Je signalais, dans un précédent blog et un peu en passant, que René Dosière, spécialiste incontesté des finances de l'État français comme de celles de ses collectivités locales (il est de très loin le meilleur spécialiste de ces divers domaines sur lesquels il a d'ailleurs beaucoup écrit), s'était vu, contre toute attente, refuser l'investiture par le parti socialiste, auquel il était apparenté et avec lequel il entretient, semble-t-il, de bonnes relations après en avoir été le député durant plusieurs législatures. Il a, par une discrétion, qui l'honore, refusé, ce matin, de s'expliquer trop précisément sur ce point, mais on pouvait comprendre que l'explication était plus régionale que nationale (l'Aisne serait-elle un petit Marseille ?).
J'ai entendu René Dosière, tout à fait par hasard mais avec la plus vive satisfaction, interviewé sur RMC ce matin même par le remplaçant de l'illustre Bourdin. Il ne vous aura pas échappé que ce lundi de Pentecôte, et souvent quelques jours qui précèdent et vraisemblablement quelques jours qui suivront (miracles permanents de la RTT en ce joli mois de mai si riches en ponts) sont des périodes de congés pour les ténors de notre paysage audiovisuel. Je pense qu'ils ne se soucieront au plus vite, s'ils ne l'ont pas déjà fait, de verser cette journée de salaire, fort copieuse sans doute, au service (une Agence de plus!) qui s'occupe de recueillir les fonds de solidarité pour les vieillards et les handicapés.
C'est évidemment lui qu'il aurait fallu nommer à Bercy (mais il me paraît plutôt aubryste) puisque, depuis des années, son souci majeur est de débusquer le gaspillage des fonds d'État, tant au niveau national que régional, et qu'il a, de tous ces dossiers, une parfaite connaissance dans le moindre de leurs recoins.
On aurait même pu sans doute penser à lui bien avant, dans le cadre de la fameuse "Réforme Générale des Politiques Publiques" (feue la RGPP), chère aux précédents gouvernements mais dont on n'a guère vu les résultats, dans notre situation globale, puisque les restrictions nationales ont été, le plus souvent, annulées par des dépenses supplémentaires au plan local.
Toutefois, vu les relations un peu tumultueuses que René Dosière entretenait avec l'Élysée, c'était une hypothèse qui avait peu de chances d'être retenue. On se souvient en effet que c'est lui qui débusqua, autrefois, la fameuse affaire de la carte de crédit de Cécile Sarkozy, même s'il s'était montré un défenseur de l'augmentation du salaire du président de la République, à condition toutefois que cette augmentation s'accompagnât d'une véritable clarification des dépenses de l'Élysée.
On vient de découvrir, grâce à un écolo grenoblois qui a contraint l'Etat à le faire par voies de justice, que, par anticipation des évolutions matrimoniales et politiques (en vue de la future candidature du président en place), l'Elysée avait dépensé près de 10 millions d'euros pour des sondages, dont la pertinence dans la conduite des affaires de l'Etat et du moment, n'est pas toujours des plus évidentes. Cette affaire ne semble pas terminée et nous aurons probablement l'occasion d'y revenir.
On vient de découvrir, grâce à un écolo grenoblois qui a contraint l'Etat à le faire par voies de justice, que, par anticipation des évolutions matrimoniales et politiques (en vue de la future candidature du président en place), l'Elysée avait dépensé près de 10 millions d'euros pour des sondages, dont la pertinence dans la conduite des affaires de l'Etat et du moment, n'est pas toujours des plus évidentes. Cette affaire ne semble pas terminée et nous aurons probablement l'occasion d'y revenir.
Parfait connaisseur des finances publiques, tant nationales que locales, et, en outre, remarquable pédagogue sur des points où les politiques cherchent plutôt à nous embrouiller, René Dosière a donné quelques exemples des dizaines de milliards qui se perdent, en particulier dans l'empilement si français des structures administratives qui conduit à ce que l'on fasse, en gros et avec d'immenses pertes d'argent mais aussi de temps, les mêmes choses au niveau du conseil régional, du conseil général, des intercommunalité et des communes. Tout le monde le sait naturellement mais nul ne se veut risquer à y toucher, au moins par prudence quand il n'y trouve pas son intérêt !
Compte tenu de l'expérience et des compétences de René Dosière, on n'aurait sans doute pas pu contester ni ses choix ni ses décisions, si l'on avait eu la bonne idée de le nommer à Bercy. Toutefois le refus absurde que le parti socialiste lui a fait de l'investiture montre à quel point cette hypothèse, si raisonnable qu'elle fût, était totalement irréaliste hélas !
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