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jeudi 14 mars 2013

Le syndicalisme français comme un des beaux arts (S2) (Mon blog du 11 septembre 2008).


François Chérèque, Secrétaire général de la CFDT, au matin du 10 septembre 2008, est reçu par Bourdin sur RMC pour son livre Si on me cherche, on me trouve.
Campagne de promotion entamée sur les chapeaux de roue grâce aux propos rapportés dans le livre et prêtés à Sarkozy, à propos d’une amnistie des largesses de l’UIMM (une riche et secrète annexe du MEDEF, temple du grand patronat français). Amnistier des faits non établis dans une affaire non jugée ! « Voilà une chose qu’elle est bonne » comme aurait dit le grand Coluche.
Tout est dans la nuance. On a dit, ici et là, que l’auteur du livre y assure que Nicolas Sarkozy lui aurait confié envisager une loi d'amnistie pour les bénéficiaires de ces financements secrets, parmi lesquels, semble-t-il, certains syndicats. Chez Bourdin, Chérèque dit bien autre chose ; Magic Sarko l’aurait simplement sondé là-dessus, l’utilisant comme « cobaye » ; il use du terme avec indignation, car il le juge indigne de sa condition de Secrétaire général de la CFDT. En créole réunionnais on dit, plus joliment, pour ce genre de manoeuvre, "Pèz sir la ké pou fé koz la tèt" (= Appuyer sur la queue pour faire parler la tête").
La vérité ne sera jamais connue, mais vous pouvez toujours acheter le livre, ce qui est, après tout, le but de l’opération.
Quant aux finances et aux moyens des syndicats… Mystère !
Interrogé sur le nombre des permanents de la CFDT, Chérèque déclare qu’ils sont 110 à la Confédération et que les comptes y sont équilibrés grâce aux cotisations des militants. Pour le nombre total de permanents du syndicat lui-même, il confie modestement ne pas savoir ! On ne mélange pas les serviettes de la Fédé et les torchons de la piétaille.
Défense de rire !
Les cotisations des militants sont dans le train de vie d’un syndicat comme la CFDT, ce qu’était, à en croire le Secrétaire général d'alors, la vente du muguet du premier Mai au Parti Communiste Français de la grande époque. Mystère et boule de gomme comme on disait à l’école autrefois. Jetons un voile pudique sur ces zones d’ombre qui échappent au Secrétaire général comme sur les largesses de l’UIMM, tout en ayant une pensée émue pour le chauffeur de la safrane de Blondel qui était payé par le MEDEF ou par Chirac, ou par les deux, je ne sais plus.
Des côtés sympathiques ce Chérèque! A Bourdin, qui lui demande s’il est plutôt de droite ou de gauche, il a le courage de répondre que, même s’il a une sensibilité plutôt de gauche (on imagine mal où peut se fourrer une sensibilité quelconque dans son apparence néerdantalienne), il ne prend en compte que la nature des propositions qui lui sont faites, de quelque bord qu’elles viennent. Petit rappel, au passage, de l’épisode des retraites qui, aux yeux de la CGT, demeure une tache indélébile sur le blanc et virginal manteau du syndicalisme!
A ce propos, n’oublions jamais ce sketch génial de Coluche (encore lui !), qui s’achevait sur cette formule sublime « Le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme ! Le syndicalisme c’est le contraire ! ».
J’ai déjà fait un post sur Chérèque, mais je suis incapable de le retrouver. Belle dynastie syndicale toutefois que ces Chérèque ; je vous renvoie pour ça au distingué Who’s who où la lignée familiale est en bonne place. Petit résumé au cas, fort improbable, où  certains d’entre vous n’auraient pas le Who’s Who sur leur table de nuit.
Chérèque (François, Marie, Michel), éducateur spécialisé depuis 1978, mais, dès 1984, il occupe des fonctions diverses à la CFDT, dont il gravit, à toute vitesse, les échelons, en région PACA d’abord (de 1984 à 1991), puis en Ile-de-France pour accéder ENFIN au secrétariat général en 2002. Ces fonctions éminentes sont, semble-t-il, héréditaires dans la famille puisque son père, Chérèque (Jacques, Louis, André) a occupé, avant lui, ce poste avant de devenir préfet. Détail amusant, il a été ministre, chargé, en particulier des « reconversions ». Sa carrière démontre, à l’évidence, qu’il ne manquait pas de talent en la matière !
Papa Chérèque avait opté pour la haute administration et la politique, le fils semble se diriger plutôt vers la littérature. Une seule ombre au tableau, François Chérèque, à 52 ans, ne semble toujours pas marié ! La lignée des Chérèque , SG de la CFDT de père en fils, devra-t-elle s’interrompre ?

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