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mercredi 4 septembre 2013

Jacques Vergès l'homme des mystères et des mensonges : MDR ! (10)

Je vous avais promis hier, pour ce dernier billet, la vérité sur la mort de Jacques Vergès vous allez l'avoir.

La presse nous a complaisamment décrit Jacques Vergès rendant son dernier soupir dans la chambre où était mort Voltaire (on a vu dans mon post d'hier, numéro neuf, qu'il aurait pu, à sa façon, ré-écrire une autre fin de Candide, avec son vieil ami François Genoud dans le rôle de Pangloss); il s'est éteint, un verre de vieux bordeaux à la main, sous le regard enamourée de sa promise, la Marquise ou la Comtesse (je ne sais plus trop).

On a cependant omis un détail d'importance ; il était alors en train de relire l'interview qu'il avait donnée à Sud-Ouest Dimanche en février 2013, dans le cadre de la promo de son dernier livre, ses mémoires, De mon propre aveu . Cet organe de presse à republié, après sa mort ce texte mémorable et c'est là que j'ai lu cet entretien de deux pages dont je vous livre les extraits significatifs.

À la lecture de ce texte, on comprend aisément que Jacques Vergès est mort, non pas d'une crise cardiaque comme on l'a dit, mais de rire, encore que le rire puisse tout à fait, dans certains cas, engendrer la mort, d'où l'expression "mort de rire".
Pouvait-il rêver plus belle mort que celle qu'il a connue, en relisant les mensonges et les sottises qu'il avait livrées en vue de la promotion de son ouvrage et que la presse avait gobées avec les mêmes complaisance et avidité qu'elle montre toujours en pareils cas.

Voici donc, non pas le texte original, mais des extraits de celui qui a été repris par cette publication après la mort de Jacques Vergès. Les mensonges et les inventions qui expliquent ces choix y sont relevés et expliqués.

« Sud Ouest Dimanche ». On pourrait résumer votre livre en cet extrait : « Dans ma layette, j'ai trouvé le mépris des convenances et un arc à deux cordes. Toute la richesse du monde. » Vous êtes un enfant du combat ?
Jacques Vergès. Je suis né comme on disait « métis », mais sans subir ce complexe d'infériorité. Au contraire, d'une mère vietnamienne et d'un père réunionnais, je me suis senti très tôt différent des autres. Mes origines ont fait que j'étais double, les critères de tout le monde ne me convenaient pas déjà enfant. Rien de tel pour me délivrer de tous les conformismes.

Mensonge n°1 . C'est l'un des plus innocents car il s'agit moins d'un vrai mensonge que d'un gauchissement lexical. Jacques Vergès revendique d'être "double" (en tant que métis), en feignant de ne pas savoir que le caractère d'un être double peut-être aussi, et surtout dans son cas, la duplicité dont il donnera nombre d'exemples.

[...] D'où cette aversion originelle pour les politiques et les gens riches ?
Ayant rapidement perdu ma mère, j'ai été élevé par mon père et ma vieille tante dans cet esprit. Lecteur de Mirabeau, mon père était médecin et responsable d'un groupe clandestin communiste, et il éprouvait une phobie pour l'argent et un grand mépris pour le pouvoir politique. J'en ai hérité.

Mensonge n° 2. Quand il était jeune, Raymond Vergès, le père de Jacques ne cessait de répéter "Quand je serai riche..." (C. Lauvernier, 1994 : 35) ;

Mensonge n° 3. Chasseur de "bolcheviks" comme consul au Siam, pétainiste convaincu et avéré à la Réunion entre 1940 et 1942, Vergès père n'a en rien été "membre d'un groupe clandestin communiste" :

Mensonge n° 4. Le parti communiste n'a pas été mis en place à la Réunion, comme veut le faire croire Jacques Vergès, par son père après une période de clandestinité, mais par Léon de Lépervanche, même si le parti communiste réunionnais s'est employé ensuite à tenter d'effacer la mémoire de ce militant qui lui n'avait en rien collaboré avec le régime de Vichy.

