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dimanche 6 mai 2012

Du grotesque électoral

Le comble du grotesque journalistique a été atteint et même sans doute largement dépassé lors de la soirée électorale de ce dimanche 6 mai 2012.

Pauvres journalistes! Pauvres présentatrices! Pauvres envoyés spéciaux!

À partir de 18:00, tout le monde était sur le pont dans les rédactions ; les présentatrices avaient revêtu leurs plus beaux atours ; les envoyés spéciaux piaffaient d'impatience dans le froid ou sous la pluie.

Pauvres journalistes qui nous ont répété, deux heures durant et sur tous les tons, que le suspense était insoutenable, alors que le résultat était, à bien des égards, manifeste sur leurs écrans mêmes! Tous et toutes l'ont fait sans rire, ce qui, il faut bien le dire n'est pas un mince mérite, car tout le monde savait depuis longtemps le résultat des courses.

Bien sûr, au premier chef, ceux qui, comme moi, avaient consulté les médias belges ou suisses qui ont mis plus de deux heures dans la vue à toute la presse française, au mépris, affiché voire triomphant, de nos dispositions législatives franchouillardes dont ils se moquent bien, mais aussi tous ceux qui, tout simplement, ont constaté que, dès 18 heures, Nicolas Sarkozy annulait le meeting prévu à la Concorde. A cause du mauvais temps ont glissé quelques UMP, fins connaisseurs de la météorologie parisienne, qui savent bien que, comme le dit le vieux proverbe de la rive droite, "Pluie à la Concorde, soleil à la Bastille".

En effet, au même moment, les grues et les engins socialistes s'affairaient Place de la Bastille pour y construire les podiums pour la célébration de la victoire de Hollande, sur les instructions du PS qui, bien entendu, était informé depuis longtemps de l'issue de cet insoutenable suspense qui régnait dans nos seuls médias

Et pendant ce temps, les jeunes beautés de nos médias s'efforçaient de faire assaut de sourires et d'oeillades pour maintenir leur pauvre public devant les écrans. Elles ne les regardaient assurément pas leurs écrans car les envoyés spéciaux, rue de Solférino ou au Conseil général de Tulle étaient bien obligés de constater la joie délirante et les gestes de victoire des supporters de François Hollande, tandis qu'à l'UMP, à la Mutualité, les mines étaient tristes et défaites, et le public aussi rare que les drapeaux. Tout au plus, de temps en temps, les préposés en réunissaient une demi-douzaine devant la caméra du service de communication pour essayer de faire croire aussi bien à la présence d'une foule nombreuse qu'à l'enthousiasme de ladite foule.

Le seul moment rigolo, vu par hasard en "zappant" sur Canal + qui, délaissant le foot dominical, s'essayait au genre, fut, quand étant annoncée l'intervention depuis Tulle du Président élu, s'afficha, à la consternation de Denisot, l'image d'Omar Sy et le début de ce qu'on pouvait imaginer comme une parodie de discours inaugural ! Sy Président ? Le suspense fut un instant insoutenable !

Tout cela est lamentable ! Et dire qu'on les paye pour faire ça tandis que nous, cochons de payants, devons nous farcir ce spectacle aussi ridicule que lamentable. Le premier devoir du nouveau président (François pas Omar!) sera sans doute de changer ces règles stupides et d'adapter enfin notre système électoral à l'ère de l'internet et de la modernité.

1 commentaire:

Expat a dit…

Il se passe un chose passionnante sur France 2 que je regarde sur le net, et qui donne la priorité au direct, et on les comprend.
En effet pendant une heure, l'image a été dévorée aux 3/4 par la voiture de Hollande se déplaçant suivie d'une horde de motards de Tulle à l'aéroport de Brive. Ensuite, vue sur l'avion jusqu'au décollage. Hélas, nous allons rater le vol. Je suis vraiment déçu de louper ce vol.
Mais heureusement le déplacement du Bourget à la Bastille sera assurément retransmis. L'information reprendra enfin ses droits.