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dimanche 31 mars 2013

Connaissez-vous la MIRVOG ? (suite)

Avec cette satanée heure d'été, je suis un peu à la bourre (="en retard et pressé", traduction pour les nobles étrangers !) ; de ce fait, je vais reprendre ici les deux commentaires d'Expat qui, postés dans l'après midi d'hier, ont sans doute échappé à plusieurs dizaines de visiteurs de ce blog. Comme Expat éclaire divers aspects de la noble "deuxième section des officiers généraux" qui était mon sujet du jour, j'ai d'autant moins de scrupules à le faire.

Voici donc réunis les commentaires d'Expat :

" Cher Usbek,
Je vais tenter de vous apporter quelques compléments d'information sur cette MIRVOG qui a fait bien jaser aussi dans les armées.

Il se trouve que les armées ont un dispositif de reconversion qui s'est étoffé, et même rationalisé, ce qui ne fut pas une mince affaire (mais c'est une autre histoire), depuis la professionnalisation. L'idée c'était qu'on ne pouvait bien recruter que si on pouvait assurer une bonne reconversion (à distinguer du reclassement).
Et ça touchait, peu ou prou, toutes les catégories de personnel puisque toutes les catégories (soldats, sous-officiers, officiers) disposent de gens sous contrat certes, dans des proportion très différentes, puisque pour la première catégorie c'est 100%, tandis qu'on tombe en gros à 30% pour la dernière catégorie. Mais évidemment même les gens de carrière partant avant leur limite d'âge dans le grade pouvaient en bénéficier. Je ne vais pas entrer dans es détails parce que ce serait trop long.

Et il se trouvait donc que la seule catégorie qui n'avait pas droit à bénéficier d'un dispositif de reconversion c'étaient les officiers généraux.

Voilà un peu pour la genèse de cette MIRVOG.

Ce ne sont pas les 5500 officiers généraux en seconde section qui peuvent en bénéficier dont beaucoup ont atteint un âge où leur situation personnelle ne constitue pas un problème, mais ceux qui sont sur le point de partir, ce qui limite quand même les bénéficiaires.

Les officiers généraux en deuxième section bénéficient d'une solde de réserve qui est équivalente à ce qu'ils toucheraient s'ils étaient en retraite, soit 80% de leur dernière solde diminuée de toutes les primes (qui 8constituent au minimum, car selon les postes occupés ça peut-être davantage, un bon tiers de cette solde), donc en gros la moitié de leur solde d'activité avec les primes.
Mais la deuxième section leur permet d'être rappelés pour des mission ponctuelles pendant lesquelles ils retrouvent primes et avantages. Mais ça reste marginal.
Cependant ils conservent deux avantages : un carte de réduction SNCF leur permettant de voyager avec une réduction de 75% et le droit de déduire, comme tous les salariés, 10% de leurs revenus lors de leur déclaration d'impôts.

Donc il y a une dizaine d'années un général, qui était inspecteur des armées, s'est fendu d'un rapport au ministre de l’époque expliquant qu'il fallait aussi prendre en compte les généraux quittant le service actif pour plusieurs raisons:
Comme vous le dites vous-mêmes la moyenne d'âge de départ est de 57 ans. Mais comme certains peuvent rester jusqu'à 62 ans ça suppose que d'autres partent avant cet âge. Je précise que leur départ n'est pas volontaire dans la grande majorité des cas. Ils sont tout simplement mis dehors. En fait en devenant général on entre paradoxalement dans un statut précaire, à savoir que la nomination au grade de général s'accompagne d'une durée de service maximale dès lors qu'on n'est pas passé au grade supérieur. Et chaque nouveau promu signe effectivement un document dans ce sens qui le fait renoncer explicitement à pouvoir bénéficier de la limite d'âge de son grade. Ce qui fait qu'avant 55 ans pour certains, on peut se retrouver placé d'office en deuxième section, et dans une situation personnelle telle que la "retraite" puisse ne pas suffire pour l'assumer de façon correcte, tout étant relatif bien entendu.
 
La seconde idée était que les généraux étant, en ou par principe, des individus à haut potentiel, il n'était pas stupide de les caser dans des postes où ils pourraient en quelque sorte faire du lobbying au profit des armées. Bien qu'en général, on ait connu des situations inverses où certaines entreprises embauchaient des généraux pour leur carnet d'adresses au sein de la défense.
En tout cas, l'idée est passée et donc le ministre a donné son aval à la création de la MIRVOG qui, vu le nombre restreint d'individus à traiter, a pu se permettre d'offrir des prestations de qualité et individualisées."
 
A demain donc pour la fameuse "deuxième section".

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