e choix du titre de ce billet se révèle bien hasardeux depuis que des micros indiscrets ont enregistré les remarques postprandiales d’une invitée. Nous avons ainsi, entendu, sur le perron de l'Élysée, Madame N. Bricq (Ministre du commerce extérieur, ce qui aggrave singulièrement son cas) déclarer que la bouffe (poularde et foie gras) était « dégueulasse ». Il est vrai que lorsqu'on se nomme Bricq, quoique née à la Rochefoucauld, on peut préférer la cuisine maghrébine et ses « briks », à moins qu'à défaut de pavé, on ne choisisse de manier la brique de l'ours. En tout cas, cette déclaration publique, n'a pas été du goût de tout le monde et elle a dû présenter au chef des excuses qu’il a d’ailleurs refusées ! Bref ça barde en cuisine et les prochains convives, futurs commensaux de François Hollande, feront bien de tenir leur langue. Prudence et silence seront de rigueur, quel que soit le menu, d’où l’importance de ce billet. Je suis toutefois bien imprudent de me risquer sur le sujet, alors que nous n'en sommes qu'aux bruits, moins de couloirs que d’office, car le choix des menus comme des convives est ici capital et significatif.
La seule chose qu'on sache de source sûre est que le Président de la République a annulé le déjeuner de lundi qu'il avait prévu avec le Premier Ministre. Il a sans doute jugé inutile de devoir « in presentia » remplacer la bouffe que Madame Bricq jugeait « dégueulasse » par une « soupe à la grimace » d’un effet identique, mais plus pénible encore à avaler. Le Président et le Premier Ministre se sont, semble-t-il, rencontrés néanmoins et le second a assuré le premier de sa « loyauté ». On le croit volontiers car, pour se vendre à autrui, encore faut-il trouver quelqu'un qui veuillez bien vous acheter !
Il y aura sans doute moins de problèmes en cuisine ; si, ayant pris sa décision et fait son choix, le Président de la République se décide à inviter à déjeuner son futur Premier Ministre, il pourrait marquer l'événementet honorer le précédent , in memoriam, par une préparation gastronomique dite « à la nantaise ». Il en existe de multiples variétés qui toutes se caractérisent par la coexistence du beurre et d’un vin blanc, du muscadet de préférence.
Reste bien entendu le casting de la viande ou du poisson qui subiront cette préparation « à la nantaise » ; le plus classique est sans doute le cabillaud, mais un cuisinier facétieux pourrait imaginer de le remplacer, en la circonstance, comme cela se fait parfois, par la morue. Si Manuel est retenu par le Président, il pourrait apprêtre dans cette recette une ministre devenu oisive et, en outre, peu susceptible de convenir, sous une autre forme, au futur Premier Ministre ; ce pourrait être Madame Cécile Duflot qui présenterait en outre l'avantage certain de ne pas avoir à être dessalée !
On pourrait songer aussi (et je vous jure que la recette est authentique car je l’ai prise dans un ouvrage réputé en la matière intitulée Salines en cuisines, « le cul de lapin à la nantaise ».
Je ne me risquerais pas à choisir une victime par les multiples ministres qui feront sans doute les frais du remaniement. Quel que soit le choix, resteront sur le carreau (des Halles ?) bon nombre de celles et de ceux qui composent feu le gouvernement. Les choix seront sans doute difficiles à faire, car ils dépendent à la fois de la recette retenue et des convives invités. Toutefois, on ne risquera pas grand-chose à prévoir, pour les invités sobres, de l'eau de Vals, un cru d’eau minérale ardéchoise, qui mériterait bien cette promotion aussi opportune que discrète.
Aux dernières nouvelles, je lisais, sous une ou plusieurs plumes parisiennes, que Manuel tenait la corde, mais nul ne nous dit qui est attaché(e) au bout ! Je crains pour elles que ce soit Christiane Taubira et/ou Cécile Dufflot, même si de telles cordes passent toujours pour des porte-bonheurs !
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