En revanche Bernard Thibault (né
le 2 janvier 1959) est entré au terme de sa classe de troisième, en 1974, au
centre d'apprentissage de la SNCF ; à peine sorti de ce centre, avec un CAP de
mécanique générale, il est aussitôt embauché par la SNCF au dépôt de Paris La
Villette et il adhère à la CGT dès 1977. Stupéfiant, il en est immédiatement
nommé responsable de la "commission des jeunes"! Le moins qu'on
puisse dire est que son expérience professionnelle est pourtant des plus courtes, ce qui
ne l'empêche pas, dès 1980, de devenir secrétaire du syndicat CGT de son dépôt
et deux ans plus tard secrétaire des cheminots CGT de Paris Est.
Je vous épargne le détail des
échelons syndicaux qu'il gravit à une vitesse record (un tous les deux ou trois
ans en moyenne) ; cette ascension va de pair avec celle qu'il réalise au sein
du Parti Communiste Français auquel il a adhéré en 1987 et dont il est, déjà,
dix ans plus tard membre du Conseil national. En janvier 1999, pour fêter ses
40 ans, il devient Secrétaire général de la CGT, en lieu et place de Pépé Louis
Vianney.
Le caractère fulgurant de cette
carrière explique sans doute que "Ken" Thibault ait gardé, à la
cinquantaine passée, la coupe de cheveux de son enfance, celle des Beatles au
milieu des années 60 ! Voilà un homme qui ne voit pas le temps passer !
Les magouilles et le hasard syndical
font que Ken Thibault, après avoir tout fait pour écarter quelques
prétendant(e)s au trône cégétiste, s'est choisi un successeur dont il semble
fier (comme un ...), Thierry Le Paon, qui a le même âge, à un an près, que celui auquel il
succède, alors que ce dernier a occupé le poste pendant 14 ans, avant de s'y
donner (non sans peine et avec, de ce fait, quelques prolongations... sans tirs aux buts!), un
successeur.
Pour ce qui est de Bernard
Thibault, il n'y a pas lieu, en revanche, de s'interroger, comme on l'a fait pour
Jacques Chérèque sur ce qu'il va faire après avoir quitté le Secrétariat
général de la CGT.
La chose est des plus simples car
son avenir est tout tracé.
Une récente et opportune réforme du régime spécial
de la SNCF permet désormais de compter pour ses agents le temps de formation et
d'apprentissage dans le calcul des annuités de retraite. Bernard Thibault, entré au centre de formation
de la SNCF à 15 ans, compte donc, pour la période 1974-2013, 39 ans
d'ancienneté à la SNCF. Certes, en principe, comme il n'est pas "agent de
conduite" (ces derniers peuvent partir en retraite des 50 ans, mais Ken n'a guère
dirigé que des unités syndicales), il devra donc attendre jusqu'au 2 janvier 2014 et
son 55e anniversaire pour pouvoir prendre cette retraite car, pour le reste, il
est très largement au-delà des 25 années d'exercice qui sont requis.
Ces quelques mois d'inactivité
lui permettront d'entrer tranquillement (mais sans voiture de fonction) dans
une retraite bien méritée et qui montre combien il avait raison de s'élever
avec la plus grande vigueur contre toute réforme des retraites,… en particulier
pour les régimes spéciaux dont il entend bien bénéficier!
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