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lundi 16 septembre 2013

Le bijoutier de Nice

Rassurez-vous, je ne veux pas vous en pousser une et le bijoutier de Nice n'est pas le pendant de l'artilleur de Metz encore que bijoutier flingueur soit porté sur l'artillerie !

Je ne reprendrai pas davantage le fond de l'affaire sur lequel on a dit tout et son contraire, car il est bien difficile de se prononcer, dans un cas comme dans l'autre, quand on est pas dans la peau de Monsieur Turk et qu'on n'a pas été agressé et molesté (ce dont fait foi son hospitalisation et les constats médicaux) après avoir été volé sous la menace d'une arme. Il est évident que, même dans ces conditions, la loi ne vous autorise pas à tuer l'un de ses agresseurs, même si l'on conçoit aisément qu'on puisse en concevoir une juste colère. De toute façon, ce n'est en rien la question de la qualification pénale de cet acte ni celle de son éventuelle sanction dont je voudrais parler ici.

En la circonstance, je ne fais appel ni à mon sens moral ni aux règles de la justice, mais à mon expérience, relativement brève et déjà forte ancienne, de deuxième classe de réserve, au terme d'un service militaire accompli, en revanche, dans le corps prestigieux de l'infanterie de marine, ce qui met un peu de beurre dans les épinards d'un deuxième classe.

Je ne sais pas trop de quelle arme disposait le bijoutier en cause et j'ai entendu parler de 7,65. Je ne peux donc alléguer en la circonstance que mon expérience de modeste utilisateur du MAC 50 qui équipait l'armée française à mon époque. Il s'agissait d'un pistolet automatique dont, rassurez-vous, nous ne faisions usage, durant la formation (FCB et CFCB pour causer militaire) que pour des exercices de tir, d'ailleurs relativement rares, car il fallait déjà ménager les cartouches dans une armée au budget limité.

Ce dont je me souviens en revanche très bien, c'est de la relative imprécision de nos tirs sur cible à forme humaine ; s'il n'arrivait que rarement qu'aucune des balles n'atteigne la cible, ce qu'on imputait à la mauvaise vue ou à la maladresse du tireur, il était en revanche courant que seules deux ou trois balles sur cinq soient dans la cible et elles étaient bien loin d'y atteindre la tête ou le cœur. Nous n'étions pourtant pas plus maladroits que d'autres sans être pour autant avec Clint Eastwood dans un western. Je constate d'ailleurs dans les documents, que j'ai par scrupule consultés, que le MAC 50 était généralement réputé pour sa faible portée ( 50 mètres au mieux ) et surtout son manque de précision. Je ne puis témoigner ici sur le premier point, mais suis tout à fait d'accord par expérience avec le second.

Il est donc certain que le bijoutier, volé et battu, a peut-être voulu atteindre son agresseur qui s'enfuyait sur le scooter de son acolyte et qui était donc vraisemblablement déjà à quelques dizaines de mètres de sa boutique s'il lui avait fallu le temps de prendre son arme, mais la chose était certainement impossible. Je pense en effet qu'on peut mettre au défi à peu près quiconque, même un tireur adroit, d'atteindre une cible mouvante relativement éloignée avec une arme de cette nature.
En revanche il aurait parfaitement pu louper sa cible et tuer une promeneuse ou un gamin qui jouait sur le trottoir ; ce genre d'exercice n'est donc assurément pas à recommander.

Je crois que cela ne change rien à son acte mais cela prouve surtout que ce bijoutier décidément fort malchanceux, puisque non seulement il se fait voler et rosser, mais, en plus, il a la malchance de tuer son voleur/agresseur qu'il avait une chance sur cent de l'atteindre et une sur mille de le tuer !

PS de dernière minute suite aux infos du matin : de l'Olympe (de Gouges) au Panthéon, il n'y a qu'un (grand) pas ! Tonnerre de Zeus ! Est-ce une petite blague de notre président qui se ferait helléniste ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

L'imprécision d'une telle arme est bien connue; pour espérer atteindre approximativement une cible les recrues à l'instruction doivent se concentrer et sans trembler ajuster sans hâte l'objectif. Ces conditions loin d'être atteintes montrent que c'est une balle perdue qui a atteint le braqueur!
Caporal-chef Kiravi

Anonyme a dit…

Merci de ce témoignage, cher et vénéré compagnon d'armes ! Usbek