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mercredi 27 mars 2013

Chypre ou France ? Du délit de vol en banque organisée


En prélude à mon post de demain sur la banque (la mienne en la circonstance, on verra pourquoi) voici le post que j'ai publie dans le Nouvelobs.com le 4 octobre 2008 sous un titre que je maintiens " Du délit de vol en banque organisée" car il n'a rien perdu de sa pertinence et de son actualité.

Le Code pénal, dans son article 450-1 indique « Constitue une association de malfaiteurs tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou plusieurs crimes ou d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement. Lorsque les infractions préparées sont des crimes ou des délits punis de dix ans d'emprisonnement, la participation à une association de malfaiteurs est punie de dix ans d'emprisonnement et de 15.0000 € d'amende. ».

Comme souvent, il est précieux de laisser l’initiative aux mots et on voit, par là, combien il est facile de passer du vol en « bande organisée » au « vol en banque organisée » ! Le simple passage d’une dentale à une vélaire suffit à franchir le pas.

Que les banques s’enrichissent sur le dos de leurs clients qui, non seulement sont contraints de déposer entre leurs mains avides leurs salaires ou économies sans rétribution, mais se voient désormais , de plus en plus, imposer, en outre, la facturation de toutes sortes d’opérations, nous le savons tous. Ne parlons même pas des juteuses « dates de valeur », que les ressources, inexploitées mais prémonitoires, de la phonétique articulatoire permettent de tranformer, aussi aisément que justement, en « dates de voleur » !

Il a fallu la crise actuelle pour qu’apparaissent enfin, au grand jour et en dépit des dénégations, les spéculations pharamineuses auxquelles ces établissements bancaires, qui sont pourtant censés être soumis à des contrôles stricts, se livrent, avec NOTRE argent. Ces spéculations effrénées, naturellement nous n'en voyons jamais le premier euro, mais, tout en conservant les profits, à notre insu, les banques sont toutes prêtes à nous en faire supporter les pertes.

Même les faits les plus éclatants ne nous frappent plus ! Nul ne s’est demandé comment une banque française pouvait se permettre de laisser l’un de ses employés jouer et perdre cinq milliards d’euros sans en être autrement incommodée. Comment des banques, qui feraient le métier qu’elles sont réputées faire, pourraient-elles réaliser annuellement une dizaine de milliards d’euros de bénéfice (autant que Total, dans les années fastes, en somme), tout en nous expliquant, sans cesse, que la dureté des temps les oblige désormais à nous facturer la moindre de leurs opérations ?

Prenons le cas des assurances-vies, qui sont le placement majeur des Français à ce qu’on nous dit. Si l’on s’en tient aux options non spéculatives, comment les « bénéficiaires » (gardons le terme, puisque c’est l’usage, en dépit de la claire ironie du mot, car ce n’est pas dans leur escarcelle que vont les bénéfices !) peuvent-ils être sûrs que leur placement à rapporté les 4% ou 5% qu’on leur alloue, dans le meilleur des cas, et non pas 10%, 15% ou 20%, la différence tombant évidemment dans les poches, aussi profondes qu’obscures, des organismes gestionnaires ? Aux dernières nouvelles, il semble que même les modestes et ringardes caisses d’épargne spéculent, elles aussi, et que l’écureuil ait fait la bamboula spéculative dans l’ombre !

Tout cela repose sur une forme de confiance dans les banques dont tous les événements actuels nous démontrent qu’elle est des plus mal placées.

Ne parlons pas de tout ce qu’on nous cache ou qu’on ne nous dit pas, ce qui revient, à peu près, au même. Notre Président-Magicien [N. Sarkozy bien entendu], qui vient de découvrir, soudain, l’existence de ce monde où ceux qui ont empoché les profits se proposent de nous laisser couvrir les pertes, n’a jamais eu l’idée toute simple de supprimer la niche fiscale dorée des traders qui, soyons juste, a été instaurée par la GAUCHE grâce à une simple circulaire (moins voyante qu’une loi, mais tout aussi efficace) prise le 28 mars 2002 par le tandem Jospin-Fabius!

Il y a sans doute là une des plus belles niches fiscales (en dehors de celle des hommes politiques eux-mêmes) parmi les 500, qui font perdre à l’Etat français 73 milliards de rentrées d’impôts par an. C’est le vertueux Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat et expert-comptable de son état primitif, qui a été chargé de lever le lièvre.

La manœuvre est à triple détente. Il s’agit, à la fois
1°) du point de vue du Sénat, de mener des représailles contre les méchancetés faites au Sénat ; elles ont rendu publiques les folies budgétaires du Sénat et ont fait du pauvre président sortant Poncelet un SDF privé de ses 200 mètres carrés gratuits rue Bonaparte,
2°) dans la lutte gauche-droite, d’une réponse du berger de droite (Arthuis) à la bergère de gauche (Ségolène !) qui ne cesse de la ramener avec le bouclier fiscal,
3°) dans le contexte général de la crise, de désigner comme boucs émissaires, les lointains et mystérieux gestionnaires (« traders » et autres) qui, non seulement gagnent des fortunes sur notre dos, mais, en plus, ne payent pas d’impôts sur ces rémunérations colossales.

 

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