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vendredi 24 juin 2011

HALDE à la male bouffe!

Je ne reviens pas sur ce qu'a d'insolite, pour un rapport sur la restauration universitaire, le choix des duettistes Pitte et Coffe, même si l'on prend en compte qu’il fallait récompenser JR d’avoir courageusement affronté Molinié, le farouche révolutionnaire du Syndicat autonome dans les grèves du début de 2009. Pour les non-initiés, « l’Autonome » est le plus à droite de l’enseignement supérieur et le dit Molinié avait dû donner des signes de gauchisation pour se faire élire, contre Pitte, par les maîtres de conférences, les ATOS et les étudiants de Paris IV. Le choix de Coffe doit tenir, lui, à ce que cet histrion aux lunettes multicolores et aux vêtements de clown cause dans le poste et passe à la télé, en particulier chez Drucker le dimanche après-midi, dans une émission destinée à la France d'en bas, que Madame Pécresse doit regarder au lieu de faire ses devoirs de ministre.

Ce rapport n’a qu’une seule particularité notable qui est qu’il ne comporterait que huit propositions (cet honnête conditionnel tient naturellement à ce que je ne l’ai pas lu). La chose est admirable car tous les rapports comportent, en général, au moins 99 propositions (nombre fréquent), l’importance du nombre des propositions étant censé refléter l’intensité et l’ampleur de la réflexion.

Je ne m’attarderai pas sur le discours général qui comporte des vœux pieux qui s’apparentent aux écrits de ceux qui proposent toujours de construire les villes à la campagne ou de rendre riches et bien portants tous ceux qui sont pauvres et malades.

Le problème des Restaurants universitaires est pourtant d’une simplicité biblique. Les étudiants n’y vont pas ou en tout cas pas avec les taux de fréquentation qu’on pourrait imaginer vu les tarifs et la commodité. Toutefois, quand ils y vont, c’est naturellement tous aux mêmes heures, ce qui n’a rien d’étonnant puisque qu’ils s’y rendent en général pour déjeuner. Toutes les sottises accumulées dans le rapport sur l’information des étudiants (sur les produits achetés et utilisés, les menus proposés ou les recettes employées pour la préparation des mets qui ne les intéressent en rien) sont naturellement grotesques comme Coffe lui-même dont ce sont, de toute évidence, les « idées ».

Deux points sont importants mais naturellement aussi mal vus et mal traités qu’il est possible.

Le prix des repas. Le rapport propose de réformer la politique du prix des tickets en modulant les tarifs en fonction des revenus des étudiants et de leurs familles. Les boursiers pourraient ainsi continuer à payer 3€ et les autres étudiants achèteraient leurs tickets 5 €, ce qui doit correspondre, à peu près, au prix réel du repas, ce qui allègerait l’aide de l’Etat.

Cette proposition est assez logique, mais totalement irréaliste. Il faut être aussi nébuleux et ignorants des réalités de la vie que nos deux olibrius pour ne pas comprendre que se mettrait aussitôt en place un système de trafic des tickets à tarif réduit (comme sur les tickets-restaurants). Les files d’attente qu’on déplore déjà, comme on va le voir, seront d’autant allongées par la vérification du statut effectif de chaque étudiant et de la déclaration fiscale des parents. Bien sûr, on pourrait y remédier en tatouant sur le front des boursiers un gros B, mais on fait maintenant de faux tatouages lavables ou construire des « restau U » réservés aux boursiers. Bref, vous voyez le topo !

La fréquentation. Le problème est ici double.
D’une part, les étudiants fréquentent relativement peu les « restau U », alors que les CROUS doivent tendre vers un équilibre budgétaire qu’ils tentent d’atteindre par la gestion des logements universitaires plus que par la restauration.

Second problème. Quand ils fréquentent les « restau U », les étudiants y viennent tous, en gros, les mêmes jours (les jours de cours, c’est-à-dire en gros les mardis, mercredis et jeudis) et ils y arrivent tous en même temps. JR et JP, les gros malins, sont donc arrivés en vrais zorros de la restauration universitaire. Leur proposition est de réduire les files d’attente par des « négociations menées entre les universités et les CROUS, sous l’égide du Recteur-Chancelier ». Si je ne me cramponnais pas à ma chaise, j’en serais tombé une fois de plus, mort de rire. Comme si le recteur-chancelier (fonction qui est le rêve du Pittre) était en mesure d’imposer les horaires des cours et d’imposer des enseignements le lundi matin ou le samedi après-midi. Allez donc faire un tour ces jours-ci dans une université et vous aurez tout compris !

HALDE à la male bouffe !

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