Les premiers pas de notre nouveau Président de la République ont été fort réussis, contre toutes les prévisions catastrophistes de ses adversaires (dont on a pu depuis cinq ans admirer les talents et les succès) qui n'ont cessé d'invoquer son inexpérience, en particulier en matière internationale.
Ces gens-là, pourtant si expérimentés, ont étalé une extraordinaire naïveté à croire que Mme Merkel ou M. Obama avaient suffisamment de sympathie, de considération ou même d'affection pour Nicolas Sarkozy pour faire la gueule à son successeur éventuel. Et ces gens-là prétendent avoir expérience ou expertise en la matière. À mourir de rire !
Comme le disait le général, les Etats ne prennent en compte que leurs intérêts et ils n'ont pas d'amis, surtout hors de charge.
Cela dit, François Hollande a joué les différents coups avec adresse et efficacité ; avec Angela Merkel, en évitant de lui passer la main dans le dos (ou même un peu plus bas), à la différence de son prédécesseur qui, juché sur ses talonnettes, se jugeait, partout et avec tout le monde, irrésistible ! Il en a été de même avec Barak Obama, F. Hollande se montrant tout simplement naturel avec une nuance d'humour qui n'était sans doute pas pour déplaire au Président des États-Unis. Ce dernier avait d'ailleurs prouvé qu'il avait soigneusement préparé le dossier personnel de notre président, s'informant même sur le travail qu'il avait fait autrefois sur les fast-foods des États-Unis. L'hamburger les a rapprochés !
François Hollande avait choisi de se flanquer de deux de ses principaux ministres, naguère rivaux. Ainsi ils se neutralisaient quelque peu, car on ne peut oublier totalement, même aux Etats Unis, la politique intérieure française et Solférino. Fabius et Moscovici, les "expérimentés", sont l'un et l'autre généralement portés à la prudence et au discours lénifiant ; "l'image de la France est forte" a hardiment avancé Fabius !
Le président et, à sa suite, la délégation française ont donc eu le triomphe modeste. Il aurait pourtant pu en être autrement, à voir tout le monde parler désormais de croissance, comme François Hollande qui avait été le premier et longtempd le seul à le faire ! Notre président a eu aussi le courage (bien rare) de rester ferme sur ses positions concernant le retrait des troupes françaises en Afghanistan (reste à savoir dans quelles conditions s'opérera ce retrait et tous les aménagements demeurent possibles). On pouvait pourtant craindre qu'il cède à la pression des États-Unis et de l'OTAN. Or, contre toute attente, cette position a été jugée courageuse et conforme à ses engagements de la campagne électorale, ce qui est bien rare, comme n'ont pas manqué de le souligner certains des participants, en approuvant, de ce fait, le président français.
Reste à expliquer le titre étrange de ce blog "le bouclier afghan"
Je crois tout simplement que le "New Deal" de ces trois réunions a été un échange, sous la table, du maintien de la position française annoncée par François Hollande quant au retrait des troupes en Afghanistan contre l'approbation française du "bouclier antimissiles" qui ne plaisait guère au candidat François Hollande.
Mais la diplomatie fonctionne-t-elle autrement ?
Voilà la preuve de plus, s'il en était besoin, que nous avons pour président un grand diplomate !
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