à
l’évidence, qu’il ne manquait pas de talent en la matière !
Papa Chérèque avait opté pour la haute
administration et la politique, le fils semble se diriger plutôt vers la
littérature. Une seule ombre au tableau, François Chérèque, à 52 ans, ne semble
toujours pas marié ! La lignée des Chérèque , SG de la CFDT de père en
fils, devra-t-elle s’interrompre ?
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