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vendredi 8 mars 2013

Honni soit qui Mali pense ! On nous ment (suite)


Je reviens, contre mes intentions premières, sur le sujet de la situation réelle de l'Afrique sahélienne à propos de laquelle on nous "enfume". Deux raisons à cela ; d'une part j'ai reçu de la part d'Expat (fin connaisseur des choses de l'armée et de l'Afrique, à la différence de nos "experts" de la radio et de la télé) un commentaire fort intéressant mais qui, fait tardivement sur mon post d'hier, aura sans doute échappé à la plupart des lecteurs. Le voici donc car il en vaut la peine :

"Cher Usbek,

J'ai lu également que les relations entre Tchadiens et Français se tendaient, les premiers accusant les seconds de les envoyer au carton, selon l'expression consacrée.
Je dois dire que les disproportions entre les victimes dans chacun des deux détachements, et même en se référant aux seuls chiffres officiels, m'ont vraiment surpris et sont de nature à corroborer ces accusations.
S'agissant des soldes, c'est un point que j'avais évoqué ailleurs et qui va bien au delà des Tchadiens, puisque la Misma [ONU] est aussi concernée. Les Africains sont toujours friands de missions ONU à cause de cela, mais puisque l'ONU ne prend pas la main, il y a de fortes chances que ça finisse par déraper, à moins que nous payions, ce qui n'est pas à exclure.
J'ai vécu une expérience de ce type avec un contingent africain qui n'a pas mis deux mois à se transformer en une bande de clochards terrorisant les foules qu'ils étaient censés défendre.
Par ailleurs, l'annonce d'un premier retrait en avril de nos forces me laisse pour le moins perplexe quant à la stratégie suivie par notre chef des armées et président.".


Ma deuxième raison de revenir sur le sujet tient à ce que, par ailleurs, nous apprenons, ce matin même, que 30 soldats français blessés ont été réacheminé en France. Première nouvelle, car si l'on avait fait état de quatre morts français, on nous avait jamais parlé de blessés. La guerre serait-elle dangereuse ?

Je me demande si ce soudain "acheminement sanitaire", car il y a tout de même des moyens de soigner au Mali surtout à Bamako, ne relève pas plutôt de la "cellule psychologique et de la com' des armées" que du service de santé lui-même. Ne veut-on pas, par là, rééquilibrer, au moins en apparence, les dommages subis par les troupes françaises et maliennes ? Comme on le voyait hier, le déséquilibre des pertes et dommages commence à faire jaser! J'espère que, parmi la trentaine de blessés qu'on a réacheminés en France (La quille bordel!), on compte une bonne partie d'entorses, de foulures, de coups de soleil, de panaris ou de blessures superficielles davantage dues à l'imprudence ou l'inattention que de graves blessures reçues dans les affrontements avec les terroristes (peut-être même y a-t-on inclus quelques amibiases ou même "touristas"  qui ne sont qu'indirectement liées à la situation de guerre).

Post scriptum quasi immédiat (après mon café de dix heures) Le pire est que j'ai dit ça en rigolant et QUE C'EST VRAI ET CONFIRME OFFICIELLEMENT : "La plupart sont victimes d'entorses ou de coups de chaleur" écrit-on, sans rire cette fois!

J'entendais ce matin, interrogé, depuis Bamako bien sûr (rassurez-vous!), par Jean-Jacques Bourdin notre ministre de la défense, Monsieur Le Drian qui,  comme toujours, s'est montré fort prudent (Est-il Breton ou Normand ?). Il est en tout cas avisé car il avait clairement exigé de son intervieweur qu'il glissât, en dernière question, une interrogation sur le budget militaire dont le lien avec ce qui précédait n'était pas des plus évidents. Cette ficelle (un peu grosse!) a permis au ministre de faire un couplet visant à ce que les budgets du ministère de la défense soient épargnés par les coupes drastiques qu'on envisage de faire dans notre administration.

Devrait-on tailler dans le budget de la défense, qu'il vaudrait sans doute mieux réduire voir supprimer le budget nucléaire, qui se compte en milliards et ne sert plus à grand-chose, pour tenter, par exemple, d'acquérir deux ou trois avions gros transporteurs qui nous font si cruellement défaut. Nous sommes en effet incapables de transporter, en quelque lieu du monde que ce soit, ces forces dont nous sommes si fiers et nous devons passer, chaque fois, sous les fourches caudines financières des Russes ou pire encore des Américains... voire des Belges.

Sur un plan plus général, j'ai dénoncé, en vain bien entendu, depuis plus de 15 ans (il me faudra chercher les textes) la montée de l'islamisme radical dans la zone sahélienne (et jusqu'aux Comores que je connaissais un peu). J'en avais vu le premier signe dans la politique d'un Kadhafi qui, comme je l'ai rappelé souvent, payait les chefs d'État ou les ministres africains pour qu'ils se convertissent à l'islam . Tarif : 1 million de dollars pour un président de la République (ce dont n'a pas manqué de profiter Omar Bongo) et 500 000 $ pour un Premier Ministre, comme il payait les femmes pour porter le voile! Tout cela se doublait d'une politique de conversions également à coups de primes ; à ma connaissance, seule l'île Maurice a eu le courage de faire cesser ça en mettant à la porte de son territoire cette représentation libyenne.

Le pire était toutefois du côté de l'école coranique ; les écoles coraniques traditionnelles, porteuses du vrai islam traditionnel africain, très modéré et très conciliant, se voyaient partout supplantées par des medersas financées par nos amis les émirats ; elles débordaient d'argent, de moyens de tous ordres et offraient des bourses pour les universités islamiques où l'on s'attachait à former les futurs cadres des mouvements salafistes et de djihadistes.

Tout ce que j'ai pu dire est resté lettre morte, même auprès des quelques autorités politiques françaises auprès desquelles je m'en suis ouvert. Nous voyons aujourd'hui les résultats et les choses sont encore bien loin d'être arrivées à leur terme.

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