Même si le détour de notre Président par la République Centrafricaine ne nous a pas coûté cher puisqu'il était déjà au Nigéria et qu'il a fait escale à Bangui sur le chemin du retour, il aurait assurément pu se dispenser de le faire. Deux ordres de remarques à ce propos, d'une part sur les images qu'on nous a données de cette visite à Bangui (ou plutôt à son seul aéroport), d'autre part sur l'émission d’Yves Calvi à ce propos ce même vendredi 28 février 2014.
Les images de la prétendue « visite » ont été particulièrement édifiantes, si on les compare à celles qu’on nous avait données du premier passage à Bamako, au début de l’affaire du Mali, qui avait réveillé la fibre néo-coloniale de notre président. Il avait trouvé là-bas une foule en délire, à qui on avait certes distribué des drapeaux tricolores qui ne font pas partie de l'équipement habituel des Bamakois, mais dont l’accueil avait néanmoins fait chaud au cœur de notre François; il avait même pu jouer les Joseph Prudhomme africains en déclarant que ce jour était, comme le sabre du même Joseph, le plus beau jour de sa vie !
Hélas rien de tel à Bangui ! On n’a même pas osé sortir de l’aéroport (on a évoqué une très brève visite en ville, sous haute surveillance rapprochée nous a-t-on précisé, mais je n'en ai rien vu et je n’y crois guère, un missile est si vite arrivé !).
Non seulement on n’est apparemment pas sorti de l'aéroport, mais le lieu de tournage était lui-même étrange tout comme les cadrages ; tout était quasiment en caméra fixe, le président causant devant un de nos hélicoptères et un parterre de paras. On aurait pu, sans problème, tourner tout ça dans un camp militaire français avec des figurants militaires car on n’a vu rien d’autre !
De ce fait, on n’a guère vu de la RCA que la capiteuse présidente Madame Samba-Panza, très typique ( j’ai connu autre fois son sosie à l’ACCT et son nom finissait aussi en Panza ; sa cousine peut-être ou sa soeur ? Notre président a résisté à la « petite blague » d’esquisser avec elle quelques pas de samba, tentation pourtant forte et quasi légitime en ce jour de début du carnaval de Rio !
La prise de parole de notre président a été des plus banales ; en revanche, elle s'est faite en présence des trois représentants de ce qu'on jugeait être les religions de cet Etat.
Il est fort dommage toutefois qu’on ait omis la principale, l’animisme, qui aurait pu être représentée par un vrai sorcier porteur de ses multiples grigris ; il est évident et établi, aux yeux de tous les gens un peu informés, que l'animisme est de très loin la principale religion de la RCA, d'autant plus qu'être chrétien ou musulman n'empêche nullement de pratiquer aussi des cultes animistes !
Les trois Centrafricains, qui se trouvaient derrière notre président, étaient donc un cardinal majestueux pour les catholiques, un imam à calotte, maigrichon et grognon, pour les musulmans et un personnage, adipeux pour ne dire obèse, qu’on ne nous a pas identifié davantage ; comme il était en bourgeois, c‘était clairement le représentant des sectes protestantes qui abondent en RCA comme dans le reste de l'Afrique.
Le seul qui a pris la parole, sans doute parce qu'il était aussi le seul des trois à pouvoir s'exprimer convenablement français en présence du Président de la République française, a été le cardinal, tout de blanc vêtu, dans la tenue de combat normale des cardinaux africains . Il a tenu des propos lénifiants, en parfaite conformité avec ceux de François Hollande et de Madame Catherine Samba-Panza. En revanche, l’imam, constipé et muet, n'a cessé de faire une gueule épouvantable et clairement réprobatrice, tandis que le probable représentant des protestants et des sectes arborait en permanence une mine réjouie et se répandait en sourires, sans toutefois s'exprimer davantage.
