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mardi 24 septembre 2013

De Marcel Proust à Tony Parker.

Mon billet d'avant-hier « Marcel Proust, le cannibale drôle » m'a ramené au temps de ma jeunesse et, hier, dimanche 22 septembre 2013, la finale du championnat d'Europe de basket également puisque ma jeunesse a été occupée, pour l'essentiel, par les études et le sport. Il y a donc moins loin qu'on pourrait le croire, pour moi du moins, de Marcel Proust à Tony Parker.

En dépit du maintien obstiné de l'article de J. Dubois en première page de MDP, je maintiens ce que j'ai dit de la relation établie entre Marcel Proust et Jean Cocteau, avec, tout de même, la satisfaction d'avoir informé la critique "littéraire" de MDP qu'en dépit de ce qu'en pensent Messieurs Dubois et Arnaud, le faux bourdon, auquel ils assimilent ce pauvre Cocteau, ne fait pas de miel et n'a pas de dard.

Pour en venir maintenant au basket et à Tony Parker, dit "Tipi", basketteur aussi talentueux qu'homme d'affaires avisé, j'avoue être confondu par l'indigence des commentaires de journalistes sportifs à qui un chauvinisme aveugle et forcené tient lieu de compétence. Mais, après tout, ils ne sont pas plus nuls que nos journalistes politiques et certains, et non des moindres, sont même passés du premier emploi au second, l'inverse étant plus rare !

Le match de finale, programmé au tout dernier moment, car tout le monde avait prévu une neuvième défaite de la France contre l'Espagne, a été retransmis sur Canal+, ce qui a été pour cette chaîne un choix inattendu, car toute la semaine, on avait fait la publicité du "classico" français entre l'émir qatari et le milliardaire russe qui se réalise, au plan sportif, dans l'affrontement entre le PSG et Monaco. Choix cornélien pour Canal+, puisque les deux rencontres se déroulaient en même temps et qu'il a fallu les retransmettre l'une et l'autre sur deux chaînes de Canal, différentes fort heureusement.

Sur Canal+, J. Monclar ayant claqué la porte pour l'or moyen oriental, le spécialiste de renfort était George Eddy, qui hante les couloirs de cette chaîne pour y commenter les matchs de la NBA depuis je ne sais combien de décennies et qui cache sa calvitie et abrite son accent américain sous une casquette ornée d'un écusson tricolore. Il est ce qu'il est, mais il connaît assurément mieux le basket que le "journaliste-sic" qu'il était chargé d'assister et qui est mériterait de se nommer Monsieur Causette, car cette orthographe correspond très exactement à la nature même et à la portée de ses propos.
Il ignore tout de ce sport et l'a démontré durant la quinzaine qu'a duré ce championnat d'Europe que la France a gagné contre toute attente. Elle avait déjà perdu, au stade des poules contre la Lettonie et surtout elle n'aurait jamais dû gagner la demi-finale contre l'Espagne. Les Espagnols, qui dominent le basket européen, ont fait preuve, à l'occasion de ce match, d'une grande arrogance, laissant sur la touche et même dans les tribunes, leur meilleur pivot, Pau Gasol, des Lakers de L-A et habitué du All Stars Game, le réservant pour la finale, en pensant sans doute ne faire qu'une bouchée de l'équipe française.

L'équipe espagnole a perdu de justesse la demi-finale, après prolongation, car non seulement elle s'était sottement privée de Pau Gasol, mais, comme la plupart des autres équipes, elle n'a pas su résoudre le problème que pose Tony Parker.

Tony Parker, qui paraît un garçon fort intelligent, joue aussi en NBA (aux Spurs) et il y tient une place très éminente dans une compétition qui n'a pas grand-chose à voir avec notre championnat français. J'incline à croire que Tony Parker envisage de revenir en France prendre sa retraite et comme il a investi dans le basket français (il est actionnaire de l'ASVEL qui en fut longtemps le fief essentiel de ce sport), il s'intéresse de près au basket national et est l'élément majeur de l'équipe de France depuis plusieurs années.

