On dîne ce soir à Bruxelles à l'invitation du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Au menu officiel de ce dîner de travail, dont on ne connaît pas le détail gastronomique, une question "Comment doper la croissance en Europe ?".
Le président Van Rompuy qu'on ne savait pas si déluré, a lancé une invitation "sans tabou" . On dirait l'annonce alléchante d'un club échangiste ; on en est pourtant bien loin, car il ne s'agit que de préparer la réunion du Sommet européen des 28 et 29 juin prochains. Sans doute n'y aura-t-il pas de communiqué final puisqu'il s'agit d'une simple (mais qui ne l'est guère!) réunion de travail ; c'est donc là une chance car l'élaboration d'un texte commun ne l'aurait pas été (simple).
Le chef du protocole a dû déjà avoir du pain sur la planche (si l'on peut dire en pareil cas) avec la composition du plan de table. Qui faire voisiner avec Mme Merkel qu'il faut portant bien flanquer de deux messieurs ? Eviter sans doute François Hollande, mais aussi l'Espagnol, l'Italien et le Belge. On ne peut quand même pas mettre la représentante autrichienne à côté de l'Allemande.
Va-t-on mettre tout sur la table (comme on l'annonce) à défaut de la renverser (la table) puisqu'il est de plus en plus commun de s'exprimer en métaphores ?
Arrivera-t-on à parler de croissance ? Pourquoi pas, mais encore faudrait-il savoir de quoi l'on parle et s'accorder d'abord sur la définition. Certes les mesures de conciliation commencent ; François Hollande échangerait volontiers contre "un pacte de croissance" (sur cette question l'Allemagne est rejointe dans le refus par l'Autriche et les Pays-Bas) contre, de sa part, un accord du bout des lèvres pour ratifier "le traité européen de discipline budgétaire". Les "eurobonds" sont en train de se muer en "projects bonds" destinés à financer de grands projets européens, ce qui est tout autre chose mais on garde quand même le "bonds" (en souvenir !).
Espérons que le Grec, qu'on ne peut pas davantage mettre à côté de Mme Merkel, ne viendra pas troubler cet accord qui semble se dessiner.
Angela Merkel, en tout cas, en dépit de quelques ultimes rodomontades de dernière minute et de principe, est assez mal barrée avec les élections à l'horizon, après la déroute de son parti aux élections de Westphalie. Une alliance Rouges-Verts se profile et, en plus, voilà que la Banque européenne d'investissement comme la Commission européenne semblent lui mesurer, à présent, un accord et un soutien qu'elles lui avaient jusqu'à présent consentis.
Pour Angela, ce sera en tout cas, à coup sûr, ce soir (au moment où j'écris ce blog, on doit être, à Bruxelles, entre la poire et le fromage) "la soupe à la grimace" ; reste à espérer que pour l'Europe elle-même, ce ne soit pas le "bouillon d'onze heures" !
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