« Les politiques ont honte de ce qu'ils font, mais le font quand même », écrivez-vous en faisant référence à Fabius et à l'affaire du sang contaminé…
Oui…

Mensonge n° 5. Le plus gros de tous et en outre multiple. L'une des personnes avec lequel Jacques Vergès a le plus collaboré est Bernard Debré, fils de Michel Debré qui, à l'en croire voulait le faire assassiner ! Ex balladurien, député RPR/UDR de Paris, ancien ministre de la coopération et comme tel "colonialiste" par excellence il a collaboré avec J. Vergès pour plusieurs ouvrages entre 2000 et 2003 !
Parmi les dictateurs africains, on ne compte pas les amis que Vergès s'est faits (pour ne citer que les principaux ; Mobutu, Bongo, Eyadéma, Idriss Déby, Sassou Nguesso,) sans compter leurs séides comme Remilleux ou Debbasch. Il a eu, avec tous ces roitelets, des relations non seulement professionnelles, mais le plus souvent très amicales (même si elles étaient notoirement tarifées).

Vous entrez dans la Résistance à 17 ans, vous créez par la suite une revue communiste : vous aviez soif d'en découdre ?

Mensonges n° 6. De plus en plus gros ! J. Vergèsl n'est jamais entré dans la Résistance puisqu'il n'était pas en France et que c'était un peu plus dangereux et risqué, comme le note Jacques Givet, bien placé pour le savoir, que le "tourisme guerrier" auquel s'est livré, sans risque mais non sans plaisirs, entre 1943 et 1945 ;
Mensonge n° 7. Le plus évident ; il n'avait pas 17 ans mais 19 ans en 1943 (il est né en 1924) c'est-à-dire à peu près l'âge de la conscription à cette époque.
Mensonge n° 8. Il a rompu en 1957 avec le Parti communiste et il n'a jamais eu "soif d'en découdre". J'ai parlé ailleurs de cette photo célèbre où on le voit le visage ensanglanté lors d'une manifestation. On ne précise pas toutefois le jeune Noir qui est à côté de lui est le fils de Patrice Lumumba . J. Vergès se fera, dans la suite, l'hagiographe et même le complice de l'assassin de Lumumba, Moïse Tshombé, tout en escroquant à la fois la famille de ce dernier et sans doute aussi le général Mobutu lui-même. Quel homme !
[...]

"J. Vergès : "En dépit de mes engagements idéologiques opposés au général de Gaulle, il m'a toujours été fidèle. Il avait un sens de la dignité malgré sa fonction d'homme politique. Il m'a écrit un jour : « Votre sincérité ne peut laisser personne indifférent. »".

(Vanité grotesque et) mensonge n° 9. On appréciera le formule pleine de modestie selon laquelle "le général de Gaulle m'a toujours été fidèle" ! MDR moi aussi ! Je crains donc que ce soit cette formulation qui lui ait été fatale. Il fait ici allusion à une réponse de De Gaulle à l'envoi du livre de sa plaidoirie pour Djamila Bouhired. Sans avoir vu son courrier, je suis certain que Vergès y évoquait la condamnation à mort de De Gaulle lui-même par Vichy.
J'ai toujours pensé, en outre, que De Gaulle, mal informé, a dû confondre les deux frères et, par prudence comme par usage militaire, il dis simplement "Vergès" sans préciser le prénom. La guerre de Paul avait été bien différente de celle de Jacques et il avait même reçu la médaille des FFL qu'il ne portera jamais, mais que B. Violet attribue, sans doute par erreur à Jacques dont on se demande bien à quel titre il aurait pu se la voir décerner!

Mensonge n° 10. la citation de De Gaulle est fausse quoique J. Vergès se flatte d'en connaître le texte par coeur ; le vrai texte, plus gaullien, est "Votre éloquente sincérité ne peut laisser personne indifférent".

