Un des marronniers de la presse a été
récemment sollicité à nouveau : les rythmes scolaires avec production des éléments
habituels. Nos bambins sont parmi les plus mal classés en Europe pour leurs
résultats et leurs niveaux de savoirs, alors qu’ils vont en classe au moins
autant sinon plus que les autres. La répartition de leur travail au long de
l’année est sans doute en cause, puisque, s’ils ont le moins de jours de classe
en un an, les horaires quotidiens français sont les plus lourds. Pas très
nouveau en effet !
J’ai été hier confronté à la dure réalité scolaire quotidienne, en m’employant à aider ma petite fille, en sixième depuis la rentrée, à faire ses devoirs du jour. Lourde tâché d’ailleurs quand, étant entré en classe à huit heures du matin, on n’en sort qu’à dix-sept heures avec des leçons à apprendre et des devoirs à faire en français, en sciences naturelles et en histoire !
Je passe sur le français car le morceau n’est pas toujours de la même taille. Dur ! Dur en la circonstance ! L’impératif et le subjonctif ! Je ne ferai pas sur vous la vérification des subtilités grammaticales en cause, ne serait-ce que pour notre modeste et populaire impératif, qui, même pour les verbes du premier groupe, en principe les plus simples, a d’étranges complications (« chante » versus « chantes ») et exige toujours les traits d’union (« chante-la » ou "vas-y") que la réforme Rocard (que seuls certains Belges suivent) a , en principe, supprimés ! Le subjonctif présent, très fréquent, n’est pas des plus simples avec ses changements de radical (« vaille » vs « valons » ou « prenne » vs « prenions »). J’observe, au passage, que le procédé mnémotechnique, proposé par le professeur sur un document photocopié, pour la première personne du pluriel qui, à l’en croire, serait identique à la même personne de l’indicatif imparfait, n’est pas vrai pour tous les verbes (à commencer par « être » et « avoir » !). Passons ! Comme pour le genre, ces mystères grammaticaux sont inexplicables et la seule solution est d’acquérir ces formes par l’usage !
En sciences naturelles, je ne brille guère, comme le montre, d’emblée, l’emploi même de cette formule désuète, alors qu’au niveau universitaire, on dit « SNV » pour « sciences de la nature et de la vie » et, au collège, « SVT » pour « sciences de la vie et de la terre »). Ce qui est présenté à propos du sol est bien compliqué avec de subtils distinguos entre la « litière » (?) et « l’humus ». Je connaissais quelques emplois du mot « litière », mais, honte à moi, j’ignorais son sens spécifique en pédologie. Il est, en effet, regardé comme récent (1977) par le Trésor de la langue française que je vous cite : « La litière est la couche superficielle qui couvre le sol en regroupant les horizons dits « holorganiques ». Elle est constituée de matière organique. ; Résidus végétaux (feuilles et brindilles) encore inaltérés ou peu altérés qui couvrent le sol (d'apr. Agric. 1977) ». Nous avons tout de même échappé à « holorganique » et nous ne devons donc pas trop nous plaindre !
Le passage à la leçon d’histoire est encore plus rude. Pour des enfants, qui n’ont qu’une très vague idée des 25 derniers siècles de la simple chronologie du monde, le sujet du jour est « la bible hébraïque ». Elle se voit consacrer au moins quatre pages dans un ensemble plus vaste sur le passé ancien du judaïsme (N’allez pas en conclure que je suis antisémite ! Je ne suis qu'étonné). Ces développements sont fort intéressants pour moi. Je confondais, dans mon ignorance, la bible hébraïque avec la Torah qui n’en comprend que les cinq premiers livres sur les vingt-quatre du total ; on ne nous en épargne pas le détail, avec les Prophètes et les écrits, dont on ne nous donne pas pourtant les noms hébreux ! Tout cela est fort bien fait et très précis, mais que peuvent en retenir des enfants de onze ans ! Quelle chance pour moi d'avoir fait ma sixième il y a fort longtemps!
Au-delà de ces remarques, se pose un très grave et permanent problème qui est l’une des plaies majeures de notre système éducatif ; ce n’est là au fond que l’application d’un trait fondamental de l’esprit français. Toute réforme est bonne et souhaitable, à condition qu’elle ne touche que les autres et ne nous concerne pas. Toutes les fois que se pose le problème d’une réforme des programmes scolaires dans le sens réaliste d'une réduction, chacun s’y déclare favorable… sauf dans sa propre spécialité ! Le résultat est ce que je viens de décrire par des exemples vécus et offerts par le pur hasard. Tout le reste est à l’avenant. Quelle galère !