Il y avait là une assez bonne illustration de la situation et tout cela conduisait évidemment à se demander ce qu'on était venu faire avec notre pauvre millier de soldats pour couvrir un territoire de 660 000 km² à peu près incontrôlé et incontrôlable tant par son étendue que son voisinage où l’on veut faire une élection très vite sans avoir même en état sérieux de la population véritable, la plupart des prétendus musulmans centrafricains étant des étrangers !.
L'émission de Calvi, le soir, a été animée, si l'on peut dire, par la pauvre Caroline Roux qui, de toute évidence, se demandait dans quel guêpier l'avait fourré Yves Calvi, qui est trop malin pour venir se mêler d'affaires pareilles et devait être, sur le terrain, à Courchevel !
Il y avait heureusement là Pons et Glaser (On avait, pour une fois, échappé à Barbier et Servent, sans doute au ski avec Calvi aux frais de France Télévision), qui, bons connaisseur des lieux (attention pas Barbier et Servent !) qui ont marqué le caractère irréel et forcément désastreux de notre entreprise.
Le meilleur moment de cette émission a été celui où un cadreur, inattentif ou perfide, a montré Pons faisant des grimaces plus que dubitatives, tandis que Madame M.R. Hassen nous faisait part de son optimisme pour la suite. Cette dame qu’on peut imaginer en campagne électorale est une métisse centrafricaine bien blanche et fort accorte qui passe pour avoir failli être impératrice de l’Empire centrafricain, après avoir séduit Bokassa,. À mourir de rire ! J’espère que le technicien de France-Télévision, coupable de ce manquement, sera, de ce fait, réduit illico à l'état d'intermittent du spectacle, s'il ne l'est pas déjà comme beaucoup de ses collègues.
Toutefois la figure principale de l'émission était l'inévitable Odon Vallet qui se donne pour spécialiste des religions (c’est vrai) et pour professeur d’université (c’est faux mais surtout ridicule !). Odon s'était toutefois, comme il le fait toujours rendu préalablement chez son coiffeur pour une teinture corbeau et un grotesque et inutile ravalement de façade qui hélas ne peut pas supprime pas les tics faciaux ! Comme toujours, il avait apprit ses trois citations, sans rapport avec le sujet mais nécessaire à l’étalage de son savoir. Il y en avait une d'Éluard et j'ai oublié les autres. Caroline Roux a dû se marrer mais le cadreur a fait gaffe cette fois !
Odon avait lu et tenté de retenir dans Wikipédia l’article RCA, hélas nul. Odon nous indiqua donc doctement que les deux principales religions de RCA sont en gros la religion catholique pour 60 ou 70 % et l'islam pour 30% !
C'est totalement faux bien sûr comme Glaser et Pons le lui ont (trop) gentiment fait remarquer en disant, à juste titre, que les chiffres français sont faux et qu'il vaut mieux, comme toujours, se fier à ceux des Américains et par conséquent de la CIA disent comme je l’ai fait moi-même dans un billet précédent.
Tout cela n'a aucune espèce d'importance, car il est évident que, jusqu'à une date récente (je renvoie pour ça à mes précédents billets sur le sujet), les chrétiens et les musulmans, qui en fait sont pour la plupart des animistes, ont vécu en bonne intelligence.
Comment Dominique Roux dont j'ai déjà fait l'éloge, qui est l’une de nos meilleures journalistes et qu’on donne pour devant succéder à Calvi (les plus gros salaires de France Télévisions !), peut-elle se laisser abuser par la prétendue réputation de ce guignol qui, en dépit de sa fortune, se donne pour professeur d'université, alors qu'il n'a jamais réussi à l’être en dépit du fric de son papa !
Que n’a-t-il eu recours à Usbek Consulting & Co ! La chose était pourtant des plus simples et, en s’y prenant bien, ses moyens financiers auraient pu lui permettre de voir se traîner à ses genoux, pour lui faire accepter le poste dont il rêvait, les présidents de la plupart de nos universités !
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