C'est assurément un excellent joueur, un remarquable passeur mais qui a un style un peu monocorde toujours fondé sur le dribble et les pénétrations, ce qui devrait inciter les coaches des équipes qui affrontent l'équipe de France à réfléchir un peu plus à la stratégie qui permettrait le contrer. Ce brave Monsieur Causette, dans sa nullité sportive, s'étonnait dimanche, au début du dernier quart-temps, de constater que plusieurs joueurs de l'équipe de France avaient marqué chacun, contre toutes leurs habitudes, une douzaine de points, alors que Tony Parker n'en avait marqué que quatre ou six je ne sais plus et cela n'a pas d'importance. Le pauvre Monsieur Causette ne comprenait pas, de toute évidence, que si ces trois ou quatre joueurs avaient marqué autant, c'est précisément parce que Tony Parker, assez malheureux et maladroit dans le début du match, avait passé une bonne partie des trois premiers quarts-temps sur le banc de touche, ce qui avait évité à ses coéquipiers de se borner à le regarder jouer et marquer.

André Buffière, qui fut mon maître à penser et à jouer en la matière, disait toujours, que dans une équipe, il vaut mieux avoir dix joueurs qui marquaient chacun sept ou huit. points qu'un seul joueur, excellent et très adroit, qui en marque à lui seul quarante ou cinquante, car le jour où ce dernier est soit maladroit, soit fatigué, soit efficacement marqué ou contré par les adversaires, le match est à tout coup perdu. L'équipe de France a donc fait, en finale, son meilleur match dans ce tournoi, précisément parce que tout le monde a joué, pour une fois, au lieu que seul Tony Parker tienne la vedette, si brillant qu'il soit.

Cela dit, la Lithuanie n'est plus ce qu'elle était, même si elle demeure la patrie du fameux Arvydas Sabonis qui fut un des meilleurs joueurs de l'histoire de ce sport. Avec (ou en dépit de ses 2,20 mètres), il était d'une adresse étonnante, un passeur remarquable et-plus surprenant encore un dribbleur fort adroit. Contre la France, le coach lithuanien a adopté une stratégie assez mauvaise et surtout étonnante, en voulant absolument jouer avec des attaques de près dans la "raquette", où les doubles mètres français, qui sont par ailleurs des malabars, attendaient les attaquants et les balançaient dans les balustrades d'une façon inévitablement fautive, sans que l'arbitrage sanctionne ces agressions. C'est d'ailleurs là un petit reproche qu'on peut faire à Tony Parker, qui use et abuse de sa réputation mondiale, pour influencer les arbitres, alors que beaucoup des pénétrations qu'il fait lui-même dans la "raquette" (et non dans la "peinture" comme se mettent à le dire les commentateurs français, à la sotte imitation des Américains) sont très souvent des passages en force qui mériteraient d'être sanctionnés. "Tipi", comme on l'appelle, avec son air candide et son auréole, influence à tout coup les arbitres en faveur de son équipe ! Le nombre d'attaques où ces joueurs ne parvenaient pas à marquer, alors qu'ils étaient, vu leur taille et leur adresse, tout à fait en mesure de le faire a été considérable et les défenseurs français n'ont pourtant été que rarement sanctionnés.

Devant cette situation, un coach un peu raisonnable aurait abandonné cette stratégie et placé à mi-distance ses redoutables tireurs à trois points qui peuvent être d'une adresse diabolique ; la situation aurait pu alors évoluer de façon très différente, en particulier pour la récupération des rebonds qui a été, de ce fait, quasi exclusivement française. Mais ne nous en plaignons pas de cette erreur !

François Hollande va pouvoir serrer sur son cœur (ou presque) le petit Tony Parker (1 mètre 88) et il ne lui tiendra pas rigueur, quoique étant lui-même le père du mariage gay, d'avoir dit, après le match, que, dans le premier quart-temps, lui et ses camarades français avaient joué comme des tapettes !

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