J’ai été hier confronté à la dure réalité scolaire quotidienne, en m’employant à aider ma petite fille, en sixième depuis la rentrée, à faire ses devoirs du jour. Lourde tâché d’ailleurs quand, étant entré en classe à huit heures du matin, on n’en sort qu’à dix-sept heures avec des leçons à apprendre et des devoirs à faire en français, en sciences naturelles et en histoire !
Je passe sur le français car le morceau n’est pas toujours de la même taille. Dur ! Dur en la circonstance ! L’impératif et le subjonctif ! Je ne ferai pas sur vous la vérification des subtilités grammaticales en cause, ne serait-ce que pour notre modeste et populaire impératif, qui, même pour les verbes du premier groupe, en principe les plus simples, a d’étranges complications (« chante » versus « chantes ») et exige toujours les traits d’union (« chante-la » ou "vas-y") que la réforme Rocard (que seuls certains Belges suivent) a , en principe, supprimés ! Le subjonctif présent, très fréquent, n’est pas des plus simples avec ses changements de radical (« vaille » vs « valons » ou « prenne » vs « prenions »). J’observe, au passage, que le procédé mnémotechnique, proposé par le professeur sur un document photocopié, pour la première personne du pluriel qui, à l’en croire, serait identique à la même personne de l’indicatif imparfait, n’est pas vrai pour tous les verbes (à commencer par « être » et « avoir » !). Passons ! Comme pour le genre, ces mystères grammaticaux sont inexplicables et la seule solution est d’acquérir ces formes par l’usage !
En sciences naturelles, je ne brille guère, comme le montre, d’emblée, l’emploi même de cette formule désuète, alors qu’au niveau universitaire, on dit « SNV » pour « sciences de la nature et de la vie » et, au collège, « SVT » pour « sciences de la vie et de la terre »). Ce qui est présenté à propos du sol est bien compliqué avec de subtils distinguos entre la « litière » (?) et « l’humus ». Je connaissais quelques emplois du mot « litière », mais, honte à moi, j’ignorais son sens spécifique en pédologie. Il est, en effet, regardé comme récent (1977) par le Trésor de la langue française que je vous cite : « La litière est la couche superficielle qui couvre le sol en regroupant les horizons dits « holorganiques ». Elle est constituée de matière organique. ; Résidus végétaux (feuilles et brindilles) encore inaltérés ou peu altérés qui couvrent le sol (d'apr. Agric. 1977) ». Nous avons tout de même échappé à « holorganique » et nous ne devons donc pas trop nous plaindre !
Le passage à la leçon d’histoire est encore plus rude. Pour des enfants, qui n’ont qu’une très vague idée des 25 derniers siècles de la simple chronologie du monde, le sujet du jour est « la bible hébraïque ». Elle se voit consacrer au moins quatre pages dans un ensemble plus vaste sur le passé ancien du judaïsme (N’allez pas en conclure que je suis antisémite ! Je ne suis qu'étonné). Ces développements sont fort intéressants pour moi. Je confondais, dans mon ignorance, la bible hébraïque avec la Torah qui n’en comprend que les cinq premiers livres sur les vingt-quatre du total ; on ne nous en épargne pas le détail, avec les Prophètes et les écrits, dont on ne nous donne pas pourtant les noms hébreux ! Tout cela est fort bien fait et très précis, mais que peuvent en retenir des enfants de onze ans ! Quelle chance pour moi d'avoir fait ma sixième il y a fort longtemps!
Au-delà de ces remarques, se pose un très grave et permanent problème qui est l’une des plaies majeures de notre système éducatif ; ce n’est là au fond que l’application d’un trait fondamental de l’esprit français. Toute réforme est bonne et souhaitable, à condition qu’elle ne touche que les autres et ne nous concerne pas. Toutes les fois que se pose le problème d’une réforme des programmes scolaires dans le sens réaliste d'une réduction, chacun s’y déclare favorable… sauf dans sa propre spécialité ! Le résultat est ce que je viens de décrire par des exemples vécus et offerts par le pur hasard. Tout le reste est à l’avenant. Quelle galère !
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