Les débats actuels (malheureusement aussi incessants que consternants) dont la controverse Taubira-Valls n'est qu'un aspect médiatique, se caractérisent comme tant d'autres par une totale absence de raison comme de bon sens.
Je m'amusais ce matin, comme auparavant, durant le week-end, en écoutant notre président normal et Monsieur de Norpois-Fabius, à constater l'étonnement médiatique général devant le fait que le rapport, tellement attendu, des experts onusiens en Syrie ne mentionnait aucun responsable de l'usage du sarin, alors que, dès le début, la moindre lecture de la lettre de mission de ce comité d'experts montrait qu'il leur était, formellement est rigoureusement, interdit de se prononcer sur cette question. Leur seule et unique découverte est qu'on a utilisé du gaz sarin, ce que l'on sait depuis le début. Les causes de l'aveuglement de la presse (la paresse et l'incurie) et des politiques (omission naturellement volontaire) ne sont certes pas les mêmes mais le résultat est identique.
Depuis la controverse qui a opposé le ministre de l'Intérieur à la Garde des Sceaux, les questions de prison et de justice sont à la mode et on entend toutes sortes d'inepties sur le sujet. J'écoutais, ce matin encore, vers 8 heures 30, une émission un peu moins débile sur France Culture où s'opposaient des journalistes des criminologues et d'autres spécialistes de diverses farines.
Comme toujours chacun lisait midi à sa porte et l'on n'en venait toujours aux mêmes conclusions, il faudrait des postes et des moyens ! Ce raisonnement est malheureusement souvent celui des syndicats, en particulier dans l'éducation nationale où l'on entend sans cesse répéter qu'il faudrait moins d'élèves dans les classes, alors que toutes les études spécialisées sur cette question ont montré que l'incidence de ce facteur est extrêmement faible, voire nulle. Si l'on diminuait d'une unité le nombre des élèves de chacune des classes du système éducatif français, cela coûterait évidemment une fortune mais ne servirait rigoureusement à rien.
En matière de plaisanterie, j'ai posé dans mon blog, il y a quelque temps, un petit problème d'arithmétique que l'on pourrait faire figurer dans le futur examen d'entrée en sixième, même si je le juge sans doute trop difficile pour la majorité des élèves qui seront amenés à s'y présenter et qui pour bon nombre d'entre eux ne comprendraient même pas l'énoncé ... faute de savoir lire. Je le présente donc ici sous une autre forme, un peu plus brève. Comment faire 2.000.000 d'économies par jour dans les prisons françaises ?
Pour vous la faire courte, allons droit au but. Il y a, dans nos prisons, 10.000 étrangers (ce qui notons-le au passage correspond, très exactement, au nombre de places qui y manquent et qu'on cherche, en vain faute de moyens, à y créer) dont l'entretien et la surveillance coûte 200 € par jour. Vous me voyez sans doute venir ! 10 000 × 200 égal de 2.000.000 !
Il suffirait, donc comme cela se fait dans nombre d'autres Etats, tout aussi démocratiques et développés que le nôtre, de renvoyer ces condamnés dans leurs pays d'origine, ce qui est parfaitement légitime puisque, étant dans nos frontières (le plus souvent de façon illégale d'ailleurs), ils n'ont pas jugé bon de respecter nos lois. Certes il faudrait payer leur rapatriement, mais avec quelques charters ou autobus (pour éviter les incidents), cela peut être fait à moindres coûts, car il n'est pas question d'envisager pour eux la business class en direction de leur pays d'origine. Et qu'on ne vienne pas me parler de Sarkozy et de la double peine qui n'est qu'une ânerie plus que nous devons à ce prétendu grand homme d'État.
Dans tous ces débats, chacun lit midi à sa porte, qu'il s'agisse des criminologues, des sociologues, des gardiens de prison ou de tout autre catégorie socioprofessionnelle, sans parler des bonnes âmes toujours vigilantes.
Il est évident que la réflexion devrait d'abord s'attacher, en amont, à des problèmes comme celui je viens d'évoquer (Que faire d'un étranger qui commet un délit ou un crime sur notre sol national) ou à d'autres, tout aussi importants et plus facilement solubles, qui tiennent à une adaptation intelligente de la législation en cours lorsqu'elle est totalement inadaptée, voire stupide. Ainsi, est-il logique et raisonnable de menacer d'une peine de deux ans de prison un père qui ne paye pas la pension alimentaire à laquelle il est astreint ? L'emprisonner n'est pas-t-il pas le meilleur et le plus sûr moyen de maintenir cette situation, voire de la rendre inévitable ?
Il en est de même par exemple pour les délits routiers, même graves, où les peines d'emprisonnement sont évidemment infiniment moins efficaces que ne pourraient l'être des travaux d'intérêt particulier (et non général) qui seraient effectués, au domicile d'un accidenté ou mieux dans les centres et des hôpitaux qui accueillent les blessés de la route pour qu'ils y soient soignés ou éventuellement rééduqués. Je pense que voir, quelques semaines durant, les conséquences concrètes, dramatiques et pitoyables de leur conduite aurait plus de vertus correctives pour les chauffards que de séjourner en prison à regarder la télévision, picoler et fumer des clopes!
Pour en revenir à la question initiale que pose mon titre, le bon sens ne semble ni de droite ni de gauche mais je constate que le bon Descartes s'est largement mit le doigt dans l'œil et que le bon sens n'est en rien "la chose du monde la mieux partagée". Le problème est qu'on oublie toujours de lire la suite !
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