Vous obtenez brillamment votre concours d'avocat en 1956, mais vous ne choisissez pas le confort d'un cabinet parisien ?
Au contraire, je m'en vais à Alger défendre les politiques du FLN, l'anticolonialisme était la cause qui m'animait…

Mensonge n° 11. Il devient avocat en réalité en 1955.
Mensonge n° 12. De son propre aveu (Felissi, 2005 : 29) il ne s'engage dans les affaires algériennes qu'en avril 1957 
[...].
Si vous n'aviez pas été avocat, vous auriez fait quoi ?
Avocat, c'est qu'il me fallait un métier, à l'époque, et j'avais fait du droit. Moi, ce qui me passionnait, c'était l'histoire, surtout les civilisations mystérieuses. J'aurais eu du piston, on m'aurait donné une bourse, j'aurais déchiffré l'étrusque et j'aurais été enchanté.
Mensonge n° 13. Il a en réalité bénéficié d'une des "bourse d'études" accordées aux "jeunes anciens combattants". Il n'a même pas envers la France la reconnaissance du portefeuille. L'image avant tout et comme toujours!
[...]
Vous auriez préféré être D'Annunzio, Guevara, Zola ?
Zola, je le prends très au sérieux, le Che m'a initié au cigare, mais la vie de D'Annunzio, ses amours, me tente beaucoup plus…
Assez pour aborder la mort sereinement ?
Elle me reste un mystère, je l'appréhende comme une femme. J'aurais dû crever cent fois, mais on m'a raté : un poursuivant qui tombe en panne de voiture, une bombe dans mon appartement alors que je n'y étais pas…

Rafale de mensonges.
Mensonge n° 14, 15, 16. IL n'a eu décidément affaire qu'à des tueurs maladroits ou incapables qui mettent une bombinette non dans l'appartement mais, dans la rue, devant la porte cochère d'un immeuble où il réside en étage et d'où il est en outre absent ; chargé de le poursuivre, un autre tombe en panne sèche et de toute façon De Gaulle lui fait un rempart de son corps. Le plus beau mensonge est celui qui met en scène Paul Barril, encore au collège, quand J. Vergès prétend qu'il devait l'assassiner (cf. le billet "la cible mouvante"... surtout dans son imagination!).

Qu'aimeriez-vous pour vos obsèques en France ?
Trois ou quatre personnes qui m'aiment et qui m'enterrent. Et si des faux culs de politiques me récupèrent, j'aimerais leur dire : « Soyez un peu plus dignes. »

Pas de mensonge ici, et pour cause... mais une prophétie. On me pardonnera de me citer (d'aprèsle reportage photo de Paris-Match, magazine révolutionnaire bien connu) : Les amis étaient là en effet :
"Belle assistance en tout cas, même si, de l'avis des experts, elle n'était pas très nombreuse. En revanche, elle offrait un échantillonnage politique et/ou idéologique rare et difficile à réaliser. On y trouvait des communistes (dont le principal était son cadet "faux jumeau" Paul Vergès, sénateur de la Réunion) mais aussi et surtout des figures plus inattendues : Wallerand de Saint-Just, avocat et trésorier du Front National ; "l'humoriste" (?!?) Dieudonné; venu dans un bermuda, curieux en pareille circonstance mais avec, par prudence, son service d'ordre ; dans le même registre politique ou médiatique, Alain Soral, le polémiste bien connu de l'extrême droite. Pas de trace, semble-t-il, de Bernard Debré, son grand ami et co-auteur de J.M. Vergès qui ne lui en voulait pas que son père (Michel) ait voulu le faire assassiner. Peut-être était-il empêché ou s'était-il fait discret

Le pauvre Roland Dumas semblait un peu loin de tout cela, même s'il était présent ; il se faisait remarquer surtout par l'appui que lui fournissait, serrée contre lui, une jeune charmante minette en robe noire, très court-vêtue, dans le style qu'affectionnait naguère Carla Bruni. Une infirmière sans doute! "

Bref Une bonne grosse quinzaine de mensonges en une page et demie, avalés sans problèmes par le plumitif de service et les lecteurs ; même sans aller jusqu'à en mourir de rire, il y a là quelques raisons d'arroser ça au vieux bordeaux !

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