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lundi 31 mars 2014

Lendemain d'élections :

Je suis un peu étonné de constater que les Quatari et les innombrables margoulins des jeux de hasard du « Paysage Audiovisuel Français » qui nous inondent de leurs publicités, aussi racoleuses que mensongères, sur les paris et autres entreprises de brigandage audiovisuel avec la complicité cupide de nos ex-vedettes sportives, n'aient pas songé à ajouter au poker et aux matches de foot les élections. Pensez à la fin de ce billet, où je me sens un peu à court d'inspiration vu le caractère répétitif de nos élections, à me faire vous raconter la blague de Monsieur Littré sur cette distinction oubliée entre  « étonné » et « surpris » que ne fait pas, à l’instant même sur RMC, Monsieur O. Truchot, à moins que ce ne soit son alter ego dont je ne le distingue pas vu la vacuité des leurs communs propos.

Nous n’en manquons pas d’élections en France et on en aura au moins trois ou quatre cette année j'ai bien compté. On pourrait même, avec une grande mauvaise foi (mais nous n’en manquons pas non plus !), ajouter que la création de tels paris seraient un moyen efficace de lutter contre l’abstention. À la glorieuse incertitude du sport, qui est le fondement même de ce genre d'activité, s’ajouteraient, outre le civisme comme on vient de le voir, l'incertitude et l’illogisme qui sont susceptibles de procurer les plus gros profits. Qui en effet aurait risqué, à Marseille, le moindre sou sur la déculottée de Monsieur Menucci qui fanfaronnait depuis des semaines ou sur le tsunami bleu évoqué, ce matin, par Monsieur Jean-François Copé lui-même, réélu maire de Meaux au premier tour, alors qu'il est perdu de réputation et au plus bas dans tous les sondages ?

Bref il y a là une belle occasion se remplir les poches, non pas tant pour les organisateurs de ces paris, dont c’est la pratique courante, mais pour quelques heureux et rares mortels de base qui auraient prévu des résultats imprévisibles.

La chose est d'autant plus intéressante qu'on peut ne pas se limiter aux élections, mais ouvrir également aux paris leur suite et leurs conséquences souvent tout aussi imprévisibles. Ainsi le peut-on sur le choix final de François Hollande, toujours porté à différer et à hésiter, parmi les candidats au poste de Premier Ministre, si toutefois il s’y résout ! Le pauvre doit naviguer entre les diktats de Madame Duflot, les ambitions secrètes d’un Delanoë au chômage et le retour d’âge ministériel de son ex.

Belle occasion de lancer des paris, sans compter qu'on pourrait les étendre aisément à la courbe du chômage qui prend toutes les allures d'un mirage pour la ceux qui distinguent sans cesse sans la voir jamais ou au déficit public toujours hésitant entre les exigences de Bruxelles et les réalité de nos finances. Bref je fais court, car il n'y a pas grand chose de plus à dire et surtout je vous ai promis une jolie anecdote sur ce brave Monsieur Émile Littré. Elle est aujourd'hui d'autant plus nécessaire que le résultat même de ce scrutin fait, on l’a vu, dans le discours des commentateurs, l'objet d'une regrettable mais permanente confusion entre les participes passés « étonnés » et « surpris ».

Adonc Monsieur Littré, le génial auteur du dictionnaire qui continue à faire référence pour notre belle langue, était un jour au lit avec la bonne durant une absence prévue de Madame Littré. Cette dernière, revenue plus tôt que convenu, pénètre de façon inopinée dans la chambre du couple et découvre Monsieur Littré et la bonne fort occupés dans le lit conjugal. Madame Littré de s'indigner : « Monsieur, je suis surprise… ». Monsieur Littré, s'interrompant alors sans perdre pour autant sa conscience lexicographique, interrompt également le propos réprobateur de son épouse par cette remarque de bon sens et fort opportune : « Non, Madame, vous n'est pas surprise, vous êtes étonnée ! En revanche, c’est nous qui sommes surpris ! ».

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