On m'accordera, qu'à la
différence de nombre de blogueurs, je ne vous bassine pas avec ma vie privée à
longueur de blogs. Aujourd'hui, toutefois, le sujet du présent post m'a été
fourni par ma banque que je ne nomme pas, crainte d'un procès! Elle m'a fait parvenir, en effet, ce que l'on nomme dans
la variété de crypto-français en usage dans les banques,
une "remise export crédit sauf bonne fin". Va comprendre Charles! Je
ne sais pas ce que cela veut dire, mais c'est écrit ainsi sur le papier et,
comme disait me regretté Fernand Raynaud et comme on va le voir "C'est
étudié pour". Je vous livre donc la chose toute crue.
Si je n'ai pas bien compris l'intitulé
du document, j'ai très vite saisi à quoi il tendait, quand je me suis aperçu
qu'il faisait suite à l'envoi d'un chèque en livres sterlings à mon nom que
j'avais adressé à ma banque pour virement sur mon compte courant. Il s'agissait
d'un modeste chèque de 39,37 livres, soit 44,40 euros au cours du jour. Je
savais naturellement à quoi je m'exposais en tentant pareille opération, mais
je dois dire que le résultat a été encore assez largement au-delà de mes
craintes les plus folles.
Le problème n'est pas; comme
souvent dans le taux de change qui m'a été appliqué ce qui arrive quand, dans
une banque, on vous vend une monnaie
étrangère à un prix deux fois plus élevé que celui auquel on vous l'achète ; dans le présent cas, on ne
peut guère tricher là-dessus et le profit serait trop modeste pour que la chose
en vaille la peine. Je n'ai donc pas vérifié mais le taux de conversion me
paraît convenable. Ce qui paye, en revanche, ce sont les commissions bancaires.
Le virement sur mon compte de
cette somme de 44,40 € a eu pour préalable l'application ANTERIEURE (on ne se
méfie jamais assez!) de deux prélèvements sur ce même compte, le premier "pour encaissement" (17,75 euros),
le second pour le change (13,60 euros),
soit au total 31,25 euros.
Sur mon
pauvre chèque de 44,40 euros, on m'a donc fait payer, à l'avance, au
titre des frais divers, les trois-quarts de la somme en cause, ce qui me semble
très considérable et assez voisin de ce que l'on pourrait appeler une
escroquerie. Car la "bonne fin"
(joli, non?) évoquée et qui cherche à justifier sans doute l'énormité des
prélèvements par les risque de non solvabilité encourus est assurée, pour la
banque au moins puisque, de toute façon, elle s'est payée à l'avance, que la fin soit bonne
ou mauvaise!
Si les
agents de cette banque pratiquent, dans le traitement d'un chèque britannique,
des manoeuvres que je ne qualifierai pas ici d'usuraires pour ne pas offenser
gravement l'honorable corporation des usuriers, force est de reconnaître que
ces gens-là ne manquent pas de psychologie et de talent pour la communication.
En
effet, ils ont l'astuce, fruit sans doute d'une longue expérience, décisive en
pareil cas, de ne pas mentionner la somme qui sera finalement versée sur le
compte du client (ou de la victime si vous préférez), en lieu et place des
44,40 euros attendus postulant à tout coup un client lecteur inattentif de
cette si étudiée "remise export crédit sauf bonne fin". Ce lecteur
inattentif ne gardera, en effet, en mémoire que le montant de 44,40 euros qui
figure effectivement sur la "remise
export crédit sauf bonne fin" et il ne prendra guère conscience, dans la
suite, que ne lui seront versés finalement que 17,15 euros, déduction faite des
"frais" antérieurement prélevés. Malin non?
Bravo
les artistes bancaires ! Shylock n'est pas mort ! Demain la suite et la fin.
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